14 - Secrets

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PDV NYX

Après plusieurs heures, le médecin du cercle termine de me recoudre. Les yeux rivés dans le vide, j'ai l'impression d'être dans le coma. Après avoir appliqué de la pommade, il remet le bandage sur mon visage en place. Avec sa bénédiction, je me lève du siège et me dirige jusqu'au miroir pour le réajuster. Après avoir soufflé un bon coup, je me rends jusqu'au bureau d'Alvaro.

- Content de te voir debout – Lance-t-il.

- Ouais, ce n'est pas passé loin. Il faut que tu lui dises la vérité, sinon cette fois-ci, je le ferais.

Il se lève doucement de son canapé, et dépose son verre de whisky sur la table basse. Ses pas se rapprochent de plus en plus, jusqu'à arriver devant moi. Je soutiens son regard, refusant de céder.

- Je n'ai peut-être pas été assez clair ? – Demande-t-il, en désignant les blessures qu'il m'a infligées. Qu'est-ce qui te fais croire que tu as le droit de me menacer ?

- La plupart de nos secrets ne restent pas enfouis longtemps, ils mettent sa vie et la nôtre en danger. 

Il s'éclaircit la gorge, avant de se frotter le menton.

- Ne lui dit que ce qu'elle a besoin de savoir, inutile qu'on est un électron libre en plus. Un seul suffit.

Je contracte la mâchoire et sors de son bureau. Raphaëlle Lex et moi avons été conduits chez Alvaro, sa résidence est la plus sécurisée. Je m'avance dans le couloir, et toque contre la porte de la chambre dans laquelle elle a été amenée. Aucune réponse. J'entrouvre, et regarde à travers le peu d'espace que j'ai. Elle est tournée sur le côté, impossible de savoir si elle dort ou si elle n'a juste aucune envie de me parler. Pourtant, j'ouvre en grand et m'avance vers elle. Lorsque je m'assieds sur le côté, elle se tourne. Premier choix, du coup. Elle dort profondément, et mon regard s'attarde sur les blessures à son visage. Une vague de haine se propage en moi, si je retrouve la personne qui a fait ça, je la tue. Elle s'étire, et sa main se pose sur la mienne. Le contact de sa peau sur la mienne m'arrache un frisson, et je la retire aussitôt. Lorsqu'elle ouvre les yeux, elle rabat rapidement la couverture sur son corps.

- Comment tu te sens ? – Demandé-je, maladroitement.

- Ça va. Est-ce que Lex va bien ?

- Quelques égratignures, mais il va bien. 

Elle se redresse, et s'assied.

- Ces hommes, ils voulaient nous donner un avertissement– Expliqué-je. Ils savent que tu es avec nous, et ils ne lâcheront pas tant qu'ils ne t'auront pas mis la main dessus. C'est comme une partie de chasse, et crois-moi, ils sont très bons à ce jeu-là. Ton père, il... Il a volé beaucoup de personnes de notre milieu. Le problème, c'est qu'une fois qu'on est plongée dedans, on emporte tout le monde avec nous. Tu te retrouves mêlée à une histoire qui n'est pas la tienne, mais ici, ça se passe comme ça.

Elle ne réagit pas, alors je continue.

- L'argent que j'ai récupéré lors de la course de voitures, c'était pour payer une partie des gars qu'il a volé. Et quand tu m'as retrouvé dans l'entrepôt, j'ai essayé d'en payer un autre. Il n'y avait pas la totalité de la somme, et ça a rapidement dérapé. D'où le coup de couteau, et la raison pour laquelle c'est toi que j'ai appelé. Je n'étais pas autorisé à me rendre à cette rencontre, je ne pouvais pas demander à quelqu'un d'autre. C'est pour ça qu'il faut absolument que l'un de nous soit au courant de tes déplacements, tu ne tiendras pas longtemps sans notre aide. 

Des larmes coulent sur ses joues, mais je suis incapable de la rassurer. 

- Pourquoi est-ce que vous vous occupez de ma sécurité ? – Demande-t-elle entre deux sanglots.

THE PRETTY LIESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant