20 - Protecteur

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TRIGGER WARNING VIOLENCE/SANG/MEURTRES - Ce chapitre contient des passages qui pourraient heurter la sensibilités de certaines personnes, faîtes attention à vous.

PDV NYX

J'attrape un flingue dans la boîte à gants, et lui ordonne de ne pas bouger. Je me replace derrière le volant, et démarre en trombe. Sans même avoir pris le temps de rallumer mes feux, je zigzague à travers les véhicules à toute vitesse. Avec un calme olympien, je tente de les perdre à travers la ville. Deux voitures nous suivent, prenant encore plus de risques que moi. Plusieurs voitures se percutent, et des tirs commencent à parsemer la carrosserie. Malgré les nombreux tours, ils nous suivent toujours. Je commence à perdre patience.

- Prends le volant.

Les yeux écarquillés, sa mâchoire touche presque le sol.

- Prends ce putain de volant ! – Hurlé-je.

Elle reprend ses esprits, et se glisse sur moi pour atteindre les pédales. Je me retire avec facilité, et monte du côté passager. Une fois la vitre baissée, je tire à mon tour. Une balle se loge dans le crâne de l'un d'eux, et la voiture s'écrase contre un mur. L'autre n'est plus qu'à quelques mètres, alors je tire à nouveau.

- Tu donnes trop de coups, j'ai du mal à me stabiliser pour tirer.

- Je – Je suis désolé – Murmure-t-elle, tremblante.

- Eh, ça va aller – Lui soufflé-je, en posant ma main sur son bras.

Elle presse aussitôt ses deux mains sur le volant, et je me concentre à nouveau sur les hommes à notre poursuite. Je vise et tire dans les pneus, qui éclatent presque instantanément. Mon bras commence à me tirailler sévèrement, j'arrache un bout de mon tee-shirt pour faire un garrot improvisé. 

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? – Demande la brune, la voix enrouée.

- Pas à l'appartement, c'est trop risqué. Continue de rouler, je veux m'assurer qu'il n'y a plus personne.

__

Une heure plus tard, j'ai fini par reprendre le volant. La tête plaquée contre la vitre, elle s'est endormie. Des nombreuses missions qui m'ont été confiées, je n'ai jamais réellement ressenti de la peur. Il n'y a rien de plus que de la haine, et tout est toujours précisément calculé. Pourtant ce soir, j'ai paniqué. J'ai eu peur. Non pas pour ma vie, mais pour la sienne. Je souffle de soulagement lorsque le portail de la résidence d'Alvaro s'ouvre, et dès que je le franchis, il saute les escaliers quatre par quatre.

- Est-ce qu'elle va bien ? Elle a été touchée ? – S'inquiète-t-il, en regardant à travers la vitre.

- Non, tout va bien – Lancé-je, en arquant un sourcil.

Il ouvre la portière avec douceur, avant de la prendre dans ses bras. Arrivés devant une chambre, il la dépose dans un lit et remonte la couverture à hauteur d'épaule. Après avoir caressé sa joue, il sort en piétinant et retrousse les manches de son costume.

- Il est grand temps que tu partages tes petits secrets avec moi, Alvaro. 

Il m'invite à le suivre dans son bureau, et se sert un verre de whisky. Il finit par me le tendre, et s'empare directement de la bouteille en buvant à même le goulot. Je hausse les sourcils, et bois à mon tour. Il s'assied avec prudence, chaque geste est bien trop lent, comme s'il cherchait à gagner du temps. Je m'impatiente, et commence à tapoter le cuir du siège avec hargne. Lorsqu'il pose à nouveau ses yeux sur moi, je perçois presque une larme.

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