Mon frère, mon repère

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Début de souvenir

Sa famille était des plus saugrenues. Non seulement ils étaient les plus riches, mais avec les plus haut record financier, à l'île comme à l'étranger. Ils nouaient les liens commerciaux comme des lacets, et ouvraient des marchés là où leur flair d'or sentait l'odeur du potentiel. Ils représentaient les chaines primaires du commerce de l'île, le siège de son capital, comme ils tenaient ses banques et son argent. Et il n'y avait pas que le commerce qui les intéressait. Ils comptaient parmi eux des scientifiques, très spéciaux. Ils étudiaient les phénomènes abyssaux, et prévoyaient les catastrophes naturelles grâce à leur technologie innovante. Et enfin, une branche d'eux étaient uniquement basé sur les civilisations anciennes.
Leur ancêtres. Voilà ce qu'il trouvait étrange, à la fois fascinant.
Ils avaient un jour habité l'abysse, avant de remonter à la surface. Ils appelaient cet évènement, la Remontée. La naissance d'Illubu.

Hector Petrov s'était toujours intéressé à cette histoire. L'origine de leur vie, le passé qui a pavé cet avenir dans lequel ils vivaient, riches et prospères. Il était sifflet vert aujourd'hui, à l'âge de dix neuf ans, et il était explorateur. Pas pour longtemps , car il avait découvert que la mécanique lui convenait beaucoup plus que l'exploration des endroits sauvages. Il avait un don, un talent inoui, un génie caché et incompris de sa famille, qu'il développait en secret, en ramassant les engins cassés et les réparant, leur redonnant une nouvelle vie, une nouvelle fonction. Sa première invention, était un robot mécanique qu'il appela Berty. Le diminutif de son grand frère, Berthold.

Hector aimait Berthold, son grand frère. Il était pour lui sa plus grande inspiration. Il avait découvert que son frère aussi, aimait la mécanique, et qu'il avait un atelier caché dans son magazin de jouets.  Il y concevait des jouets un peu particuliers, des robots qui bougeaient, parlaient, marchaient comme les humains. Certains chantaient, d'autres pouvaient sourire. Hector était fasciné.
Il faut savoir que la famille Petrov était grande, mais qu'elle était composé de plusieurs petites familles. Hector et Bethold avaient beaucoup de demi frères et demi sœurs. Leur mère n'était pas une Petrov, leur père si, et il avait plusieurs femmes et maitresses. Il prenait soin d'eux de la même manière, car il en avait les moyens. Et ils s'entendaient tous, du moins de l'extérieur. Une de leur demi sœur était la sénatrice, Abigail Petrov, et le richissime chef de la famille, Karel Petrov, père de Nina Petrov. Eux aussi, avaient eu une part de la fortune. Berthold avait été assigné à la production des textiles, mais rapidement il s'en lassa et ouvrit sa propre marque de jouets, quand à Hector, il avait repris l'usine à sifflets, là où fabriquaient des sifflets pour la Guilde. Ça l'ennuyait à mort, mais grace à ça il pouvait investir dans un nouveau marché, celui de la mécanique.

Avec son frère, ils avaient travaillé ensemble sur plusieurs pièces ensemble, principalement des prothèses robotiques. Le premier a être leur sponsor, était un sifflet noir, le fameux Baron Vargas. Ils avaient remplacé son bras manquant par un en métal, laissant les Ohana lier les nerfs et connectant les tendons. Ça avait été leur premier succès. Leur premier pas vers un avenir avancé.
Ils avaient un rêve, celui d'aider le maximum de gens qui perdaient leurs membres à l'abysse.
Au mesure que le temps passait, Hector commençait à être meilleur que son frère. Ses prothèses robotiques étaient plus précises, plus belles, plus solides, avec plus de fonctionnalités. Berthold était très fier de lui.

Le rêve commença à mourir quand Berthold se maria à cette femme.
Hector l'aima pas à la première vue, car elle était hautaine et mauvaise, elle avait embobiné son frère autour de son doigt. Elle ne l'aimait pas, il le voyait très bien, mais pas Berthold qui était fou d'elle. Sa belle Marushka. La belle et dangereuse Marushka.
Son grand frère se montrait de moins en moins à l'atelier. Hector passa des nuits seuls au dessus des robots, poursuivant ce rêve qu'ils avaient partagé à deux far il était fidèle à ses objectifs.
Il apprit que Berthold avait eu un fils. Le petit George qui fût victime d'un indicent horrible et perdit ses jambes. Il a été retrouvé dans son lit, les jambes séparés des genoux, le sang noircissant sur ses draps. On ne comprit pas ce qui lui arriva, mais il survécut.
Pas longtemps.
Car il fut tué lors d'une balade dans l'abysse avec sa famille. Dévoré.
Par sa mère.
Car Marushka était un monstre. Un Narehate qui est remonté se nourrir de la chair humaine.
Elle avait fui, et Berthold avait clamé qu'elle l'avait abandonné pour un autre. Il ne voulait pas qu'on tue la mère de son fils, c'est ce que Hector pensa.
Il devint Sifflet noir, ce jour là. Un Sifflet en forme de coeur, un amour au dessus d'un autre amour. En choisissant la mauvaise personne, il perdit ce qui était le plus cher pour lui.
Une partie de lui.
Son fils.
Son Sifflet noir.

C'est Hector qui lui fabriqua un masque de fer, car Berthold n'osait plus sortir. Son visage avait été déformé lors de l'attaque perpétuée contre lui et son fils George. Il faisait peur aux enfants qu'il aimait tant. Il ne pouvait plus leur faire des cadeaux, comme il aimait en faire à son fils.
Bientôt, il lui laissa une lettre. D'adieu.
Mon cher petit frère.. Les larmes de Hector avait goutté sur la première phrase, diluant l'encre sur le papier.
Il était descendu à l'abysse, et comptait y mourir. Il n'allait jamais revenir, Hector le savait.
Quelques années plus tard, on annoncea la mort d'un Sifflet Noir. Hector savait déjà qu'il s'agissait de son frère, il s'y était préparé. On remonta les restes de son corps, et l'exhuma dans le cimetière de l'église à côté de l'orphelinat, là où il se rendait souvent pour visiter les orphelins. Toute la famille Petrov vint saluer une dernière fois leur unique, et espérant, dernier Sifflet Noir.
Les affaires se compliquèrent par la suite, car des sombres rumeurs circulaient au sujet de Berthold, surnommé le cœur de fer, et au sujet de l'orphelinat qui brûla une belle nuit d'été. On disait qu'il kidnappait les enfants et avait mis en cendres l'orphelinat pour supprimer les preuves. Hector refusait catégoriquement d'y croire, ce n'était pas possible. Il détestait les gens qui ternissait sa mémoire en mentant délibérément, c'est toujours simple de jeter la pierre au mort qu'au vivant. Et ça il ne le permettait pas. Car il avait connu Berthold. Il avait connu sa gentilesse, l'amour paternel dont il faisait preuve, chose qui lui a coûté son cœur, son âme, sa raison.
Même si on dit avoir vu un homme masqué devant l'orphelinat la nuit du crime, même si on dit qu'une créature robotique avait craché des flammes sur les façades du bâtiment, Hector n'y croyait pas.
Berthold, son frère, son repère, n'aurait jamais fait ça.

Fin de souvenir

Souvenirs ( Basé sur un rôle play )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant