𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟓

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Je pousse prudemment la porte de la chambre pour ne pas réveiller Timothée, mais ne peut éviter un petit grincement qui me fait grimacer. Petit coup d'œil en arrière: il dort toujours, sa silhouette n'a pas bougée de sous les draps, bien que j'ai failli lui marcher dessus en voulant enjamber son matelas. Nous n'avons guère parlé depuis hier, nous contentant de nous coucher après une rapide prière. Mais je n'avais pas besoin qu'il ne me le rappelle pour me souvenir que nos provisions sont presque épuisées et que c'est à mon tour de faire les courses. J'aime y aller le matin, alors que la ville est encore endormie et que le soleil est à peine levé, c'est un peu comme si tout avait été mis sur pause. Je glisse mes mains dans les poches de mon blouson, dont le kaki s'est délavé avec les nombreuses pluies que nous avons essuyé durant notre petit périple jusqu'à Dijon, et joue avec la fermeture du porte monnaie qui s'y cache. Les petits boulots que nous avons exercés durant ces dernières semaines nous ont permis de pouvoir nous nourrir à notre faim, bien qu'avec un budget assez limité. Nous avons bien évidemment fait attention à ne faire aucune transaction par carte bleu, de sorte à ne pas nous faire repérer. Ça semble assez stylé dit comme ça, en mode film policier et tout, mais je peux vous promettre que, vivant la situation, ce n'est juste pas pratique.

Je dévale les marches quatre à quatre, passe en coup de vent devant la gérante du motel qui somnole sur son bureau et sort, accueillie par le vent frais des matins d'hiver. Ce sera bientôt Noël. Cela fait déjà 1 mois et demi que je suis partie. Comme le temps passe! Je resserre mon blouson contre moi en me promettant de profiter de ces courses pour nous acheter des écharpes. Ce serait tout de même le comble d'être malade, on n'a vraiment pas besoin de ça en plus sur le dos.

Je pénètre dans la supérette du coin, tenue par un gros gaillard que j'ai appris à apprécier. Il me fait un petit signe de tête en me voyant entrer, sa façon à lui de saluer les habitués. Mes quelques emplettes ne me prennent pas beaucoup de temps et ça m'arrange bien, je ne voudrais pas inquiéter Timothée car il n'apprécie pas trop que je me promène toute seule dans la banlieue. En même temps, je dois avouer que j'ai encore moins de complexes qu'avant, celui qui s'en prendra à moi ne sait pas à quoi s'attendre! Le loup garou qui sommeille en moi a bien des points positifs quand on cherche un peu... Je souris fièrement en dénichant deux écharpes dans le coin d'un rayon, une vert sapin pour Tim et une bleu marine pour moi que je m'empresse de passer autour du cou, savourant sa chaleur. Je me retourne et manque de me prendre en pleine face un homme en veste noire que je n'avais pas entendu arriver. Je m'excuse sans lever les yeux du sol et m'éloigne rapidement sans lui laisser le temps de répondre, préférant ne pas faire d'histoire alors que Timothée n'est pas là. Quelque secondes plus tard, je l'entends sortir du magasin, et ce n'est qu'une fois qu'il est parti que je me rends compte à quel point j'étais tendue en sa présence. Je ne l'ai pas vu plus de quelques minutes mais ça m'a suffit pour me sentir mal à l'aise.

Pas très rassurée, je me dépêche de boucler mes achats et sors du magasin sans un regard en arrière. J'enroule la deuxième écharpe autour de moi, pour me protéger contre mes retrouvailles avec la fraîcheur, désireuse de retrouver au plus vite le chauffage du motel. Décidant de laisser tomber l'image de petite fille sage en jupe et bottines qui me colle à la peau depuis bien trop longtemps, je commence à courir, doucement d'abord, puis de plus en plus vite. Je cours dans les rues encore endormies, entre les réverbères, dépassant les quelques passants qui ne semblent pas tout à fait réveillés, évitant au dernier moment un fou en trottinette électrique qui semble avoir décidé de dépasser le mur du son, sans doute pour impressionner la nana cramponnée derrière lui. Je cours pour fuir cette impression qui ne veut pas me lâcher, cet instinct qui me pousse à ne pas être tranquille qui m'habite depuis que je suis sortie dans la boutique. Cette voix qui ne peut m'empêcher d'avoir l'impression d'être observée, et j'ai beau courir comme une forcenée, je n'arrive pas à m'en défaire.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant