THE PRETTY LIES

32 - Tumulte

PDV NYX

Accompagné de Lex qui m'a rejoint en avion, j'arpente à nouveau la ville à la recherche de Raphaëlle. Après avoir fait le tour de tous les bars, de toutes les auberges, de tous les hôtels et hôpitaux de cette foutue ville, personne ne sait où elle est. À bout de force physiquement et mentalement, je m'assieds sur un banc. Je suis mort d'inquiétude, et à la fois je voudrais lui hurler dessus. Pourquoi est-ce qu'elle est partie comme ça ? Ce n'est pas comme si tous les plus gros mafieux étaient à ses trousses. Le visage entre les mains, je peine à garder le contrôle. Lex s'assied à mes côtés, et tente une nouvelle fois de la joindre. Mais après ce qu'elle lui a dit, je sais déjà qu'elle ne lui répondra pas. Pas plus qu'à moi. Tombant à nouveau sur son répondeur, il souffle et prend la même position que moi. La haine que me provoque la voix de Jace lorsqu'il s'approche de nous en courant me consume littéralement. Je me lève d'un coup et l'attrape par la gorge pour le plaquer contre un mur.

- S'il lui arrive quoi que ce soit, je te jure que je vais tellement prendre mon temps que tu vas me supplier de te tuer – Hurlé-je.

Il baisse les yeux, et n'essaye même pas de me repousser. Lex s'approche lentement, et me tire par le bras.

- Calme-toi Nyx, on va la retrouver.

Je me mets à rire, un rire incontrôlable. Comment est-ce qu'il ose dire une chose pareille, en connaissant ce monde ? Il sait. Tout le monde sait que ce petit jeu du chat et de la souris ne dure qu'un temps, et lorsqu'ils seront fatigués de jouer, ils l'attraperont. Je repars dans l'autre sens, et lui écris un nouveau message. Les yeux embués, les mains tremblantes, je tente le tout pour le tout. À la seconde où j'appuie sur le bouton envoyé, le nom de Trix apparaît.

- Trix ? – Demandé-je, en fronçant les sourcils.

- Elle va bien Nyx, elle est rentrée en France – Souffle-t-elle, la voix encore plus enrouée que la mienne.

 Le bras branlant, je ferme les yeux un instant, soulagé. Je remets le téléphone contre mon oreille, le cœur battant à mille à l'heure.

- Où est-ce qu'elle est ? Est-ce que tu as entendu sa voix ?

- Non mais je sais que c'était elle, elle est chez une amie – Répond-elle.

- Merci Trix, on prend dans le prochain avion.

**

Dix heures plus tard, nous arrivons à l'aéroport, épuisés. Lorsque je déverrouille mon téléphone, une vingtaine de messages apparaissent. Alvaro. Ce connard de Jace n'a pas eu l'intelligence de me laisser lui dire, non, il a fallu qu'il le prévienne avant même que l'on arrive. Je prends une grande inspiration, avant de composer son numéro.

- Où est-elle ? – Demande le vieil homme, d'un ton las.

- Chez une amie, d'après sa colocataire.

- Retrouve-la, s'il te plaît... - Supplie-t-il. Si ton père met la main dessus, je-

- Alors tu es au courant ? – Demandé-je, surpris.

- Il n'a jamais cessé de nous surveiller, depuis l'instant où il a compris que le kidnapping de Jane était un ordre de ma part.

Mon cœur se serre brutalement dans ma poitrine.

- OK, je vois – Lancé-je, d'un air détaché.

Je m'apprête à raccrocher, lorsqu'il se racle la gorge.

- Nyx, je sais que toi et moi avons des divergences d'opinions. Je sais qui t'a élevé, et je sais la façon dont il l'a fait – Commence-t-il, la voix tremblante. Mais pour elle j'ai fait du mieux que j'ai pu en l'éloignant de tout ça, et malgré moi elle est quand même plongée dedans. C'est ma fille Nyx, et je l'aime. Je ne veux pas qu'il lui fasse du mal comme il t'en a fait.