Le Premier membre

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Début du chapitre

Pour une personne aussi effacée que Edric Ohana, cet homme représentait le plus bel exemple d'un membre prospère, autant physiquement que spirituellement.
Le jeune Edric a toujours été fasciné par son zèle , son sang froid, sa force mais surtout, sa piété envers ses croyances.

C'était un chevalier de l'Ordre des Templiers, des hommes de religion entraîné au combat. Contrairement à leurs confrères gardiens, les moines guerriers ne se mêlaient pas aux affaires de monstruosité ni à celles de la Guilde. Leur unique devoir était de défendre l'ordre et leurs lieux sacrés tels que les abbayes ou les monastères, qu'elles soient bâties à Illubu ou à l'abysse. Parmi ces endroits religieux se trouvait le couvent de la vallée, au sud d'Illubu, près de la mer. C'était dans ce couvent qu'Edric a été envoyé par ses parents quand il atteint ses douze ans. Comme tout Ohana du côté religieux de sa famille, il suivit une formation de médecine avec une spécialisation sur les soins magiques. En gros, il utilisait des ingrédients imprégnés de la magie de l'abysse pour soigner les maux invisibles à l'oeil nu, comme les possessions, certains effets spécifiques de la malédiction et autre chose que les soins naturels ne pouvaient guérir. Contrairement à l'opinion générale, ces soins étaient très efficaces quand on savait ce qu'on faisait.
Si Edric se débrouillait assez bien avec ses études et au violon qu'il jouait en secret dans sa chambre, on ne pouvait pas dire la même chose sur sa vie sociale. Il n'avait jamais vraiment eu d'amis ni de vraie compagnie. Il faut aussi dire qu'il ne cherchait pas à améliorer sa situation, il n'était pas un être curieux de base. Ça venait de la famille, ou du moins, de ce côté de famille possédant des points de vue très restreints sur les sujets majeurs de la vie. On lui avait appris à ne pas poser de question, alors Edric n'en posait jamais. Déjà qu'il était de nature silencieuse, son éducation ne l'aida pas bien qu'avec le temps, il apprit à vivre sans.

Il y avait une autre personne qui était exactement dans ce cas, seulement c'était un templier respecté par les prêtres et par les citoyens en partialité. Il n'était pas "personne" comme Edric, mais un homme qui a mené des batailles sur les terres étrangères pour défendre l'héritage sacré de leur Ordre. Il était aussi le bras droit de l'homme de religion le plus puissant du pays, Le grand maître des Templiers, le vénérable Cornélius lll.

Ce chevalier exceptionnel, Edric avait eu la chance de le voir chaque dimanche soir. Depuis qu'il est revenu de la guerre, le Templier eut comme devoir de servir le couvent où l'ont formaient les jeunes Ohana a la médecine occulte. Cristian Vargas ne manqua jamais à son devoir, bien qu'il ne sembla jamais faire attention aux disciples, surtout pas à Edric qui avait l'habitude, il était invisible la plupart du temps. Mais ça ne l'empêchait pas d'espionner le grand templier quand l'occasion se présentait.
Affublé aux corvées ménagères, Edric usait différents stratagèmes pour arriver à ses fins. Par exemple, quand il balayait la cour ou transportait le linge propre aux étendoirs, il prenait toujours la route la plus longue pour passer devant les jardins où il savait qu'il allait l'y trouver. Son armure brillant sous le soleil ou luisant sous la pluie était difficile à ne pas apercevoir au milieu de la verdure, au pied de la statue de déesse que Cristian Vargas priait.

Dans les souvenirs d'Edric, le templier était un colosse. Ça devait aussi être le cas car tout les Ohana du couvent ressemblait à des pions d'échec à côté du roi. Ça devait être l'effet de l'armure en argent qu'il portait constamment et le fait que son regard de fer était effrayant. Edric avait toujours préféré le regarder de dos quand il priait, plutôt que de se retrouver en face de lui. Bien-sûr, à cet âge, on avait peur des adultes, -surtout des adultes qui faisait la taille d'un chariot- et qui ne souriait jamais. Cristian Vargas était de ceux-là. Il n'était pas le seul à le craindre et sûrement pas le seul à l'admirer. Maintes fois, Edric qui faisait mine de balayer, avait remarqué les sœurs flâner près des jardins en jetant des œillades discrètes vers la montagne de fer, puis repartaient en échangeant des sourires entre elles. Edric n'avait jamais compris les femmes. Ça n'a pas vraiment changé maintenant qu'il a presque trente ans et ne pigeait rien à ces mystérieuses créatures à l'humeur variable, il ne comprenait pas non plus ses collègues femmes qu'il considérait d'abord comme des personnes dérangées et malades.. Mais ce n'était pas le sujet.

Souvenirs ( Basé sur un rôle play )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant