THE PRETTY LIES

19 - Sangtiments

TRIGGER WARNING VIOLENCE/SANG/TROUBLES ALIMENTAIRES - Ce chapitre contient des passages qui pourraient heurter la sensibilités de certaines personnes, faîtes attention à vous.

PDV NYX

Deux heures plus tard, Lex est toujours en train de pleurer. Serviette à la main, il se mouche pour la troisième fois. Enfoncé dans le canapé, les yeux écarquillés, je reste sans voix. Est-ce que ce film intéresse réellement quelqu'un ? Cette histoire est ridicule. De la poudre aux yeux, des conneries. Je me relève et éteins la télévision en jetant la télécommande sur le sol.

- J'ai dépensé 4,55 € pour cette... Chose ? – Demandé-je à moi-même.

- T'es vraiment qu'un connard insensible – Murmure mon ami, en me montrant son majeur.

Je secoue la tête en rigolant et sors sur le balcon avant d'allumer une cigarette. En inhalant la fumée, je pose un bras sur la rambarde. Je repense à ma mère, et à mon père. Est-ce qu'un jour ils se sont aimés de cette façon ? Est-ce que c'est pour cette raison qu'il a fait de ma vie un enfer, depuis ma naissance ? Je l'ai privé de la seule personne qu'il aimait réellement, et il ne me l'a jamais pardonné. Je secoue à nouveau la tête. Si les hommes de notre milieu étaient capables de ressentir ce genre d'émotions, on torcherait le cul des licornes. Ce genre de choses n'existe pas.

Lex me rejoint quelques minutes après, et allume une cigarette à son tour. Il me dévisage, regardant avec insistance la seule partie de mon corps que je n'assume pas. Je commence à ressentir l'envie de lui en coller une.

- Si tu lui montrais, je suis persuadé qu'elle ne dirait rien.

- C'est bon arrête Lex – M'énervé-je. Je ne sais pas ce que tu cherches à faire, mais laisse tomber. Je ne suis pas comme ce type, et on n'est pas dans un putain de film.

- Tu sais mon pote – Commence-t-il, en posant une main derrière mon dos. Tu as le pouvoir de faire ce que tu veux, t'es pas enchaîné. Tes liens, c'est toi qui les as scellés. T'es humain, comme n'importe qui. On a fait de mauvaises choses, des choses horribles. Mais t'es quelqu'un de bien, et je t'assure que tu as le droit d'être heureux.

Je baisse les yeux et écrase ma cigarette, lorsque mon téléphone sonne dans ma poche. En le déverrouillant, le nom d'Alvaro apparaît.

- Notre réalité, elle est là.

__

Deux jours plus tard, la brune n'a pas daigné me parler. Elle a esquivé tous mes appels, et Lex a proposé de s'occuper de sa sécurité. Pourquoi est-ce qu'elle m'en veut seulement à moi ? Assis sur l'un des bancs peu confortables de l'amphithéâtre, je la cherche du regard. Je vois des tas de visages, sauf le sien. Est-ce qu'elle sèche ? Je gratte frénétiquement les croûtes sur mes phalanges, jusqu'à ce que mes ongles soient couverts de sang. Agacé, je me lève et sors en trombe de la pièce.

Une fois dans mon appartement, je prends une douche glacée. C'était l'une des punitions préférées de mon père, il disait que c'était pour m'endurcir. Aujourd'hui, je considère ça comme une façon de me remettre les idées en place. Je sors rapidement et enfile une tenue confortable, quand mon téléphone sonne.

« De Alvaro, reçu à 18h30

Ramène-toi, mission. »

Je souffle d'exaspération, et descends les marches de l'appartement avant de m'engouffrer dans la voiture. Quelques minutes plus tard, j'arrive à la résidence d'Alvaro. Je monte les marches, et ouvre la porte. Il m'offre une poignée de mains, et m'invite à le suivre jusqu'à la salle à manger. Mon cœur cogne furieusement dans ma poitrine lorsque je reconnais la fille à la robe noire. Elle discute tranquillement avec Sam, et je ressens une furieuse envie de le faire disparaître. Son sourire est sincère, à moi, elle ne m'a jamais offert un tel sourire. Je m'approche doucement, en fronçant les sourcils lorsque Lex m'interpelle.