𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Je me réveille dans mon lit, enchevêtrée dans mon plaid gris clair, mon ours en peluche serré contre moi, mais n'ouvre pas tout de suite les yeux. J'ai mal sur un côté de la tête, le nez qui coule et surtout, j'ai froid. Et je ne me souviens de rien. Me rendant compte de ce dernier détail, j'ouvre un œil, puis le deuxième et regarde les chiffres lumineux projetés par mon réveil. 11h03. Je suis d'abord envahie par une vague de panique avant de me rappeler que c'est le week-end. De toute façon je n'aurais pas trouvé la motivation pour aller en cours.

Je m'extirpe avec difficulté de mes couvertures, m'assois sur le bord du lit et tâtonne dans la semi-pénombre pour dénicher mon sweat vert qui, je le sais, ne doit pas être très loin. Je finis par le trouver, l'enfile difficilement et reste quelques minutes prostrée à fixer dans le vide à la recherche de mes souvenirs perdus. Rien ne vient. C'est comme si un lourd voile noir avait été posé sur mes souvenirs, comme l'on couvre les vieux meubles en attendant de meilleurs jours. Je finis par me lasser et allume la lumière... avant d'avoir un sursaut en voyant mon reflet dans le miroir suspendu en face de mon lit. Mon visage est blême à tél point que je me reconnais à peine. Je passe en revu mon nez qui coule, mes yeux cernés de bleu, la fine pellicule de sueur qui couvre mon front et la cascade de cheveux humides qui gisent emmêlés sur mes épaules. Un zombie aurait gagné un concours de beauté face à moi.

Attendez... Un zombie... une morte vivante...

Et tous les souvenirs me revinrent en masse. Timothée me criant dessus dans le couloir, ma fuite éperdue vers la forêt, ma glissade sur le ponton, l'eau noire qui m'encercle... Et puis lui et moi dans la caverne, après qu'il m'ait sauvé. Alors, sans plus attendre, je cours dans la salle de bain, m'enferme à double tours avant de m'écrouler par terre et de verser toutes les larmes de mon corps. C'est trop pour moi, j'ai besoin de sortir toutes ces émotions qui tournent en brouillard sombre dans ma tête: la peur, le soulagement, la colère... Bon sang j'ai frôlé la mort hier! Si Timothée ne m'avait pas trouvé je serai ans aucun doute morte à l'heure qu'il est!

Je sèche rageusement mes larmes d'un revers de la main dès qu'elles commencent à se tarir. Je déteste faire étale de mes sentiments. En réalité, à l'intérieur je suis une fille sensible, mais peu de personnes peuvent se vanter de m'avoir vu pleurer. Aussi je préfère que cette crise de larme soit a l'abris des regards, quitte a finir par terre comme une débile dans ma salle de bain. Dieu que ça fait du bien le pleureur des fois!

Je me secoue un bon coup et fixe mon reflet pendant quelques secondes encore avant de m'attaquer au projet quasiment impossible, à savoir "donner un air à peu près normal à Gwenaëlle". Sweat et pyjama finissent pêle-mêle sur le carrelage, et je fonce d'un pas décidé dans la douche. L'eau dégoulinant sur mon corps a le mérite de me remettre les idées au clair. Je lave mes cheveux, les démêle soigneusement, couvre mon corps de savon de Marseille et me tapote les joues pour quitter ce teint de zombie. Un bon quart d'heure plus tard, le miroir me renvoie le reflet d'une Gwennaelle à l'air fatigué mais avec les cheveux propres et brossés et les joues rouges comme un bébé, ce qui était déjà beaucoup mieux. Je lance un clin d'œil à mon double du miroir, satisfaite.

Je sors enfin de la salle de bain, le corps enrubanné dans une grande serviette Marsupilami (avec la capuche à oreille et la queue, si si...) et percute de plein fouet maman, un plateau de petit dej' dans les mains. En me voyant, elle pose plateau qui m'est visiblement destiné en équilibre précaire sur un petit meuble, avant de me serrer dans ses bras. Je ne vois pas son visage mais je sais à son souffle court et à sa voix tremblante qu'elle a les larmes aux yeux lorsqu'elle murmure en me caressant doucement les cheveux:

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant