le fer et la pierre -2-

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Suite du chapitre

Quand on annonça le départ du musicien, les Ursuls, à la fois surpris et déçus par la décision rapide et surtout, à leur insu, exigèrent une fête de leur cheffe. Xan-li se vit refuser la demande cinq fois avant de la leur accorder quand son garde corps et conseiller lui fit la remarque qu'elle allait se faire passer pour ingrate aux yeux de son peuple, et que ce n'était pas bon pour sa position. Alors elle abandonna l'idée de se mettre entre la tribu et les festivités. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, tant que Vargas allait ficher le camp elle n'y s'opposera plus.

La fête se déroula dans une très belle atmosphère. C'était le soir. Comme ils n'étaient pas loin de la frontière entre le quatrième et cinquième palier, il faisait assez froid. Ça n'empêchait pas les Ursul de s'habiller sommairement de leurs jupes traditionnelles et de danser autour du feu en faisant tinter les bracelets à leurs poignets et chevilles. Guitare dans les bras, Baron leur jouait une mélodie reproduisant les notes du chant Ursul, ce qui semblait plaire beaucoup. D'ailleurs il était délicieusement accompagné de cinq femmes Ursul qui s'appuyaient à ses bras pendant qu'il faisait courir ses doigts sur les cordes. Plus loin, sous le plafond d'une hutte, Xan-li buvait du rakia en observant la scène d'un œil mauvais. Zira, sa servante, avait passé un collier de coquillages autour du cou de Baron et embrassé sa joue, ce qui fit rire le musicien. Cette traîtresse. Elle allait lui passer un savon plus tard...

- Tu es entrain de tuer qui avec tes yeux, Li ? Demanda un homme Ursul aux long cheveux noirs. Une partie de son visage était déformé par une sale cicatrice, ce qui pouvait être effrayant en temps normal mais pas pour Xan-li. C'était son garde corps, Khan. En privé, c'était son conseiller.

- Oh.. fit Khan en comprenait ce qui mettait Xan-li de mauvaise humeur. Au lieu de la calmer, il ajouta, avec amusement :

- Ils ont l'air de s'amuser.

- Un peu trop, à mon goût. J'apprendrai à Zira à flirter comme ça avec ce... Cette espèce de...

-.. Notre sauveur ? Pourquoi pas. Zira a perdu son mari pendant l'attaque. Elle en a beaucoup souffert. Toi même tu sais comment ça l'a brisé, Li.

- Nos hommes ne lui suffisent-ils pas ? Ne la comprennent-ils pas ?

- Peut être que non ? Elle a le droit de chercher du réconfort dans les bras de l'homme qui lui plait. Si c'est un blanc, alors tant pis, c'est un blanc. Qu'est ce que tu veux y faire ?

- C'est pas juste elle. Toutes mes sujettes sont devenus comme.. folles. Obsédées. Leurs pensées tournent autour de cet individu sans scrupules.

- Il faut dire qu'il a du charme, commenta Khan d'un air entendu.

- Toi aussi, bon dieu ?

- Non, je dis simplement les choses comme elles le sont. D'ailleurs ne sois pas si hargneuse, Li. Il nous a sauvé la vie, nous lui devons ça. Même toi.

Ce qu'il voulait dire, c'est surtout toi, mais ayant deviné que Xan-Li ne voudrait jamais l'entendre, il changea un peu sa formulation.

- Tu lui pardonnes ce qu'il a fait à notre famille ? Demanda Xan-li après un moment. Tu as participé à cette guerre, Khan. Tu as tout vu.

Naturellement, Khan toucha la cicatrice à son visage.

- J'ai vu ce que la guerre fait à l'homme, oui. C'est pourquoi je le comprend et toi non. Dis toi que j'ai aussi massacré leur gens, des centaines même. Pourtant il ne me le reproche pas bien qu'il m'ait reconnu. Parce qu'on y était tout les deux obligés. Une seule règle s'applique sur le champ de bataille : tué ou se faire tuer.

Souvenirs ( Basé sur un rôle play )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant