Un Affront

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Mon père continuait alors son récit, oubliant presque l'assiette à moitié pleine sur la table. « Il m'a dit qu'il était surpris que moi qui fut premier dans mes études, puisse finir chômeur.»

«Amour... » susurrait maman, «dans la vie, on cherche trop loin les raisons de ce qui est des fois spirituel.»

«Que veux-tu dire ?» L'avait-il dévisagé.

«Que tout ne se résume pas à un plus un est égale à deux.»

« Tu vois... c'est ça qu'on vous reproche !» Hurlait il, les yeux rouges, des veines se dessinant sur les côtés de sa tête.

«Désolé, continue.» Caressait elle le ventre arrondit de papa, se taisant. Pourtant, c'était une des rares fois où elle disait une phrase qui détenait un sens un peu plus profond.

Mais mon père sourd à la morale continuait, « il m'a confié qu'il fait un voyage d'affaires le week-end prochain. Dans trois jours plus exactement, de vendredi à lundi... et m'a invité à lui tenir compagnie.»

«Et en quoi cela va t'aider ?»

«Il va me présenter à ses contacts et me montrer comment fonctionne le business.» Expliquait-il. «Pour que moi aussi, je me fasse des connaissances et en joue.» Puis, il prit un verre d'eau bien glacé, le finissant en un coup.

Les traces de doigts étaient resté sur le verre. Il le posa et commanda, «emmènes moi une bouteille d'eau.» Et maman couru en cuisine pendant que papa baladait son regard dans la pièce.

Je plissais les yeux, des larmes commençants a se montrer car je savais ce qui m'attendaient si jamais il se rendait compte que je les espionnais.

Toutefois, Maman revint tres vite avec la bouteille d'eau en plastique, papotant, «Eh amour, je suis si fière... Et heureuse.» Servant papa dans un nouveau verre.

«Maintenant, laisse-moi finir de manger.» Ordonnait-il.

Maman vint alors vers les marches d'escaliers et nos regards se croisèrent.

Aussitôt, je commençais à pleurer en silence, mais elle me dit simplement, « vas dans la chambre, dépêches toi.» Montrant un visage quelque peu apaisé.

Je courus alors, entendant mon père gronder, «Qu'est ce qui se passe?» Sans pour autant me retourner.

Je n'avais même pas discerner qu'elle était la réponse de ma mère à cette question.

Arrivée sous les draps, je fermais immédiatement les yeux.

Maman ne m'avait pas réprimander ce soir là. Bien au contraire, elle m'avait enlacé après tant d'années.

J'avais senti ses bras m'enfermer dans une prison d'amour, et un vent chaud y circulait.

Ma mère ne savait pas ce qu'était l'affection habituellement. Alors, même si à certains moments elle me serait trop, me faisais si mal que j'en étais près qu'étouffée, je ne le disais pas.

Elle avait même murmuré, «tu as entendu ma puce? Ton père va enfin trouver un travail.» Et elle s'endormît je suppose, car je sentis sa respiration ralentir.

Plus tard, une odeur me réveilla de nouveau. Au travers du ventre énorme de la silhouette dessiné sur le sol, je devinais que c'était papa. Il puait l'alcool.

Il avait fait un tour à la douche ensuite était venu se jeté sur le lit, sans même arraché la couverture.

À l'époque, je ne connaissais que vaguement les significations de simples choses donc, comment aurais-je pu savoir que chercher du boulot et avoir des rendez-vous professionnels un dimanche seraient presque impossibles ? Surtout un dimanche tard dans la nuit.

De plus, si cela ne dérangeait pas ma mère, comment moi aurais-je pu y penser ?

Le lundi arriva et, j'étais tout excitée, car la foi de ma mère en Dieu semblait revivre grâce à mon père. Mais comment aurais-je aussi pu savoir que notre foi ne devrait pas dépendre des Hommes, mais de Dieu seul.

Puisque les Hommes de nature charnelle peuvent nous décevoir. Or, notre Créateur, jamais.

Si nos espoirs se reposent donc sur un être charnel comme nous, que ferons-nous le jour où il partira ?

Et si la Parole nous dit :

<Mets ta confiance en l'Éternel de tout ton cœur, et ne te repose pas sur ta propre intelligence.> (Proverbes 3:5 BDS) Cela veut dire que nous ne devons même pas dépendre de nous même ou de notre propre intelligence. Maintenant, dites-moi, pourquoi se reposer sur celle d'un autre homme, qui comme nous cherche quelqu'un qui portera son fardeau ?

C'est dans ce genre de moment que je me rends compte de combien l'Éternel est bon.

Je vois Son sourire et Ses yeux ne point se détacher de nous pendant qu'Il porte sur Son dos tout ce qui pèse sur les nôtres.

Maman chantonnait dans toute la maison et était aux petits onions avec papa. Un apaisement qui n'avait pas embrassé la famille bien longtemps.

En effet, mon père retombait dans sa vie de chômeur en attendant le week-end. Sauf que, plusieurs choses avaient changé en lui.

Il ne restait plus concentré sur la télé, mais dans ses pensées.

Il ne lisait plus le journal avec curiosité, mais avec lassitude.

Il ne se réjouissait plus en voyant les corps développés des jeunes filles sur l'écran de la télé, mais restait figé.

Il ne nous ignorait plus, mais nous contrôlait de près. Et malheureusement pour lui, mes frères étaient déjà très indépendants de lui parce que dépendants de drogues.

Et il s'en était rendu compte un soir, lorsqu'il mangeait à table, à 23 h et que notre aîné, Josh, rentrait à la maison.

«D'où reviens-tu si tard ?» Criait-il alors que Josh venait à peine de traverser la porte.

Des lunettes de soleil sur le nez, Josh répondait, «Chez mon ami.»

« Plus jamais ne rentre à cette heure-ci dans ma maison.»

Une voix très lente et lourde à entendre, Josh rappelait, «je suis grand, je te signale.»

«Au point de payer tes propres études ? Au point de payer ton loyer et te nourrir ?»

Josh retira ses lunettes. Des yeux couleurs rouges et à moitié fermés apparaissaient. Il fronça les sourcils, puis argumenta, «Alors là, je suis dans le même cas que toi. Comment nous catégorises-tu... papa ?» Faisant référence à la situation financière de mon père.

« Tout cela changera bientôt.» Se leva-t-il, en frappant sur la table.

Les assiettes bougèrent et causèrent un bruit qui me fit sautiller car je me tenais non loin de lui.

Papa continuait, « Je te conseillerais de profiter de tes parents pendant qu'il en est encore temps, car l'avenir est très surprenant.» Pointant son doigt sur Josh.

«Je te conseillerais aussi de profiter de tes enfants avant de les perdre.»

Ma mère énervée de cet affront hurla, «Josh !»En frappant sur la table elle aussi.

«Ça...» S'adressa-t-il à elle. «c'est ton éducation.»

Josh prit à cet instant sa défense, agacé par les reproches de mon père. «Elle a fait de son mieux pendant que tu fantasmais devant des jeunes filles sur l'écran de la télé... à boire comme un alcoolique.» Agitant ses bras pendant qu'une odeur d'heures brûlées envahissait la pièce.

A partir de ce moment, les événements se succédèrent si vite que je n'y compris rien.

Mon père s'avança vers la porte ou Josh se tenait. Il cria, «répète ce que tu as dit.» Les yeux grand ouverts.

«Tu es un lâche.»

Papa à bout, la main pleine de sauce au poivre sauta sur mon frère pour lui donner un coup de poing.

Ma Foi À Rude Épreuve.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant