TRIGGER WARNING CONSOMMATION DE DROGUE/AUTOMUTILATION/SANG/VIOLENCE - Ce chapitre contient des passages qui pourraient heurter la sensibilités de certaines personnes, faîtes attention à vous.
PDV NYX
À moitié endormi, bourré et drogué, je pénètre dans la résidence universitaire des filles. J'arpente le couloir à toute vitesse, le cœur au bout des lèvres. Plus que trois portes, deux portes, une porte. J'entre sans même frapper, essoufflé comme si j'avais couru un marathon. Mais elle est ici, profondément endormie. Allongée sur le ventre, sa jambe gauche légèrement remontée. Son short ne couvre qu'une minuscule partie de son fessier, alors je détourne les yeux. Je me précipite vers son lit, et m'installe sur le sol en face d'elle. Pour reprendre un rythme cardiaque moins chaotique, je me concentre sur son visage. Aussi doux que celui d'un ange. Au même moment, elle ouvre les yeux.
- Je suis dans un cauchemar ? – Murmure-t-elle.
Qu'est-ce que je disais, un ange.
- Non – Réponds-je calmement, en m'appuyant contre le lit.
- Alors pourquoi tu es là ?
- Je voulais m'assurer que tu allais bien.
- Pourquoi ça n'irait pas ? – Marmonne-t-elle, en baillant.
- Rien, je te laisse.
Elle se relève doucement, et me regarde m'éloigner sans un mot. Lorsque la porte se referme, j'attrape mon téléphone. Je compose le numéro d'Alvaro, et il répond rapidement.
- Je veux savoir qui était de surveillance cette nuit – Ordonné-je, sèchement.
- Qu'est-ce qu'il y a gamin ?
- Il y a que j'ai repéré des hommes à mon père rôder dans le bar où travaille Raphaëlle, j'étais mort d'inquiétude de ne pas l'y voir elle ! - Hurlé-je. Mais elle va bien, et il valait mieux. Alors réponds-moi.
- Rendez-vous à la résidence, il faut qu'on parle.
- Je veux une réponse – Hurlé-je à nouveau.
- Jace – Répond-il, d'un ton excédé.
J'écrase mon téléphone si puissamment dans ma main que l'écran se brise. J'ai enfin une bonne raison de buté cet enfoiré.
**
Après une journée de surveillance avec Lex, nous nous retrouvons tous les trois dans la voiture en direction de la résidence. Autant dire que l'ambiance n'a jamais été aussi froide qu'à ce moment, entre Raphaëlle qui ne veut plus entendre parler de nous, les problèmes entre elle et Alvaro... Cette soirée risque d'être chaotique. Pour autant, même si elle me déteste, la savoir à côté de moi me rassure. Assise sur le siège passager, son regard n'a pas quitté la route. Elle n'a pas ouvert la bouche une seule fois, si ce n'est au moment où je lui ai annoncé qu'on devait se rendre chez son « père ». Je n'avais jamais entendu autant d'insultes sortir d'une si jolie bouche. Les gardes passés et la voiture arrêtée, je fais signe à Lex de monter sans nous. Il s'exécute, nous laissant seuls.
- Écoute trésor, je sais qu'on te demande un effort surhumain mais c'est très important – Expliqué-je. Toute cette histoire a bien trop duré, et il est temps qu'on y mette fin. Tu ne crois pas ?
- Et si je m'ouvrais les veines ? – Demande-t-elle, en soulevant sa manche, laissant apparaître des traces bien trop récentes.
Mon cœur se serre dans ma poitrine, alors qu'une boule se forme dans ma gorge. Je suis incapable de prononcer le moindre mot, incapable de lui hurler dessus, ou de lui demander des explications. Je reste planté là, comme un con. Quelques secondes plus tard, je retombe sur la terre ferme et remarque qu'elle monte déjà les escaliers. Je jure à plusieurs reprises, avant de la rattraper. Au milieu de la pièce, Alvaro nous attend. Une masse épaisse de cheveux blancs trône sur son crâne, tout comme sa barbe. Il a délaissé ses costumes atypiques pour un costume fade et sans âme. Ses yeux sont cernés, gonflés. Comme s'il avait pris cinq ans en quelques semaines. Il peine à regarder sa propre fille, qui est dans le même état que lui. Sa mâchoire est contractée, ses muscles sont tendus. Tous ses sens sont en alerte et au moindre faux pas, au moindre mot de trop, elle explosera.
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THE PRETTY LIES
Teen FictionDepuis cette nuit-là, les cauchemars rythment ma vie. Ils me ramènent à la disparition de Jane, ma grande sœur. Lorsque je l'ai suivi ce soir-là, je ne m'attendais pas à ce qu'il allait se produire. C'était une soirée banale, avec des gens qui sembl...