𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟔

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Je le dévisage sans comprendre. Comment ça on bouge? Il est fou ou quoi? Mais sans me laisser le temps de poser des questions, il me saisit le bras pour me lever avec une poigne tout aussi forte que la dernière fois et me tire à sa suite vers les escaliers sans que je puisse me dégager, m'obligeant à courir. Il s'engage si vite dans les marches que je manque de m'étaler de tout mon long sur les premières, écopant d'une douleur à la cheville qui ne manquera pas de me laisser un bleu. Je réussis enfin à me dégager de son emprise, et m'arrête, exaspérée.

- Mais c'est quoi ton problème bon sang! Ça n'existe pas dans ton vocabulaire la communication! Tu ne peux pas me traîner comme ça derrière toi à chaque fois que tu pètes un câble mon coco!

- Le problème, chérie, c'est que la police va débarquer d'un instant à l'autre! Alors tu te magnes! Si on est pas partie dans 10 minutes on est cuit, ok! C'est plus clair!?

Il se remet à avaler les marches quatre à quatre comme s'il avait l'ambition de devenir champion olympique de marathon d'escalier sous environnement contraint. Je le suis comme je peux, car mes petites jambes ne me permettent pas de sauter quatre marches d'un coup. Nous débarquons dans notre chambre et rassemblons nos maigres affaires sans nous départir de notre élan, mais sans que je comprenne vraiment ce que je fais. Je bourre pêle-mêle les vêtements qui traînent de-ci de-là sur la chaises et sur le matelas, la couverture écossaise de mon arrière grand-mère tombée sous le lit, le briquet et la lampe de poche dans la table de nuit, et parvient tant bien que mal à fermer la fermeture éclair du sac. J'essaye de questionner Timothée, mais il ne me répond qu'avec des morceaux d'explications entre deux mouvements, ce qui ne m'aide absolument pas à comprendre.

Nous entendons du bruit au rez-de-chaussée au moment où Timothée glisse les maigres objets de nos recherches dans le sac en bandoulière que nous nous sommes finalement procuré, nos affaires ne tenant plus dans les deux sacs à dos que nous avions initialement pris. Il y fourre à la va-vite les livres, les brochures de journaux et les prospectus avec des gestes efficaces qui ne parviennent pas à dissimuler le tremblement de ses mains. Moi aussi j'ai peur. Il me lance mon blouson que je rattrape avant qu'il ne touche le sol. Je ne pense plus à grand chose à présent, ni à comprendre, ni à m'énerver contre Timothée. Je ne pense qu'à survivre. Le sac sur le dos, les quelques affaires que nous n'avons pas réussi à ranger dans les mains et l'adrénaline plein les veines, nous nous élançons dans les escaliers. Mais trop tard. Nous entendons déjà les pas des policiers marteler les marches, quelques étages plus bas. Et il n'y a qu'un seul escalier au milieu du bâtiment, permettant l'accès à tous les étages. Je regarde à la ronde, cherchant une issue qui pourrait nous sauver la mise. A quoi bon se cacher dans d'autres chambres? Si elles ne sont pas occupées, elles seront a coup sûr fouillées par les agents, ça ne fera que retarder l'inévitable.

Je commence à être à court d'options quand mon regard tombe sur la fenêtre à travers l'encadrement de la porte de notre chambre, et l'espoir revient. Tirant Timothée par la manche de sa veste, je me précipite vers celle-ci. J'ai tellement passé mon temps libre à regarder dehors que je visualise avant même d'y parvenir les 5 étages qui nous séparent du sol. Mais je sais aussi que l'immeuble d'à côté se trouve à deux mètres du nôtre, quelques mètres plus bas. Il suffira de monter debout sur le montant de la fenêtre, et, bien que la tâche soit ardue à cause du manque d'élan, de sauter sur le toit de l'hôtel voisin. D'ici nous devrons nous débrouiller pour rejoindre le rez-de-chaussée en passant par l'intérieur, en priant pour que la porte d'accès soit ouverte.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant