On s'est promis "Pour toujours" (Tome 3 Alex et Thibault)

Chapitre 54 - Des éléments de réponse

Merci a ShuMikomi, un québécois qui m'a aidé pour le " Français du québec" et qui m'a gentiment "traduit" les passages désirés.

PDV Thibault

Toujours aussi halluciné, j'entraine mon supposé double autour de la table de la cuisine. En face à face, ce qui très perturbant.

- Désolé, j'savais pas trop comment aborder le sujet... J'pensais écrire une lettre mais j'tais tellement pressé de t'voir, pis j'avais peur que tu répondes pas... Pis, même en venant ici, j'avais peur que tu m'prennes pour un détraqué mental...

- C'est troublant, mais même en étant un sosie ou avec de la chirurgie, on peut pas arriver à ce résultat, c'est impossible...je te prends pas pour un fou. Tu veux boire quelque chose?

- De l'eau, s'te plait, merci

- Ma fille a fait de la limonade, tu devrais en prendre elle est délicieuse.

- Ok, donne moi en un peu d'abord

Lola nous sert donc trois verres et ajoute:

- En plus d'être pas mauvaise, elle est pleine de vitamines et ça te redonnera du pep's papa.

- Je suis malade expliquais-je, une gastro qui vient de commencer c'est l'horreur, tiens-toi à bonne distance si tu veux pas que je te la refile dis-je avant de porter la boisson gazeuse à mes lèvres.

- Ah ben figure toi donc que moi aussi je l'ai pogné (attrapé en langage québécois), j'suis à la fin du traitement. Les trois premiers jours étaient pas mal compliqués mais là ça va mieux.

- Bon alors raconte-moi tout, comment t'en es venu à venir jusqu'ici?.

- Ben, ça a commencé y a quelques années. J'pense que c'était en 2009, ouais c'est ça. J'étais allé à une compétition de snow à Vancouver, avec mes parents. Avant le départ, y avait un genre d'écran qui montrait les photos des participants pis là je t'ai vu. J'ai vraiment bugué je te jure, j't'ai montré a mes parents pis eux aussi disaient qu'on se ressemblait full. Mais bon, ils ont aussi dit que ça pouvait arriver, qu'on a tous un sosie dans le monde.

- J'y étais bien cette année-là.

-J'voulais venir te voir après la compétition mais t'étais déjà parti. J'suis rentré à Montréal, j'vis toujours là au fait, pis j'me suis dit que mes parents avaient raison. Mais j'ai jamais réussi à m'en convaincre, ton visage me revenait toujours dans la tête. J'voulais être sur qu'on avait aucun lien facque (cela remplace "cela fait en sorte que", vive le québécois) j't'ai cherché. Mais bon, j'ai vite su que t'avais arrêté les compétitions parce que t'étais blessé, pis que t'étais reparti en France. Mais j'avais aucune trace de toi, j'avais juste ton prénom pis j'avais aucune idée d'où t'étais né à c'moment là.

- Oui je donnais pas mon nom de famille, mes entraîneurs ne le connaissait pas non plus. J'étais juste Thibault, le petit français. En fait à cette époque-là, j'étais rentré mais aussitôt reparti à Vancouver, c'est surement aussi pour ça que tu m'as pas trouvé, j'y suis resté deux ans de plus. Je suis rentré début 2012 en France.

-Ouais, ben moi j'tais full démoralisé facque j'ai arrêté de chercher, j'ai essayé d'me dire que j'avais rêvé c'est tout. C'est sur que j'tais fils unique pis que j'avais toujours voulu avoir une sœur ou un frère, alors qu'inconsciemment j'aurais voulu qu'ce soit possible. Pis l'année passée au mois de décembre, j'tais avec des chums (amis en langage québécois), on d'vait faire un feu dans la cheminée facque on a utilisé des vieux journaux. C'est là qu'un de mes chums a cru me voir sur un des journaux, alors que c'tait toi. J'leur ai tout expliqué, sur ce jour où j't'avais vu pis tout le temps que j'avais passé à t'chercher. À c'moment là, on a comparé des photos de toi et de moi au même âge, c'tait capoté (dingue)! Pis le plus capoté, c'tait ta date de naissance; la même que la mienne, et dans la même ville... 17 avril 1990, à La Rochelle. Pis comme j't'ai dit, j'ai été adopté, mes parents sont venus m'chercher en France.