1 - Un an après

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NDA | Je vous présente le tout premier chapitre de THE PRETTY LIES ! J'espère que l'histoire saura vous captiver, et que vous aimerez les personnages autant que moi. Il y aura certainement quelques TW sur des chapitres en particulier, mais je préfère vous prévenir à l'avance : TW troubles alimentaires, mutilation, suicide, viol, consommation de drogue, langage grossier.

Si vous voyez autre chose qui pourrait heurter la sensibilité de certaines personnes et/ou raviver des souvenirs douloureux, n'hésitez pas à m'en faire part. Si vous en avez envie, je vous invite à me dire ce que vous pensez de l'histoire. Bonne lecture, bisous ♥ Alicia|

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Palpitations, sueurs froides, hurlements. J'ouvre rapidement les yeux, terroriser de revoir les siens. J'attrape mon téléphone posé sur la commode ; trois heures du matin.  La maison est tellement silencieuse que je n'entends que le bruit de mon cœur qui est à deux doigts de lâcher, comme chaque nuit. J'essuie rapidement la goutte de sueur qui dévale sur mon front, et me lève du lit. Je ne tente pas de croiser mon reflet dans le miroir, je sais déjà à quoi mon visage ressemble. Des cheveux en bataille, des yeux qui crient à la mort, et des cernes teintés de violets.

J'ouvre discrètement la porte de ma chambre, et me faufile sur la pointe des pieds jusqu'à celle de ma sœur qui se trouve en face de la mienne. J'ouvre lentement sa porte, et me laisse tomber sur son lit. En un an, rien n'a changé. Toutes ses affaires sont à leurs places, maman n'a pas eu le cœur à s'en débarrasser. Elle a encore espoir qu'un jour quelqu'un puisse la retrouver, je grimace à cette idée. Lors d'une disparition, les premières 48H sont décisives. Si la personne n'est pas retrouvée en vie, alors il y a de grandes chances que la seule chose que l'on retrouve soit son cadavre. Parfois, il y a des exceptions.

Mais, nous n'avons encore rien retrouvé. Aucune piste, aucun indice, pas le moindre élément qui permettrait aux policiers de découvrir les circonstances de sa disparition. La seule personne qui aurait pu les aider, c'est moi. Malheureusement, il y a un an, j'étais sous amphétamines. Ma déposition a alors été immédiatement refusée, je n'étais pas fiable. Mon cœur se comprime de douleur. La mâchoire serrée, je me relève. Je dévale les escaliers à toute allure, et me dirige vers le garage. Le courant d'air soulève la poussière qui s'incruste aussitôt dans mes poumons. Je tousse à plusieurs reprises, et soulève la bâche qui recouvre ma moto. Il y a encore un an, papa venait souvent bricoler ici. Aujourd'hui, il n'y met plus un pied. D'ailleurs, cela fait des mois qu'il ne met plus un pied dans cette maison. J'ouvre la porte coulissante, et sort discrètement l'engin.

Quelques pâtés de maisons plus loin, je l'allume. Le grondement qu'émet le moteur me fait frissonner, et je l'enfourche. 50 km/h. 80 km/h. 100 km/h. 250 km/h. Les lampadaires me permettent d'avoir un minimum de visibilité, bien que le paysage devienne plus flou à chaque accélération. La douceur de la nuit est certainement ce que je préfère le plus au monde. La vitesse, et la nuit. Les rues, les routes, les trottoirs, tout est vide. Comme si l'humanité avait complétement déserté le monde, et ça me convient parfaitement. L'air glacial de ce mois de novembre ne m'épargne pas, et se glisse sous mes vêtements. Pourtant, je n'en ressens pas les picotements. Je poursuis ma route, l'adrénaline que me provoque la conduite est le seul remède qui panse mes maux.

Je m'arrête une heure plus tard, et éteins le moteur. La colline surplombe toute la ville, et d'ici elle a l'air minuscule. Ma sœur demeure pourtant introuvable. Est-elle toujours dans le coin ? Est-elle toujours en vie ? J'ai envie de hurler, de pleurer. Mais rien ne se produit. La boule qui est coincée dans ma gorge ne fait que prendre plus de place chaque jour, et il viendra un moment où je ne pourrais définitivement plus respirer. Je tapote mes poches dans l'espoir de trouver une cigarette, ou ne serait-ce qu'un mégot. Heureusement, j'ai pensé à les laisser dans mon blouson en cuir. J'en sors une et la dépose entre mes lèvres, avant de l'allumer. La première bouffée, combinée aux températures, me provoque une toux incontrôlable. Je me souviens encore de cette nuit-là comme si je la vivais encore et encore.

THE PRETTY LIESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant