J'avais la taille d'une poignée de main quand on me trouva enfin un chez moi.
j'étais la dernière restante de mes cinq frères et sœurs. Plusieurs jours sont passés depuis qu'on nous avait séparé, trouvant à chacun d'eux une nouvelle maison, mais pas à moi. Je ne sais pas pourquoi, je n'étais pas assez mignonne peut être. Ou parce que mon motif était étrange. J'avais un pelage blanc étoilé de tâches noires, une plus importante autour de l'oeil et des oreilles. Je n'attirais pas assez l'attention des enfants venus choisir leur amis à l'animalerie, je ne jouai pas beaucoup avec les ballons en peluche qu'on nous a mis dans la vitrine, ni ne sautait sur le verre devant chaque passant, miaulant avec détresse et désespoir, ce qu'on trouvait mignon. J'étais paresseuse, ou alors fatiguée. Je n'étais qu'un jeune chaton, mais j'en avais assez de la vie en captivité, bien que je ne rêvais pas de changement. Je n'y croyais pas, personne ne voulait prendre soin d'un sac d'os comme moi.
On me pensait malade, car je ne mangeais pas. Je reniflais mes croquettes sans jamais les toucher, dégoûtée par leur odeur âcre et leur goût artificiel.
Je devais être euthanasiée,
Afin de vider la vitrine,pour qu'on puisse ramener des nouveaux chatons plus mignons et plus joueurs pour me remplacer.Si dieu existait, alors il m'envoya un ange ce jour là. Je ne sus pas pourquoi, mais quand je la vis entrer la boutique, je sus qu'elle allait m'aimer. Qu'elle aimait les chats, vraiment aimer. Je me levais et approchait mollement du verre. Elle parlait avec la vendeuse, qui lui proposa des lapins et des d'autres chats adorables plein de vigueur. Mais elle m'aperçut, et me pointa du doigt. La vendeuse secoua la tête, lui disant que j'étais malade, mais la femme aux cheveux noirs resta bouche bée , choquée par les propos outrageux de la vendeuse. Elle lui a sûrement dit que la date de ma mort était fixée pour cet après midi. Immédiatement la femme aux cheveux noirs courut vers ma prison et me souleva dans ses mains toutes douces. Elle m'embrassa sur la tête et me cajola contre sa joue en répétant "Tout va bien, petit bébé, tout va bien.. "
Cette femme s'appelait Ollie Ether. Et j'avais raison, elle adorait les chats. Elle en avait plein chez elle ! Ils ne sont pas tous gentils avec moi, et pas du premier jour... Je me suis faite taper sur le museau plusieurs fois, et Ollie grondait les adultes quand ils me faisaient mal. Quant aux plus jeunes, ils m'acceptèrent vite. Après m'avoir lavée et nourrie, Ollie me déposa dans ma nouvelle niche douillette où les chatons vinrent me trouver pour jouer.
J'avais des nouveaux amis.
J'avais une famille.
Mais elle n'était pas au complet, pas encore.Le soir, un garçon au cheveux noirs et aux mêmes yeux vert qu'Ollid, rentra. D'après sa mine morose, il avait eu une longue journée à l'école. Il me rappela moi quand j'étais dans ma cage.
Ollie me prit dans ses mains et me cacha dans son dos, elle appela le garçon au salon. Ray ! viens ici.. ! J'ai quelque chose pour toi.
J'étais ce quelque chose.
Elle me donna au garçon qui à ma vue, se mit à pleurer. J'eus peur de tomber de ses mains tremblantes, alors je m'accrochas à sa veste avec mes griffes en miaulant.. Pourquoi tu pleures ? Pourquoi tu es triste ?
Mais il n'était pas triste. Je le compris après. Il était heureux de m'avoir. Je sus que j'allais être heureuse aussi. Et surtout, aimée.
J'étais son cadeau pour ses dix sept ans.
Il a toujours voulu un chat pour lui. Et Ollie, sa grande sœur, lui réalisa son rêve. Je voudrai aussi une sœur comme elle.
On me nomma Boule de poils. Bizarre comme nom, mais qui me va très bien, car je dors beaucoup en boule. C'est plus confortable que de somnoler sur ses pattes je trouve !
Ma vie n'a été qu'une série de bonnes choses. Ray et Ollie prenait bien soin de moi, je m'entendais avec tout les chats de la maison, et je grandissais vite. Pas que moi. Avec le temps, ma famille s'agrandit aussi. Un homme s'ajouta à nous, le copain d'Ollie. Ray ne l'aimait pas, alors je ne l'aimais pas non plus. Dès qu'ils se disputaient, ou que Jacob haussait la voix sur mon maitre, je détalait de ma niche pour lui sauter sur les chevilles et le griffer. J'avais juré de protéger ma petite famille, et les gens qu'ils aiment des gens qu'ils détestent et qui leur veulent du mal. Jacob avait peur de moi alors que je n'étais qu'un chaton d'un an ! J'étais la terrifiante Boule de poils pour lui et avec raison.Quelqu'un d'autre s'ajouta à notre famille, mais cette fois, c'était quelqu'un que Ray aimait beaucoup. C'était un jeune garçon aux longs cheveux rouges qui devait avoir son âge, mais il était différent des autres. Personne ne pouvait pas le sentir, mais moi si. Il n'était pas complétement humain. Je flairais la bête en lui, c'est pourquoi je l'ai attaqué le premier jour qu'il est entré chez nous, mais Ray m'avait arrêté et m'avait grondé. Je n'ai pas compris, j'étais perdue. Ils ne savaient pas ce que je savais. Je devais les protéger.
Mais contrairement à Jacob, il ne prit pas peur de moi. Il devait être masochiste de vouloir me toucher avec ses mains sentant le monstre. Je l'ai griffé pas mal de fois. Le jour suivant il m'apporta à manger. Je refusais. Le jour après, il m'apporta encore à manger, du thon cette fois.. J'adorais ça. Ray a du lui dire. Mais je n'accepetais pas ce don. Je mordis son doigt jusqu'à l'os.
Mon maître tomba malade. Ça arrivait rarement, mais ça arrivait, surtout à la saison froide. Quand Ray était alité, c'était moi qui veillait sur lui le soir. Je sautais sur son lit et m'allongeait sur ses pieds pour les réchauffer. Mais ce soir, le garçon aux cheveux rouges était là, assis par terre, à moitié allongé sur le lit. Je sautas sur le matelas et l'observa. Il tenait la main à Ray qui dormait, fiévreux. Lui ne dormait pas, il le regardait. Non.. il ne le regardait pas. Il l'écoutait respirer. Je savais reconnaitre les aveugles des voyants.
Et il me sentit aussi, car il tourna la tête vers moi. Il me sourit.- On veut le protéger tout les deux.
Je ne comprenais pas tout ce que dise les humains, seulement quelques bribes qu'on répète plusieurs fois, ainsi que l'intonation utilisés pour dire ces choses. Là, je compris qu'il aimait aussi Ray, et qu'il était aussi sincère que moi de vouloir le protéger.
Quand il essaya de me toucher la tête, je le laissa faire. Nous voulions défendre la même personne, nous étions sur la même page.
Nous avions fait la paix.Il s'appelait Satoshi, et il était le dernier membre de ma famille. À part les nouveaux chatons que mes amies mettaient bas, personne ne s'ajouta à nous, et c'était mieux comme ça. Notre famille était tout ce que j'aimais, et ils m'aimaient en retour.
Ray et Satoshi faisait toujours la course pour me papouiller. Depuis que je l'ai accepté, Ray resplendissait. Ça me rendait heureuse, même si l'odeur du monstre me dérangeait. Je savais qu'elle était inoffensive, elle n'était pas dirigée vers nous. Je voulais le croire car Ray n'aimera pas une mauvaise personne.
J'appris à l'aimer comme les autres. Et il me le rendit bien. Il me gatait beaucoup, toujours à me filer des pochettes de pâté en douce, ou des conserves de thon. Il voulait acheter mon affection et ça marchait, depuis que j'ai quitté l'animalerie je suis devenue très gourmande. Je prenais un peu plus de poids, mais ça ne me dérangeait pas. Et mes nouveaux nés, mes chatons non plus.
Ma vie était des plus belles.
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Souvenirs ( Basé sur un rôle play )
AdventureLes souvenirs d'un voleur savant, d'une jumelle amoureuse, d'une gosse de riche, d'un tueur obsédé, et autre..