À ma place - EN RÉÉCRITURE

16 : Joyeux Noël

PDV - Lewis

    Est-ce une bonne chose de vouloir l'accompagner à cette exposition ? Je ne sais pas, mais je l'espère au fond de moi.

    Est-ce que j'en ai envie seulement pour revoir la lueur qui brillait dans ses yeux lors de notre première rencontre ? Oui, juste pour voir toutes les émotions qu'elle éprouve devant une oeuvre. Juste pour voir son admiration envers les artistes.

    Je décides d'aller à la boxe pour faire le tri dans mon esprit. C'est le bazar depuis samedi dernier. Aller voir Jay est peut-être la meilleure chose que je puisse faire. Je pourrais aller voir Flavie, sa mère, cependant, j'ai peur qu'elle ne me fasse la morale. Et puis, je pourrais toujours lui en parler lors du repas de Noël qui a lieu dans six jours.

    Je pousse les portes de la salle avec une pointe de culpabilité. Depuis quelques temps, je passe beaucoup moins de moments avec mon ami. Je le vois à travers la fenêtre qui donne sur la salle de pause. J'accélère le pas pour ne pas être arrêter par un des employé(s?). L'odeur du café emplit mes narines dès que j'entre dans la pièce. Jay se retourne en m'entendant marcher.

    — Lewis ! Ça fait longtemps ! Ça va depuis le temps ?

    — Oui, je sais désolé... Il s'est passé pas mal de choses. Mais ça n'a jamais été aussi bien je crois. Et toi ?

    — La routine... Mais je veux tout savoir ! Je suppose que c'est en rapport avec cette fille, me dit-il avec un sourire narquois.

    — Ouais... Il se peut qu'on se soit vu une ou deux fois... Enfin deux, mais j'en avais prévu qu'une seule.

    Jay me sert un café en m'indiquant de m'asseoir. Je ferme la porte derrière moi puis une fois installé, je commence mon monologue. J'ai peut-être omis quelques détails que je veux garder pour moi. Puisque je ne parle pas souvent, il m'écoute avec une grande attention sans jamais m'interrompre.

    À la fin de mon récit, il sourit de toutes ses dents. Lorsque je lui demande pourquoi il tire une tête pareille, il me dit que ça lui fait plaisir de me voir ainsi. Je ne montre  jamais mes sentiments, mais lorsqu'il s'agit de Mona, j'en suis incapable. Je me sens vulnérable. Sauf que ça ne me gêne pas. Surtout devant Jay. Il m'a vu dans un bien plus piteux état.

    — Le truc... C'est que je ne sais pas si je dois accepter d'aller avec elle à l'exposition..., je souffle.

    — Franchement, je dirai oui comme-ça. Mais après, il faut que tu bosses pour en finir avec ce Master de mort. Donc je sais pas quoi te dire.

    Je réfléchis quelques instants. Je me débrouille vraiment bien à l'école, et ce n'est pas comme-ci j'allais me défoncer lors d'une période d'examens. J'en parlerai avec Flavie à Noël. Je pense que c'est une sage décision...

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25 décembre, 12h18

    Je rentre chez Flavie sans prendre la peine de frapper. De toutes façons, elle me fait une réflexion lorsque j'annonce mon arrivé. Elle n'arrête pas de dire que je suis comme son fils et que ses fils ne doivent pas prévenir lorsqu'ils rentrent chez eux. D'un côté, j'ai peur d'abuser de sa gentillesse. Mais d'un autre, ça fait du bien d'avoir une vraie famille après toutes ces années à changer de domicile, passant d'une famille à une autre... Je n'avais aucun pilier ; et maintenant j'ai Jay, Flavie, Maïna, Joan et... Enfin, non je sais pas si Mona fait partie du lot. Même si je penche vers un « oui » franc et sincère. Sauf que je ne veux pas mettre des espoirs dans une relation qui n'aboutira peut-être jamais.