☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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- Cherie! Bouge toi un peu! Tu as encore oublié de régler ton réveil!

Le crie de ma mère me tire d'un rêve mouvementé dans lequel je courais dans une foret. Les arbres y avaient quelque chose d'étrange mais je ne parvenais pas à saisir quoi jusqu'à ce que je me rende compte que les noeuds qui parcouraient leur tronc formaient des visages qui m'étaient familiers... J' émerge de mon cauchemar au moment précis ou celui de ma compagne de chambre du temps où j'étais à l'orphelinat se tourne vers moi, son tronc se déformant en un sourire sadique...

Je me redresse en tremblant, assailli d'images d'un passé au reflet solitaire que je préférerai oublier. Mais je n'ai pas de temps à consacrer à tout ça: un coup d'œil à mon réveil me confirme que je suis en retard, comme 99,9% du temps en fait. Heureusement que mes parents sont là pour me secouer de temps en temps ! Autrement, j'arriverai à coup sûr une bonne demi heure en retard tout les matins, l'air égarée, et aux pieds mes chaussons licornes que j'aurais oublié de retirer. Pas besoin de préciser qu'ils n'ont pas la prétention de me rendre classe... on peut rêver mieux comme entrée en matière!

J'entend maman baragouiner je ne sais quoi sur mon sens de l'organisation depuis le rez-de-chaussée, et je ne peux m'empêcher de sourire en m'asseyant au bord de mon lit. Bon sang ce que je l'aime! Et ce juste pour le simple fait que grâce à elle, ce cauchemar de l'orphelinat n'est plus réalité! Je ricane toute seule comme une débile tout en m'avançant vers ma penderie en me rappelant la tête de la directrice quand mes parents lui ont annoncé qu'ils me prenaient. Je suis prête à parier qu'elle était à deux doigts de se pincer le bras pour vérifier qu'elle ne rêvait pas. En même temps je la comprend un peu, j'étais devenu le cas désespéré numéro 1 de l'établissement... Quels fous voudraient prendre comme enfant et accueillir dans sa famille un garçon manquée de 9 ans a l'air agressif qui ne peut pas tenir en place plus de 2 min?

Je me secoue un bon coup en me rendant compte que je fixe mes vêtements d'un air absent depuis cinq bonnes minutes comme s'ils allaient sortir tout seul pour me vêtir comme par magie. C'est typiquement moi ça, de perdre du temps alors que je n'en ai justement plus! Je suis même pas sûr qu'il reste de place dans mon carnet de correspondance pour un nouveau billet de retard!

- Gwenaëlle ! Tu as entendu ta mère ? Ce n'est pas que je n'aime pas ton proviseur mais je n'apprécie que moyennement de recevoir tous les soirs des messages de sa part se plaignant de tes retards fréquents !

Papa essaye sûrement de faire preuve d'autorité mais j'entends d'ici le rire qu'il doit tenter de dissimuler dans sa barbe sous le regard réprobateur de sa femme que j'imagine en train de l'encourager du regard à être plus sévère.

- Ouai, ouai papa ! J'arrive !

- Et puis on sait tous que Timothée t'aime bien mais un jour, il va finir par ne plus t'attendre.

Je grommelle un réponse intelligible tout en enfilant un tee-shirt choisi au hasard dans le désordre de mes affaires (tiens c'est un crop top vert, ça fera l'affaire), assorti d'un un pantalon beige qui me semble à peu près propre. Une veine tentative pour démêler mes cheveux plus tard (il faudrait que je songe à les couper, je gagnerai peut être quelque secondes dans mon timing), je descend prendre un petit dej en vitesse grand V. Erwan me lance un regard endormie avant de me lancer une céréale à la figure. Rira bien qui rira le dernier... je m'arrête dans mon geste en remarquant que maman semble être à deux doigts de me traîner au lycée par la peau des fesses. La vengeance attendra. Petit sprint jusqu'à ma chambre pour pêcher ma veste et mon sac que j'ai oublié dans le fouillis de mon bureau et je claque enfin la porte de notre maison de campagne.