39 - Souvenirs meurtriers | Partie 2

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TRIGGER WARNING VIOLENCE/MEURTRE/SANG - Ce chapitre contient des passages qui pourraient heurter la sensibilités de certaines personnes, faîtes attention à vous.

PDV NYX

J'évite de peu un platane, mais ces foutus souvenirs me ramènent en arrière. Ils m'arrachent, me retournent, me tuent. Je ne vois plus qu'eux, et plonge à nouveau.

Assis côte à côte sans qu'aucun de nous d'eux n'ose ouvrir la bouche, elle pose sa main sur la mienne. Une décharge électrique me ramène à la réalité, alors qu'elle se lève.

- Montre-moi qui tu es, Nyx.

Je me lève à mon tour, et m'installe devant mon piano. Si je devais parler de moi, aucun mot ne sortirait. Il n'y aurait que le son du piano. Je joue un morceau, puis un deuxième. Lorsque je m'arrête, j'ai la sensation que c'est encore pire.

- Comment des doigts peuvent-ils jouer de cette manière, et tuer à la fois ? – Demande-t-elle, la voix tremblante.

- J'imagine qu'il y a d'un côté le bien et le mal, le noir et le blanc, un équilibre un peu bancal.

Elle fronce les sourcils en me regardant, et essuie du bout du doigt mon front. Je comprends que je dois certainement avoir du sang, et me sens tout à coup très mal à l'aise.

- Je ne sais pas pourquoi je suis ici, ni même pourquoi je parle encore avec toi – Murmure-t-elle. Mais je t'aime bien Nyx. Pour autant, je veux que tu m'oublies après cette soirée, toi et moi on ne se reverra jamais.

J'acquiesce difficilement, douloureusement. Ces mots sont aussi percutants qu'un coup de poing, et l'idée de ne jamais la revoir me fait terriblement souffrir. Pourtant, je comprends. Et je n'essayerai pas de la retenir, mieux vaut qu'elle soit loin de moi. Loin de nous. Loin de lui. Par je ne sais quel miracle, ses lèvres se posent doucement sur les miennes. Hésitante, elle poursuit doucement. Je n'ose pas bouger, ni même faire quoi que ce soit. Je suis capable de tout gâcher, alors je profite simplement. C'est comme je l'imaginais, doux et sucrée. Je pourrais passer la nuit à la laisser m'embrasser, ou même faire tout ce qu'elle veut. Elle m'entraîne jusqu'au lit, et monte sur moi. Doucement, elle retire mon tee-shirt. Toujours avec beaucoup d'hésitation, pourtant une nouvelle lueur scintille dans ses yeux.

- Est-ce que tu es sûr ? – Demandé-je, d'une voix douce.

- Si c'est la dernière fois que je te vois, j'espère laisser une trace dans ta vie comme tu vas en laisser une dans la mienne.

- Tu en as déjà laissé une, Margaux – Réponds-je, en passant mes mains dans son dos.

Nous passons une nuit fabuleuse, marquée par nos deux respirations haletantes. Je n'ai jamais eu autant de sensations qu'avec elle, pour la simple et bonne raison que je suis fou d'elle. En réalité, nous ne nous connaissons pas. Je n'ai pas eu le temps de vivre grand-chose avec elle, pourtant ça a été le coup de foudre. Elle s'endort doucement dans mes bras, et je me laisse bercer par son cœur qui bat de moins en moins vite. 

**

Réveillé par une alarme cinglante, je bondis du lit, trempé de sueur. Je tapote partout autour de moi, mais je suis seul. Je cours à l'extérieur de ma chambre, les couloirs sont vides. Il n'y a plus d'électricité, seulement les lumières rouges qui tournent à vive allure. Je retourne dans la chambre et récupère des vêtements, puis fouille chaque recoin de ce taudis. Elle n'est nulle part. Lorsque je descends les escaliers, mon téléphone vibre dans ma poche. Papa.

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