THE PRETTY LIES

26 - Martyr

TRIGGER WARNING VIOLENCE - Ce chapitre contient des passages qui pourraient heurter la sensibilités de certaines personnes, faîtes attention à vous.

PDV NYX

Je ne sais plus combien de temps s'est écoulé, ni même combien de coups mon corps va encore pouvoir encaisser. La douleur est mentale, pas physique. J'ai appris à l'endurer, j'ai appris à l'accepter, à en faire une force. En revanche, mon mental est plus faible, moins endurant. Les hurlements répétés de Raphaëlle me font littéralement perdre pied, je n'entends plus qu'eux. Dès que je tente de fermer les yeux, de récupérer, ils les passent en boucle. Une chose est certaine, si j'arrive à sortir vivant de là, ils n'entendront plus que leurs propres hurlements. Je souris à moitié en pensant à trancher leurs gorges, alors qu'un homme pénètre dans la pièce. Je ne prends pas la peine de relever la tête, encore un connard qui est envoyé pour me poser des questions. Mais il peut directement passer à la torture, je suis d'humeur joueuse.

Une odeur familière emplit mes narines, je tente alors de relever la tête. Mes yeux gonflés ne me permettent pas de distinguer la personne devant moi, pourtant son aura malveillante a déjà empoisonné toute la pièce. Un costume, noir et violet. Une rolex est attachée à son poignet, et un verre de ce qui semble être du whisky est dans sa main. Son visage est plongé dans le noir, sa respiration est calme, détachée. Je m'impatiente, alors que l'atmosphère devient de plus en plus lourde.

- Si tu veux me mater, allume la lumière enfoiré – Craché-je. 

L'homme ne cille pas, et glisse un cigare entre ses dents. Lorsqu'il l'allume, je reconnais immédiatement l'odeur. Mon père... Il fumait régulièrement ce type de cigare. Mon cœur s'emballe dans ma poitrine, et lorsqu'il se dirige vers la porte je prends sur moi pour ne pas hurler son prénom. Ça ne peut pas être lui, ce n'est pas lui. Il ouvre la porte et sort doucement de la pièce, en la claquant derrière lui. Ma respiration reprend un rythme normal, je n'ai rien bu ni manger depuis des jours j'ai certainement halluciné. Lorsque la porte s'ouvre à nouveau, je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu'un poing s'écrase sur mon visage. La chaise tombe au sol, moi avec. Je jure à plusieurs reprises quand l'une de mes côtes se brise à l'impact. Ces enfoirés vont me le payer cher, très cher. Je crache le sang accumulé dans ma bouche, et l'homme relève la chaise.

- Tu as fait un bon dodo gamin ? – S'amuse le type. Ta pétasse produit un son incroyable quand elle hurle ton prénom, malheureusement, tu ne viens jamais.

Je contracte la mâchoire si fort, que mes dents se brisent presque. J'ai été stupide, en faisant ce que j'ai fait, je l'ai laissé à la merci des salopards qui lui courent après. La voix dans ma tête me hurle que c'est ma faute, que je l'ai presque tué de mes mains. Mais ça n'a rien d'étonnant, je brise tout ce que je touche.

- Tu sais quoi ? Tu as rendu service à tout le monde en brisant la coalition, parce que vous êtes faibles quand vous êtes seuls. Le cercle a toujours été la plus puissante des organisations, et avec l'appui des autres, vous étiez intouchables. Grâce à toi, vous n'avez jamais été aussi démunis.

Il s'approche un peu plus de moi, m'attrapant par le col.

- Grâce à toi Nyx, on va tous vous anéantir.

- Doucement mec, ne nous sous-estime pas – Rigole un homme, une voix familière.

Je relève la tête, et aperçois... Lex ? L'homme baisse la tête, et jure dans un souffle avant de se tourner vers lui.

- Sacrée performance d'avoir passé la sécurité, t'es un petit malin – Lance-t-il.

- Plus que toi en tout cas, c'est clair.