27 - New-York

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PDV NYX

Attablé avec les autres, mon esprit divague quelques minutes alors qu'ils parlent stratégie. Deux semaines se sont écoulées depuis mon sauvetage, et depuis, plus rien. Je me remets doucement de mes blessures, les plaies se referment petit à petit. Les plaies physiques, mais mentalement, c'est le chaos. Alvaro semble inquiet, peut-être même un peu trop. Ma protégée, assise un peu plus loin, gratte frénétiquement la paume de sa main. Comme un cocaïnomane en manque. Lorsqu'ils se lèvent tous, je me rends compte que je n'ai rien écouté de toute la réunion. Lex pose sa main sur mon épaule, le visage aussi livide qu'une méduse.

- Mec, suis-moi s'il te plaît – Chuchote-t-il.

Il m'entraîne à l'extérieur, et j'en profite pour allumer une cigarette. Le dos posé contre le mur, je touche du bout des doigts mes côtes douloureuses. Lex fait des allers-retours incessants, comme s'il ne savait pas par où commencer.

- Bon, lâche le truc – Ordonné-je, exaspéré.

- Avec Raphaëlle on est retournés au chalet pour avoir des informations pour te retrouver, mais le truc, c'est que personne n'était au courant de quoi que ce soit – M'explique-t-il, en prenant son visage entre ses mains. 

Je fronce les sourcils, mais je comprends rapidement où il veut en venir.

- Aucune des organisations n'a envoyé quelqu'un pour elle Nyx, c'est une personne extérieure – Poursuit-il.

Je tire une nouvelle latte, et serre les poings. Je sais qu'il ne s'agit d'aucunes des organisations, je sais ce que j'ai vu ce soir-là. Ou plutôt ce que j'ai ressenti. Cette aura, ce parfum, les manières, le whisky, le costume. C'était lui. Il est de retour. Un frisson parcourt l'ensemble de mon cœur, descendant le long de ma colonne vertébrale.

- Je suis au courant – Soufflé-je, après quelques secondes. C'est mon père. Il est venu me voir avant que tu n'arrives, il n'a pas prononcé un mot. Il s'est mis dans un coin et m'a observé avant de repartir. Il voulait que je sache, il voulait me faire peur. C'était une mise en garde, il a trouvé un nouveau terrain de jeu. C'est elle qu'il veut.

**

Allongé sur le banc de musculation, je tente en vain de soulever les haltères. Déterminé, je me remets en place et répète le même mouvement. Il y a encore quelques semaines, j'étais capable de porter 100 kilos. Maintenant, je peine avec 80. Je les jette au sol, énervé. Après quelques gorgées d'eau, je reprends place et réessaye.

- Besoin d'aide ? – Murmure une voix. 

Je regarde par-dessus mon épaule, et remarque la petite brune quelques mètres plus loin. Je souris, et lui fais signe de me rejoindre.

- Je ne pense pas que tu doives traumatiser ton corps plus qu'il ne l'est déjà – Souffle-t-elle, en désignant les hématomes sur mes côtes.

- Tu plaisantes, je suis frais comme un gardon – Réponds-je, en soulevant les haltères.

Ses lèvres s'étirent légèrement, et elle se lève pour se mettre derrière moi. Alors que je peine à finir les dernières répétions, elle place ses mains sur mes coudes et pousse légèrement vers le haut. Je termine finalement ma série, déjà épuisé.

- On fait quoi maintenant ? – Demande-t-elle, en regardant l'ensemble de la salle de sport.

Je souris et me relève, en me dirigeant vers les barres. J'en attrape une, et place des poids aux extrémités. Raphaëlle me regarde faire avec attention, et je me place devant. J'attrape une ceinture, et l'enroule autour de mon corps avant de me baisser pour soulever la barre.

THE PRETTY LIESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant