Souvenirs ( Basé sur un rôle play )

Les amis avant la famille

Elle avait attendu que les médecins Ohana lui permettent de sortir de l'hôpital pour organiser les funérailles de son frère.
Ça avait beaucoup contrarié sa famille. Les Ether. Surtout ses parents et certaines de ses tantes et oncles. Mais pour Ollie, il était hors question que Satoshi ne soit pas présent à l'enterrement de Ray. Ray ne l'aurait pas permis. Son corps n'avait jamais fait son chemin à Illubu, ils n'avaient pas besoin de se dépêcher. Pourtant ça n'avait pas plu à ses parents qui voulait vénérer les obsèques tout de suite, sans le Tanaka. Une dispute violente avait éclaté chez elle, quand ils étaient venu lui rendre visite pour ramasser les objets de Ray qu'elle ne leur donna pas. Ils voulaient changer la date des obsèques aussi, mais à leur grand malheur c'était impossible , car c'était Ollie qui était responsable de Ray, pas eux. C'est Ray lui même qui lui avait légué ce droit, signé par un notaire au palais de paix.
Ses parents s'étaient fâchés. Ils n'avaient pas reparlé depuis.
Un mois passa, et Satoshi fût enfin libéré de l'hôpital. Il n'allait pas complétement bien, il devait marcher sur des béquilles pour supporter ses jambes amorphes, mais Ollie savait que sa tête était plus lourde à supporter qu'un corps à moitié paralysé. Ollie avait voulu qu'il reste plus longtemps à l'hôpital, mais Satoshi insista. Il avait eu vent de sa dispute avec sa famille, Ollie avait fait l'erreur de lui en parler sur un coup de colère, maintenant il n'allait plus vouloir l'écouter. Et Ollie ne refusa pas. Elle aurait peut être du, si elle savait ce qui allait se passer aux funérailles.

Ils étaient au cimetière d'Illubu, installé sur des chaises en bois pendant que le prêtre récitait l'oraison funéraire. Cher Ray Ether... Ta famille, tes proches, tes collègues et tous ceux qui t'ont aimé sont ici aujourd'hui... pour te rendre hommage. Nous sommes là, réunis en ce lieu, pour te dire au revoir...
Ils étaient tous habillés en noir, même Satoshi à qui Ollie avait choisi un kimono sombre chez lui. Si elle savait que c'était ce qu'il allait porter pendant des années à venir, elle ne l'aurait pas faite. Elle lui avait expliqué, que chez eux, ils portent le noir pour exprimer le deuil. Pour montrer le chagrin qui ne part pas. Chez les Tanaka, on ne faisait pas ça. Elle n'aurait pas pensé que Satoshi aurait retenu ce détail, faisant du noir sa nouvelle couleur. Lui qui portait les habits colorés et chaleureux, le contraste faisait mal à voir.
Il était assis sur une chaise, et seulement parce qu'elle l'y avait forcé. Ses béquilles étaient rangé à côté, contre ses jambes immobiles. Ollie était installée entre lui et Samien, également en noir et l'air dépité. Certains de ses amis s'étaient présenté aux funérailles, même des amis qu'elle ne voyait que rarement. Mais pas Jacob. Pas un signe de lui. Cela ne rendit pas Ollie triste, au contraire, ça lui prouva encore une fois que cet homme était sans intérêt.
Si seulement elle avait écouté son frère, peut être qu'il ne sera pas mis en tête qu'elle préférait Jacob à lui. Peut être qu'il n'aurait pas pensé qu'elle ne l'écoutait pas, qu'elle ne l'aimait pas assez.. Qu'il sera mieux loin d'eux, à l'abysse..
Satoshi à côté d'elle avait toutes les peines du monde pour ne pas pleurer devant eux pendant que le prêtre parlait des adieux qui ne sont jamais éternels. Ollie avait arrêté de se retenir depuis qu'elle avait appris qu'ils étaient peut être morts. Elle caressa affectueusement son dos et remarqua ses lèvres tremblantes et sa respiration difficilement contrôlée, mais aucune larme en vue. Il était plus fort qu'elle. C'est pourquoi il a survécu.
Injuste.
Elle retira sa main d'un coup à cette pensée méchante. Des fois, il lui arrivait de se sentir odieuse de le penser, d'espérer que ce soit Ray qui revienne, et non Satoshi. Des fois, elle avait espéré qu'il ne revienne pas du tout avec son sifflet noir de malheur,  pour qu'ils continuent à les chercher, à vivre dans l'espoir fou de les trouver un jour, de rester collé aux mots rassurants de la lettre de Ray.
Je reviendrai, Ollie. Je t'embrasse fort.
Elle s'en voulait atrocement d'avoir eu ses idées cruelles. Et fût soulagée quand on lui annonça que Satoshi se remettera de ses blessures. S'il mourait, à quoi elle s'accrochera ? Qu'est ce qui lui restera de son frère sinon un sifflet noir qu'elle ne pouvait pas utiliser et un chat qui ne parlait pas ? Rien. Rien du tout.