Fin

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Deux ans et demi plus tard, le Seigneur me bénissait avec une deuxième grossesse. J'avais eu une première portée après quelques mois suivant le mariage, que j'avais appelé Josué, qui était d'ailleurs grandement remplie de sagesse et se montrait très curieux. Il était comme son père.

À cette époque, Gary était chantre à l'église, discutait avec une fidèle et les deux semblaient parler mariage. Il vivait chez le couple Benga aux côtés de maman, lorsque moi bien évidement, je vivais avec mon époux et notre famille qui grandissait. Quant au jeune frère de ce dernier, il ne venait que rester près de nous pendant les vacances d'été ou encore du nouvel an, car il vivait à l'étranger.

Un jour, vers la fin de l'année, je m'en allais près de mère faire les courses pour le repas de Saint-Sylvestre. Là, une voix m'interpella, faisant trembler même ma mère qui tenait mon fils.

On se retournait donc et hurlait, 'Elena ?!' Courant vers elle. Moi, avec mon ventre de sept mois de grossesse et maman, tenant mon fils.

Dans les bras d'Elena, se trouvait une petite fille.

Et devant les gens, dans ce magasin, on pleurait et sautillait comme des gamins se retrouvant à la rentrée.

'On t'a tant cherché... ' s'exclamait maman en larmes. 'Et qui est cette petite fille ?'

'Nous aussi on vous a cherché... c'est ma fille. Elle se prénomme Prunelle.'

'Que veux-tu dire par nous ?' Demandait-On. 'Et... tu as vraiment donné mon prénom à ton premier enfant ?'

Ainsi, elle rétorqua gaiement, 'pourquoi ne lui aurais-je pas donné ce magnifique prénom... Puis, lorsque je parle de nous, je fais allusion à lui... chéri, viens !' Lorsqu'un homme qu'elle présenta comme étant un pasteur et son époux rejoignait son côté. Ensuite, elle déclarait, 'voyons-nous donc quelque part d'autre et je vous raconterai tout !'

'Bien sûr !' M'excitais-je, 'faisons donc le repas de fin d'année ensembles.' Et on acceptait de l'organiser chez moi.

La famille de mon père dormirait dans ma demeure quand celle de maman dormirait chez Elena.

Néanmoins, on n'était pas aux bouts de nos surprises. La veille du jour où on devait accueillir nos invités, mon mari reçu un appel.

À mes côtés, alors qu'on suivait un feuilleton, je le vis se lever, l'air fébrile, tandis qu'il affirmait, 'oui, c'est moi !' Puis, 'où voulez-vous que l'on se rencontre ?' Suivit d'un silence avant de finalement susurrer, 'C'est d'accord.'

'Qui était ce chéri ?'

'Le gardien de ton père !'

'Que veut-il et comment a-t-il eu ton numéro ?'

'Il dit qu'il doit me voir urgemment.'

'C'est hors de question, chéri.'

'Je vais y aller. J'ai l'impression qu'il le faut. Si cela te rassure, j'irai avec Ben et papa Benga.'

Et j'appelais donc Elena afin de lui expliquer la situation, que son mari soit près du mien.

Dans un quartier non loin de celui de mon père, c'était avec la voiture de Ben, le mari d'Elena que les hommes-à l'exception de Gary-étaient partis le matin du repas alors que ma sœur était restée avec nous à la maison.

Nous préparions avec nos grands-mères, mère et l'épouse du pasteur, mais étions très inquiètes. Les appelants même toutes les deux minutes.

Jusqu'à ce que l'un d'eux ne dise, 'nous l'avons vu. On vous racontera tout, tout à l'heure.' Ainsi, dès qu'ils arrivaient, on vit dans leurs mains une lettre.

Ils s'asseyaient ensuite, et nous expliquaient que le gardien avait communiqué, le désir du patron qu'on reçoive ce message. Comme Abou ne connaissait aucun de nos numéros, le pauvre avait dû aller dans le quartier où vivait la famille de Ortance et l'y avait trouvé. Là-bas, il l'avait supplié d'avoir nos contacts.

Par peur de donner le mien ou celui de ma mère, elle fournissait de ce fait celui de Paul. Qui était, à ses yeux, mon protecteur. Et se sentait alors plus rassurer d'agir ainsi.

Je dis donc, 'attendez ! Appelons Ortance et Abou afin que nous ouvrions cette lettre tous ensemble. Après tout... ils ont agi comme une famille envers nous et donc doivent aussi connaitre le reste de l'histoire.'

Lorsque ces derniers furent de là arrivés, nous nous rendîmes tous dans le salon et prions avant que mon mari ne me remette la lettre devant tout le monde pour que je la lise.

Elle disait, 'Par où commencer, dites-moi ? J'ai été un homme mauvais et même jusqu'à présent, je le suis. J'ai poursuivi l'argent toute ma vie, oubliant que le présent ne cessait guère de courir et se transformait en un passé qui était impossible à rectifier. Mon seul regret aujourd'hui est de ne pas avoir le mérite de tenir mes petits enfants dans mes bras. Et pour être sincère, je ne pense pas que même cela m'aurait changé. Ma vie ne s'est pas déroulée de la façon dont je voulais, ni même terminée avec la femme que je désirais. Car oui, même si ce mariage aux cotes de ma chère épouse, avait débuté par les conséquences d'un viol, j'ai fini par en tomber amoureux. J'ai voulu changer plus tard. Mais à vrai dire, c'était dur. Dur de voir le visage de Josh et de me rappeler que j'avais détruit le bonheur d'une femme. C'était dur de savoir que jamais, je ne pouvais réécrire cette histoire. Ainsi, j'ai préféré continuer à être le méchant, que de devenir le gentil et souffrir chaque jour à cause de mes fautes. Puis, même dans ma méchanceté, vous avez réussi à me rendre jaloux. Oui, j'ai été jaloux de l'attention que vous aviez accordé à votre Dieu, lorsque moi, je n'étais que l'homme paresseux qui n'était là que parce qu'il avait rendu service en donnant de son sperme. J'ai voulu faire mieux. J'en avais marre d'entendre parler de Lui. J'ai donc occasionné des choses horribles. Cette lettre-là vous donnera surement une raison de plus de glorifier votre Dieu. Tellement que ça me donne envie de partir avec mes secrets. Mais la réalité, c'est que, je ne peux pas partir avec et la souffrance est la seule chose qui me tient en vie. J'entends un petit garçon qui pleurs et cela ne m'offre plus le repos. Il me demande de lui rendre au moins ce service et de le libérer de cet esclavage que je fais toujours subir à son âme. J'ai entendu une fois Prunelle parler de l'histoire de Saul qui alla consulter l'esprit d'un prophète. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi mon esprit s'est souvenu d'une conversation dont je m'en foutais aux temps jadis. Mais, la réponse du prophète Samuel qui semblait gêné qu'on le dérange pendant son repos, m'a fait penser au repos justement que moi non plus, je n'accordais pas à cet être-là. Je ne pouvais pas le poignarder le dos, en plus de, sur terre, sous terre aussi. Ainsi, nous voilà. J'ai d'ailleurs entendu dire que les morts ne savent rien. Mais la pensée de l'homme qui est en vie, sait tant de chose qu'elle sait faire revivre une illusion de certaines personnes. Qu'importe, pour revenir à ce conte. J'ai vu un moyen d'effacer l'erreur que j'avais commise, ainsi, j'ai ouvert la porte de la mort à Josh. Puis, cet acte m'a complètement rendu fou et j'ai détruit tout ce qui restait de ma famille. C'est vrai, les richesses et le pouvoir peuvent rendre orgueilleux et sale un homme qui n'a jamais eu de sagesse. Je vous laisse donc mes biens et j'espère que vous allez pouvoir profiter de cet argent dont finalement, vous n'avez jamais profité pendant vos précédentes années.'

Après cela, aucun de nous ne pouvait continuer à être en colère contre lui. Moi qui pensais même que je n'avais plus de larmes à offrir à mon père, je pleurais. Des mois succédant son décès, car oui, il était déjà partie lorsque nous avions reçu cette lettre, on donna tous ses biens à une association.

En avait été honnête envers le prêtre du couvent ou nous avions donné cet argent. On ne voulait pas du tout que cela paraisse comme si on avait offert des choses mauvaises dont on cherchait juste à se débarrasser, non. C'était une façon d'aider père à indirectement accomplir une bonne action. Aussi, on ne voulait pas donner raison à l'esprit vers qui il était parti en mangeons sur sa table.

Ma Foi À Rude Épreuve.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant