𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟎

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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La semaine suivante est un véritable calvaire. Je vis dans la peur constante de me transformer à un moment critique et de faire du mal à quelqu'un. J'ai réussi à négocier afin de ne pas aller en cours le lundi. Ce fut assez simple, j'avais encore une gueule de zombie et je devais me moucher toutes les trente secondes, un vrai aspirateur sur pattes, je vous jure. Et puis la mauvaise humeur contribuait beaucoup à me donner un air de grande malade. J'ai d'ailleurs bien fait car une nouvelle crise m'a projetée à quatre pattes dans la forêt. Les mêmes symptômes sont apparus et je me suis empressé de trouver la première excuse venue pour courir le plus loin possible et crier tout mon saoul a l'abri des arbres. Le mardi ne passe pas en revanche, et je me retrouve le pas traînant sur le chemin du lycée, et seule en plus de cela car Timothée reprend les cours une heure plus tard. Je ne cesse de repasser dans ma tête cette journée qui a à jamais changé mon existence. J'ai tout le temps le regard dans les vagues et mes amis me reprochent à de nombreuses reprises de ne pas les écouter mais je n'y peux rien. Je trimbale mon secret comme un fardeau et ça étouffe tout le reste.

La journée se déroule sans encombre pour le moment, mais je reste extrêmement tendue, serrant dans la poche de mon treillis le faux mot d'excuse de M. Lanval. Celui-ci est un professionnel dans le domaine des faux papiers départ son travail dans les archives de la mairie. J'ai un jour sauvé la vie de son fils qui s'était coincé en haut d'un arbre sur une branche qui menaçait de rompre et pour me remercier, son père m'avait proposé ses services. Et ce quand je voulais, gratuitement, à la seule condition que ce soit pour des causes louables. Bref, toujours est-il que mon ticket de sortie en cas de pépin est ce faux mot d'excuse, censé être de la part de ma mère, que je sers dans ma main droite comme si ma vie en dépendait... ce qui est un peu le cas en fait.

C'est en plein cours d'histoire que le mal de tête bien connu me frappe de plein fouet, sans crier gare. Ça aurait pu arriver l'après-midi où je n'avais pas cours mais non, a priori, j'ai dû m'embrouiller avec le destin car il ne semble pas vouloir m'aider. Je tripote nerveusement ma médaille avant de me décider à lever la main. La douleur est encore raisonnable mais je sais que d'ici 5 minutes je ne pourrais plus aligner 3 mots correctement. Le prof d'histoire, un gros bonhomme affublé d'une chemise hawaïenne, tourne son visage joufflu vers moi avec son habituel sourire de smiley :

- Mademoiselle Torcy?

- Excusez-moi m'sieur, j'ai un rendez-vous médical dans trente minutes, il va falloir que j'y aille.

- Bien sûr, vous avez un mot évidemment ?

- Évidemment, il en va de soi.

- Et bien je ne vous retiens pas plus longtemps. N'oubliez pas le DM à rendre pour vendredi !

- Bien sûr, bien sûr.

Là, tout le monde ricane car toute la classe sait pertinemment que je ne sais même pas de quoi il est question.

Je fourre prestement mes cahiers dans mon sac car le mal de tête ne fait qu'augmenter. Mes gestes sont tremblants et je manque de renverser le contenu de ma trousse sur le sol mais rattrape la situation in extremis. J'adresse un signe de tête au prof et un clin d'œil à Timothée qui me répond par un froncement de ses sourcils asymétriques, puis sort de la salle en prenant garde à ne cacher ma grimace de douleur.

Je dévale les marches quatre à quatre et débouche sur la cour baignée de soleil malgré la saison. Je jette un coup d'œil à la ronde et, prenant appui sur des racines, escalade le mur d'enceinte du lycée. Combien de fois me suis-je échappé de cette prison par cette voix? Cela ne se compte pas sur les doigts d'une main, mais pour l'instant le directeur n'a pas encore eu l'idée de couper les plantes ce qui n'est bien utile. Je coure à toutes jambes vers la forêt aussitôt le mur franchit, traversant les champs en passant sous les barbelés sans même le remarquer. Les ronces et les orties semblent ne pas vouloir me laisser tranquille mais je continue ma course effrénée sans en prendre compte. J'arrive bientôt aux abords de la grotte aux loups que je m'empresse d'escalader. J'ai déjà quelques fourmillements mais la migraine n'est pas encore assez forte.Il me reste encore un peu de temps devant moi.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant