THE PRETTY LIES

8 - Besoin d'aide

À ces mots, je pense au mien. Je me souviens de la façon dont nos relations se sont subitement détériorées. Il n'y avait pas qu'avec moi, mais aussi avec maman et Jane. Il a changé de comportement du jour au lendemain, et a soulagé ses colères dans l'alcool. Malheureusement, ça n'a rien empêché. Il ne me semble pas l'avoir déjà vu levé la main sur l'une d'elles, mais sur moi oui. Il m'accusait de tout, et personne ne disait jamais rien, car tous les maux venaient de moi.

J'attrape un paquet de chips, et commence à le déguster. Nyx ne me lâche pas du regard et dans la nuit, le bleu de ses yeux paraît fluorescent. En le regardant un instant, je me rends compte que je ne sais même pas pourquoi je suis encore assise à ses côtés. Je remets le paquet à sa place, et me relève. Je commence à enfiler mes gants, sous son air interrogateur.

- Tu t'en vas ? - Demande-t-il, en crachant sa fumée.

- Je viens de me rendre compte que des 7 milliards d'humains qui peuplent cette planète, tu es celui dont j'ai le moins envie d'avoir la compagnie.

Il baisse les yeux, et se relève en écrasant son mégot.

- Je ne voulais pas manquer de tact la dernière fois.

- Ne te mens pas, tu voulais me blesser et tu as réussi - Lancé-je. Fin de la partie.

- Que tu le veuilles ou non, tu t'es engagé. Il va falloir aller jusqu'au bout.

J'arque un sourcil, insensible aux menaces. Je rabats ma visière et démarre en soulevant un nuage de poussière qui lui atterrit directement dessus. Je rigole en regardant dans mon rétroviseur, tandis qu'il agite les bras dans tous les sens.

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Recroquevillée dans un coin de la pièce, je l'entends proférer des menaces. Il écrase ses poings contre les murs, et hurle de tout son être. Je maintiens mes mains contre mes oreilles pour réduire le bruit, mais je ne parviens pas à chasser le son de sa voix. J'ai envie de vomir. Je me sens mal. J'ai froid. Je veux rentrer à la maison. Mes larmes coulent. La peur au ventre, mes muscles se contractent violemment. Il arrive sur moi, et me soulève pas le col. Je le supplie de me lâcher, mais son poing arrive droit sur moi.

Une sonnerie me tire de mon cauchemar, et me réveille en sursaut. Trempée de sueur, j'essuie mes mains moites sur le drap. J'ai saisi l'objet qui cause tant de bruit, et décroche sans regarder le nom de mon interlocuteur. Il n'y a que le bruit d'une respiration saccadée, et des gémissements.

- Qui est à l'appareil ? - Demandé-je, la voix endormie.

- Raphaëlle... J'ai besoin d'aide, s'il te plaît - Murmure une voix que je ne connais que trop bien.

- Putain Nyx, il est cinq heures du matin ! - M'énerve-je.

Il raccroche, en me laissant sans explications. Je claque ma main sur mon front, et enfile un bas de pyjama avec un pull. Je m'empresse de me rendre au parking du campus pour récupérer ma moto, et localiser le téléphone avec lequel m'a appelé Nyx. Après de longues minutes, je m'engouffre dans une ruelle étrange, sur laquelle débouche un entrepôt qui a l'air abandonné. Je descends prudemment, examinant les alentours. La lune éclaire le ciel, et je me rends rapidement compte que cet endroit fou la trouille. Bien que tout soit désert, une ambiance étrange flotte dans l'air. Je tourne pendant plusieurs minutes, et l'appelle. J'entends son téléphone sonné à l'autre bout de l'entrepôt et retient ma respiration lorsque je pénètre à l'intérieur. Rapidement, je distingue la forme d'un corps. Je cours dans sa direction, et me jette par terre lorsque je vois une flaque de sang. Il se tient fermement le ventre, et lorsque je repousse sa main, je tombe nez à nez avec un trou béant.