𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖

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AVANT DE COMMENCER, N'OUBLIEZ PAS DE LIKER ET DE COMMENTER!

BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Au même moment, quelque part à Dijon...

Deux hommes marchent dans la rue. Enfin marchent, c'est vite dit, courent ce serait plus exact. Le bruit de leurs pas précipités résonne sur les murs des maisons silencieuses. Ils ne semblent pas tranquilles: ils regardent derrière eux toutes les trois secondes, comme s'ils s'attendaient à voir débarquer quelque chose. Pourtant, il n'y a pas grand monde à cette heure-ci, le soleil à peine levé plonge ses faibles rayons sur les quelques citadins déjà dehors, et le ciel rosé projette des ombres sur les visages inquiets des deux compagnons.

Arrivés au coin d'une rue, l'un d'eux, le plus vieux, le plus inquiet aussi, regarde à la ronde durant plusieurs minutes, passant la rue au peigne fin, avant de faire un geste pressé vers son camarade. Ils poussent violemment une porte vitrée, et pénètrent dans le bâtiment avec la discrétion de ceux qui ne veulent pas être vus. Une secrétaire les accueille avec un air suspicieux. Elle passe en revu leurs vêtements sales et déchirés à certains endroits, la sueur qui dégouline dans leur cou, la terre qui macule leur visage, et s'arrête sur leurs yeux brillants de peur.

Le plus jeune abat un poing violent sur le bureau de la réceptionniste, maculant les beaux cahiers qui s'y trouvent du sang qui suinte d'une blessure à vif. Il hurle sans remarquer le regard estomaqué que lui lance une vieille dame assise un peu plus loin et qui assiste à toute la scène sans en croire ses yeux:

- Le chef de rédaction! Tout de suite!

La jeune femme ouvre des yeux ronds, et les fixe l'air de dire: « il est 7h du mat, tu vas pas venir m'embêter a taper sur mon bureau, je suis pas ta pote wesh », replace une mèche rebelle dans son chignon impeccable, pas impressionnée outre mesure. Elle pianote sur son ordinateur en les interrogeant, très professionnelle:

- Veuillez indiquer le motif de votre visite ainsi que votre nom, prénom, date de naissance...

- On a pas l'temps pour vos conneries! On a un gros titre pour v'tre journal alors bougez vous!

- Je vous introduirai auprès de M. Evrard, mais veuillez d'abord me renseigner votre nom et prénom, merci.

Elle passe à nouveau les doigts dans ses cheveux pourtant coiffés impeccablement, et patiente, sans même adresser un regard aux deux hommes qui semblent perdre le peu de calme qui leur reste, planté devant son bureau. Le plus jeune pianote nerveusement sur le plateau, pesant le pour et le contre en tâchant de décider si oui ou non ils devraient donner leurs nom. Il leur est déjà arrivé de voler quand l'argent se faisait rare, ce qui arrive souvent. Oh, pas grand chose! Mais suffisamment pour que ça devienne embêtant si on les attrape. Son compère fait les cents pas derrière lui, en se demandant ce qu'il peut bien faire ici. Après tout, ça ne leur apportera pas grand chose, sauf le doux goût de la vengeance. Et puis il faut avouer que la secrétaire est plutôt jolie... Il s'écroule lourdement sur la chaise à côté de la vieille dame qui n'a toujours pas proféré un son, en marmonnant:

- Putain, on n'a pas qu'ca a foutre...

- Messieurs, je suis désolée mais je ne vous laisserai pas voir le directeur adjoint si vous ne m'indiquez pas vos noms et prénoms...

- C'est bon Charlotte, ne vous en faites pas, je vais les recevoir. Ces messieurs semblent avoir des choses importantes à me dire. N'est ce pas?

Le nouvel arrivant n'a rien besoin de dire pour que tout le monde comprenne qu'il est le directeur tant attendu. Son visage impose le respect sans qu'il n'ait besoin de faire d'efforts particuliers, sa simple présence pousse les deux hommes à se taire, et la secrétaire à retrouver son calme. Détendu, une main dans une poche de son costume, l'autre jouant avec sa cravate, son regard brun passe de l'un à l'autre en souriant.

- Puisque tout semble être rentré dans l'ordre, veuillez me suivre messieurs.

L'homme pousse la porte qu'il avait passée quelques minutes plus tôt, et laisse les deux hommes entrer dans la pièce avant lui, leur tenant la porte, gentleman. Le bureau dans lequel ils pénètrent représente ce que les deux compères ont vu de plus moderne depuis bien longtemps. Un large bureau de verre en occupe la majeure partie, occupé par un ordinateur impressionnant et par toutes sortes de dossiers empilés les uns à côté des autres. Une petite pancarte affiche: Mayeul Evrard, directeur général adjoint. La dernière tablette iPhone attend son utilisateur, devant un fauteuil vintage beige pourvu d'accoudoirs et d'un large dossier. L'homme d'affaire s'y assoit, et invite ses visiteurs à en faire de même sur deux autres fauteuils, toutefois moins imposants. Il fixe durant quelques instants l'avant bras d'un des deux hommes qui est décidément bien amoché, la blessure saigne encore, et fronce les sourcils. Le plus jeune des deux, sans le remarquer, pose un regard appétissant sur la tablette. Combien pourrait-il tirer d'un objet pareil? De la bouffe pour au moins deux mois... il jette un coup d'œil que son complice comprend immédiatement. Il se contente de lui faire signe de se calmer sous la table, ou alors d'attendre, qui sait? Mais l'autre comprends et détourne son attention de l'objet convoité pour la concentrer sur son possesseur.

- Eh bien, messieurs, je crois que vous avez des choses à me raconter!


Une ambiance lourde pèse dans le bureau que le directeur tente de détendre d'un sourire faussement rassurant. Les deux complices sont affalés sur leur chaise, confiant à présent que le secret est révélé, et savourant le malaise de leur hôte. Ce sont le genre d'hommes à prendre en confiance quand leur interlocuteur en perd. Pourtant, ce dernier fait tout ce qu'il peut pour garder son calme, et il faut dire qu'il y arrive plutôt bien, mais son excitation, une sorte de d'euphorie étrange, est tout de même palpable. Il semble tout à coups pressé que les deux hommes s'en aillent. Il leur tend le téléphone qui leur appartient et qui contenait une preuve tangible, qu'il a prit soin de supprimer afin qu'il ne puisse pas la divulguer. Elle se trouve à présent à l'abri dans son ordinateur. A l'abri des regards pendant encore quelques heures.

- Bien, je vous remercie pour votre aide et action messieurs. Au plaisir de vous revoir, n'hésitez pas à nous recontacter si vous avez d'autres informations de ce type.

Les deux comparses se lèvent d'un même mouvement, pressés de quitter ce bureau étouffant et ce monde trop parfait qui leur est inconnu. Le directeur reste assis, plongé dans ses notes et son écran d'ordinateur. Alors que les visiteurs s'apprêtent à sortir, il les interpelle sans même lever les yeux de son travail:

- Oh et, jeune homme, avant de partir, je vous remercie d'avance de remettre à sa place ma tablette de travail.

L'homme concerné qui s'apprêtait à partir, la tablette convoitée bien cachée sous sa veste, le fixe d'un air effaré parfaitement pitoyable. Il repose précipitamment l'objet à sa place et détale en courant sans demander son reste, suivi de son compère.

Mayeul lève les yeux de son ordinateur aussitôt la porte claquée. Il a perdu tout son pragmatisme et son indifférence feinte. Il se lève avec empressement, renversant le beau fauteuil au passage, et se précipite sur son téléphone, posé sur une étagère non loin de lui. Une fois celui-ci allumé, la liste des contacts s'affiche sous ses yeux mais il lui faut la passer en revue plus de trois fois tellement il est excité. Il tombe enfin sur le correspondant visé. Deux sonneries retentissent avant que la personne au bout du fil ne réponde. Un sourire satisfait s'étale sur son visage:

- Antoine? J'ai des informations de première importance à te communiquer...

———

Avez-vous fait le lien entre M.Evrard et le collègue de travail du père de Gwen? Et oui mes amis! 

Bref, ne lâchez rien, au prochain chapitre le relooking tant attendu! 

⚡️ BISE BISE ⚡️

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant