La soirée dernière, Trix a entrée son numéro dans mon téléphone mais je n'ai pas réussi à la joindre de toute l'après-midi. Elle n'était pas dans la chambre, pas plus que Kyle. Ils sont introuvables, et je commence sérieusement à m'inquiéter. Je fais les cent pas, et craque finalement. Mon poing s'écrase contre le mur. Ma main ensanglantée ne m'inquiète pas le moins du monde. Je ressors de ma poche le papier sur lequel est notée l'adresse, et le lis à nouveau. Il est maintenant vingt et une heure, et je dois y être dans une vingtaine de minutes. Je tente de rappeler une dernière fois Trix, puis Kyle. Messagerie.
Furieuse, je dévale les escaliers et me rends jusqu'à ma moto. Je démarre, et fais crisser les pneus. J'accélère un peu plus, comme si la vitesse allait m'aider à me calmer. Mais c'est tout le contraire, mon anxiété ne fait que prendre plus d'ampleur. Je m'arrête devant un entrepôt, une trentaine de voitures de sport sont garées devant. J'écarquille les yeux, émerveillée. Mustang, Nissan GT-R, Lamborghini, Ferrari, Maserati... Je siffle un coup, en découvrant les bolides. Ces putains de fils de riches ne font pas les choses à moitié. J'entends des hurlements, des acclamations, des mains qui se frappent. Arrivée à l'embrasure de la porte, j'entends le titre Sea of Problems de Glichery faire trembler les murs. En pénétrant un peu plus loin, je vois tout un tas de gens agglutinées vers un ring. Des hommes se frappent violemment, sous un tonnerre d'applaudissements. D'énormes spots lumineux éclairent l'immense entrepôt, qui est sacrément glauque. Des traces de sang parsèment le sol, ainsi que d'autres liquides dont je ne veux pas connaître la provenance. Une voix retentie à travers les haut-parleurs, et je me fige.
Les spots lumineux se dirigent tous vers moi et je reste sur place, complètement tétanisée. La foule se précipite vers moi, et me fait monter sur leurs épaules. Je me retrouve très vite les fesses en l'air, portée par un tas d'inconnus. Je n'ai aucune foutue idée de ce qui est en train de se passer, mais lorsqu'ils me reposent sur le sol, je croise le regard malicieux de Nyx. Il descend de son perchoir, et monte sur le ring à mes côtés.
- Tu aimes te battre, alors vas-y la casse-couille. Éclate-toi. Seule règle ? Il n'y en a pas. Tu as tous les droits, mets ton adversaire KO et tu gagnes. Pour toi ce soir, l'enjeu est plus grand. Tes deux potes sont actuellement en mauvaise posture, gagne et je te les rends - M'explique-t-il, d'un air plus sérieux.
- Putain mais t'es complètement tordu ! - Hurlé-je.
- Je le suis, tout comme toi.
Je le retiens par le bras, avant qu'il ne se retourne en me dévisageant avec mépris.
- Je ne suis pas une putain de boxeuse, gros con ! - M'époumoné-je.
- Je n'en ai rien à foutre, ta condition physique ne regarde que toi.
Cette fois-ci, il se retire du ring et les hurlements se font plus forts, plus nombreux. Je regarde autour de moi, complètement paniquée. J'entends des gens parier, d'autres m'insulter. La pièce entière tourne autour de moi, et j'ai la terrible impression de n'être qu'une petite chose que l'on peut écraser. Une fille s'avance vers le ring, et monte en me faisant face. Elle doit faire deux fois mon poids, et quelques têtes de plus. Je me dis intérieurement que je n'ai aucune chance, et que je vais me faire briser. Pourtant, ma voix intérieure me crie que je suis rapide, et que j'encaisse les coups mieux que n'importe qui. C'est ça le plus important en boxe non ?
L'important c'est de savoir encaisser, pas vrai ?
Mon adversaire semble sereine, et les centaines de spectateurs présents hurlent son nom comme si elle avait déjà gagné. Ma mâchoire se contracte en croisant le regard de Nyx qui est placé au premier rang, nous surplombant légèrement. Je me souviens qu'il a réussi à mettre la main sur mes amis, et la colère me brûle de l'intérieur. Un coup de feu retentit dans toute la pièce, m'obligeant à positionner mes mains sur mes oreilles. Mais avant que je ne m'en rende compte, le poing de mon adversaire s'écrase sur mon visage. Je tangue, et m'écrase contre les filets. J'essuie d'un revers de main le sang qui coule de ma lèvre, et croise le sourire de la nana. Je la fixe, et souris à mon tour.
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THE PRETTY LIES
Teen FictionDepuis cette nuit-là, les cauchemars rythment ma vie. Ils me ramènent à la disparition de Jane, ma grande sœur. Lorsque je l'ai suivi ce soir-là, je ne m'attendais pas à ce qu'il allait se produire. C'était une soirée banale, avec des gens qui sembl...