14 : (Mal)heureux hasard

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PDV - Lewis

   Jay m'a appelé il y a quelques jours. Maïna l'emmène tous les ans à l'exposition du lycée de Mona. Cette fois-ci, ils l'ont vu car elle exposait. Maïna a pris en photo pas mal d'oeuvres exposées, dont les photos de Mona. Elle me les a envoyé directement en sortant de l'exposition. Pour une fois, j'aurais bien voulu subir cette sortie annuelle avec eux. Il y a deux ans, j'y suis allé ; mais je n'ai pas souvenir d'avoir croisé Mona. Bien qu'elle ait dû changer depuis. Je dois dire que ses photos sont magnifiques. J'en suis sincèrement admiratif !

    Je n'ose pas demandé de conseils à Jay pour mon date avec Mona qui a lieu dans deux jours. Je ne vais pas appelé Joan car il ne pourra pas m'aider... Il ne me reste plus que Maïna. C'est pourquoi je me retrouve à faire des essayages de fringues à dix heures du matin devant Maïna qui est allongé sur mon lit. Elle a dit à Jay qu'elle sortait avec des copines. Je me sens un peu mal qu'elle lui mente pour qu'il ne soit pas au courant que je suis littéralement terrifié par ce rendez-vous... Il me ferai chier jusqu'à la fin de mes jours. Alors je préfère pas qu'il sache. Je lui dirai peut-être plus tard... Bien plus tard.

    C'est la onzième tenue que j'essaie et Maïna n'est toujours pas convaincue. Je commence à penser qu'il vaudrait mieux annulé et écourté cette torture. Mais bon, ça me les briserai...

— Nan mais tu fais zéro effort ! Sérieux Maïna !

— Monsieur Miller ! Tu vas m'écouter tout de suite ! Tu me dis qu'elle adore lire. Donc je suppose qu'elle lit des romances. Elle s'attend à un conte de fée ! Alors tu dois être princier. Là, on dirait que tu as pris les premiers fringues sur la pile de linge propre...

— Dis que je m'habille mal ! Je te dirais rien !

    Elle rigole face à mon stress. Je suis vraiment perdu et elle ne m'aide pas vraiment... J'ai pas envie de me les cailler parce que mon amie pense qu'il faut souffrir pour plaire. J'aurai peut-être dû demander à Jay finalement...

— Écoute Maïna. Je sais que tu veux bien faire et tout... Mais, on peut pas trouver une tenue qui me ressemble et dans laquelle je n'aurai pas froid. J'ai juste pas envie de venir en jogging quoi.

    Elle finit par se lever de mon lit. Pendant une vingtaine de minutes, je la regarde fouiller dans mon dressing. Elle sort un T-shirt blanc, un sweat basique ainsi qu'un jean bleu délavé. Elle se retourne puis rigole à nouveau.

— Je vois pas ce que je peux faire de plus ! Tu mets tes baskets et un manteau et voilà le travail. Tu cherches trop compliqué alors que tu peux faire simple. Lewis, tu stresses tellement que tu fais n'importe quoi ! T'avais pas besoin de moi.

    Je m'allonge en me cachant le visage de mes mains pour qu'elle ne puisse pas voir ma gêne. Je l'entends pouffer de rire face à ma réaction qui a dû me trahir.

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16h58

    Joan est penché sur le cylindre de ma moto depuis une heure. Il a l'air un peu nerveux. Comme-ci il n'osait pas me dire quelque chose. J'ai beau lui demander s'il va bien, il ne laisse aucun sous-entendu qui me dirait le contraire. Même lorsque je lui ai dit que j'étais bientôt en vacances. Enfin, en vacances c'est un grand mot. C'est le moment de l'année où je travaille le plus car le mois de janvier est le mois où on a le plus d'examens. Je suis censé réviser mais si je ne règle pas le problème sur ma moto tout de suite, je crains que ça ne s'aggrave avec les températures qui commencent doucement à chuter.

    Joan se redresse d'un mouvement vif et se retourne vers moi avec un regard plus que sérieux.

— Il faut que je te dise un truc...

À ma place - EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant