Un dernier cadeau

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Début du souvenir

Vaslav sortit de la pièce d'observation et ferma la porte à clé. Bougeoir en main, il éclaira le couloir alors qu'il se rendait à sa chambre de nuit quand soudain ,il entendit un bruit régulier. Il s'arrêta, et tendit l'oreille. Silence.
Il l'avait peut être imaginé ? La cabane était muette, tout le monde dormait. Il devait faire erreur.

Vaslav ne pensa plus à une erreur quand il entendit de nouveau le bruit, faible, répétitif. Tic. Tic. Tic. Il n'y avait quand même pas des rongeurs dans son observatoire ?
Il écouta plus attentivement. Le son venait de la chambre d'invité. Il toqua à la porte deux fois.
Une voix retentit de l'intérieur.

- Vas ?

- Je vais entrer, annonça Vaslav en poussant la porte.

Il trouva Satoshi assis en tailleur sur le lit, appuyé au mur. Ses cheveux rouges et  relâchés couvrait sa chemise de nuit. Vaslav s'approcha du lit pour l'éclairer. Satoshi avait la tête tournée vers lui, il ne cillait pas malgré la lumière dans ses yeux. Vaslav observait le carnet et l'aiguille entre ses doigts. Il haussa les sourcils, sérieusement intrigué.

- Qu'est ce que tu fais, Sato ?

Satoshi leva aussi les sourcils, apparemment surpris que Vaslav ne trouve pas son activité évidente.

- J'écris.

Mais oui. S'il ne tenait pas le bougeoir Vaslav se serait tapé le front de la main. Bien-sûr. Il perçait le papier avec l'aiguille, pour écrire en braille.

- Pardon, j'ai pas deviné. J'ai entendu du bruit, je pensais que tu avais de nouveau fait entré en douce une bestiole sauvage histoire de l'apprivoiser.

Satoshi avait froncé ses sourcils roux, captant très bien le sous entendu.

- Tili n'est pas une bestiole sauvage. C'est  un métamorphe, et il n'est pas beaucoup différent de nous.

- C'est un aspirateur de cheveux et un saccageur de meuble.

- Il est juste curieux. Sois plus tolérant avec lui, Vas.

- Je veux bien être tolérant mais les bêtes chez moi c'est non. Qu'est ce que tu écris ?

Satoshi avait arrêté de percer la papier, les yeux écarquillés. Vaslav le scruta. Il ne s'attendait pas à ce qu'il passe à côté d'un sujet aussi curieux sans le questionner ?

- Qu'est ce tu écris, Sato ? répéta Vaslav en posant le bougeoir sur la table à chevet et s'approchant du lit.

- Rien.

- Rien ? je vois que tu as percé plusieurs pages, ce n'est pas rien. Qu'est ce que c'est, Sato ? Donne pour voir.

Satoshi avait ramené le carnet contre lui, protecteur. Voire même sur la défensive.

- Non.

- Non ? Fit Vaslav qui cligna des yeux, surpris par tant de réticence.

- C'est personnel.

- Ah bon ? Se moqua gentiment Vaslav. Tu écris enfin ton testament ?

- Non.

L'observateur réfléchit encore un peu. Il leva l'index.

- Serait ce.. Une lettre d'amour ?

- Non, soupira le Tanaka. Bien-sûr que non.

- Quoi alors ?

- C'est personnel, répéta Satoshi.

Mais Vaslav n'allait pas le laisser tranquille. D'habitude, il ne se mêlait pas de la vie privée des gens, surtout pas de celle de Satoshi, mais là.. Il avait envie de savoir.

Souvenirs ( Basé sur un rôle play )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant