THE PRETTY LIES

21 - Désillusions

TRIGGER WARNING VIOLENCE/CONSOMMATION D'ALCOOL-DROGUE - Ce chapitre contient des passages qui pourraient heurter la sensibilités de certaines personnes, faîtes attention à vous.

Les semaines s'écoulent lentement, les cours deviennent plus complexes, et je me sens lentement sombrer. Depuis la violente altercation à la résidence d'Alvaro, je n'ai été que très peu en contact avec Nyx. Mes missions se limitent à apprendre à tirer, faire de la musculation, et pratiquer divers sports de combat.

Assise depuis maintenant trois heures au milieu de l'amphithéâtre, je mordille machinalement mon stylo. Le stage approche, et j'ai réussi à m'en dégoter un à New-York. Sacré changement pour une personne qui n'est jamais sortie de Lyon.

Lorsque la fin du cours est annoncée, je me précipite dans le couloir pour retourner à la chambre. J'y croise rapidement Trix qui est en train de se préparer.

- Encore une soirée ? - Demandé-je, en posant mon sac.

- C'est vendredi, évidemment soirée ! - Rétorque-t-elle.

Je retire ma veste en souriant, et m'affale sur le ventre. Quelques secondes plus tard, Kyle entre dans la chambre. En me retournant, je remarque qu'une larme coule sur sa joue. Je fronce les sourcils, et tapote mon lit pour qu'il vienne s'asseoir.

- Tu veux en parler ? - Demandé-je, hésitante.

- Ton connard de pote est en train de sérieusement me pomper l'air.

- De qui est-ce que tu parles ?

Lorsqu'il me montre l'écran de son téléphone, une photo apparaît, montrant Adrian assis aux côtés de Nyx autour d'une table couverte de drogue.

- Depuis qu'Adrian traîne avec lui, il ne fait que des conneries - Hurle-t-il. C'est quoi la suite, il va l'enrôler dans sa milice ?

Je manque de m'étouffer, s'il s'avait que j'en fais partie...

- Ils sont peut-être simplement amis ? - Osé-je suggérer.

- Amis ? Ce type n'a pas d'amis.

- Écoute Kyle, je vais aller lui parler - Le rassuré-je, en passant une main dans son dos. Je te le promets.

- Tu n'imagines pas tout ce qu'il a pu faire, Raphaëlle. Jusqu'ici, il ne t'a jamais vraiment montré son visage, au sens propre comme au sens figuré.

Je baisse les yeux, et lui offre une dernière accolade avant de me lever pour me doucher. Lorsque je retourne dans la chambre, il n'y a plus personne. Seul un petit mot est posé sur mon lit.

« J'ai emmené Kyle en boîte, il a besoin de se changer les idées. Mange un bout et repose toi, bisous - Trix »

Je le plie et le mets dans ma poche avant de m'habiller. J'attrape les clés de la voiture, et m'engouffre à l'extérieur. Ce mois de décembre est particulièrement froid, les températures descendent à une vitesse ahurissante. Je grelotte en posant mes mains sur le volant et démarre le véhicule. Quelques minutes plus tard, j'arrive devant l'appartement de Nyx. Je ne lui ai pas parlé depuis des semaines, et malgré moi, une boule d'anxiété se forme au fond de mon ventre. Je déglutis, avant de monter les marches de l'appartement. Sans même être à l'intérieur, j'entends déjà la musique à travers la porte. Les murs vibrent, et les voix s'élèvent. Je toque à plusieurs reprises, mais personne n'ouvre. Je souffle un bon coup, et descends timidement la poignée. Lorsque la porte s'ouvre, une odeur nauséabonde me prend aux tripes.

Je regarde autour de moi, et ce que je vois me désole. Des cadavres de bouteille et de canettes en tout genre, des cendriers pleins, de la drogue dans tous les coins. Je remarque que de nouveaux trous parsèment les murs qui étaient déjà en mauvais état. Il doit y avoir au moins quarante personnes, et à travers la foule je ne le vois pas. J'avance difficilement entre les corps, zigzague pour ne pas me prendre de coups, avant d'arriver devant sa chambre. Je secoue mes mains moites et tape une première fois, aucune réponse. Je tape une deuxième fois, toujours pas de réponse. Je décide alors d'ouvrir, et mon cœur se brise. Allongée sur son lit, une femme est assise sur lui, l'embrassant à pleine bouche. Lorsque le bleu de ses yeux entre en contact avec les miens, je referme aussitôt la porte.