Un visage apparaît sous mes yeux, celui de Trix. Ses yeux pétillants m'arrachent un sourire, pendant que je me redresse sur mon lit. Mon corps est encore terriblement douloureux, mais la présence réconfortante de ma colocataire me met du baume au cœur. Elle me tend un plateau avec un café, un muffin et une boîte de Doliprane. Je saisis un comprimé, et l'avale avec la première gorgée de café.
- Tu es un ange - Murmuré-je.
Je croque dans le muffin, et le goût délicieux du chocolat mélangé à de la noix de coco me provoque un frisson de plaisir. Je m'empiffre comme jamais, et l'englouti en quelques secondes seulement sous le regard amusé de ma colocataire. Mais le retentissement de la sonnerie de mon téléphone me provoque un élan de dégoût, et je m'en empare rapidement. En voyant le nom s'afficher, mes mains se mettent à trembler.
- Maman ? - Demandé-je, hésitante.
- Je ne vais pas pouvoir te faire de virements pour le premier semestre.
- Mais maman, je n'ai pas de travail et je n'ai même pas commencé les cours - M'inquiété-je.
- Ce n'est malheureusement pas de mon ressort, tu vas devoir trouver une solution.
Elle raccroche aussitôt, m'enlevant le peu de joie de vivre qu'il me restait. Je balance mon téléphone à l'autre bout de la pièce, faisant sursauter Trix.
- Excuse-moi- Soufflé-je, en prenant mon visage dans mes mains.
- Quel est le problème ? - Demande-t-elle, hésitante.
- Ma mère ne compte plus payer mes études, donc je suis dans une merde phénoménale.
- Je vais me renseigner je te le promets. Écoute, je dois y aller. Je reviens dans quelques heures, fais attention à toi.
- Merci, Trix.
Elle me fait un clin d'œil, et sort aussitôt de la chambre. La colère me permet de puiser un peu de force au fond de moi pour me mettre debout, et me diriger vers la salle de bain. Je soulage ma vessie, et entreprends de prendre une douche. Je retire mes vêtements avec précaution, et découvre les hématomes sur mon corps. Je trouve presque cela joli, des tas de couleurs sur une peau aussi blanche qu'un fromage. La couleur sur mes côtes m'inquiète un peu, les nuances de noirs et de violets me font grimacer. Je n'en tiens pas plus compte, et essaye d'enjamber la baignoire. Malgré moi, je me vautre lamentablement.
- Putain de merde ! - Hurlé-je de douleur.
Le claquement de la porte de la chambre me soulage, et je hurle le prénom de ma colocataire. Mais lorsqu'une ombre masculine se dresse derrière la porte, je déglutis.
- Kyle, c'est toi ? - Demandé-je.
- Ne m'insulte pas, s'il te plaît - Résonne la voix rauque de Nyx.
Je m'empare rapidement du rideau de douche, et couvre mon corps avec avant qu'il n'entre. Il se cale dans l'embrasure de la porte, croise les bras sur son torse et me regarde, amusé.
- De l'aide, peut-être ? - Demande-t-il.
- Mh, non ça va. Je gère la situation - Réponds-je, pas très convaincante.
- Dans ce cas, je vais y aller - Répond-il, en tournant les talons.
- Merde, sort moi de là... - Lui demandé-je.
Il s'approche, et ses iris se bloquent sur mes clavicules nues. Je rabats un peu plus le rideau sur mon corps, mal à l'aise. Il baisse les yeux et retire son pull avant de me le lancer. Je l'enfile rapidement avant qu'il ne me soulève de la baignoire. Je retiens un gémissement de douleur, et grimace. Malgré la délicatesse de ses mouvements, mon corps entier est réduit en miettes. Il me repose doucement sur le lit, et rabat la couverture sur mes jambes dénudées. Il s'assoit sur le lit à côté de moi, et me fixe d'un drôle d'air. Malgré le côté de son visage qui parait angélique, l'autre l'est moins. Le bandage cache presque son deuxième œil, on n'en discerne que le bleu transperçant.
VOUS LISEZ
THE PRETTY LIES
Novela JuvenilDepuis cette nuit-là, les cauchemars rythment ma vie. Ils me ramènent à la disparition de Jane, ma grande sœur. Lorsque je l'ai suivi ce soir-là, je ne m'attendais pas à ce qu'il allait se produire. C'était une soirée banale, avec des gens qui sembl...