𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟐

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Je suis réveillée par le bruit étouffé d'une radio. Il me faut un moment pour retrouver mes repères, me souvenir d'où je me trouve. Enfin je me redresse et passe un regard à la ronde, sur les lits branlants au sommier un peu trop dur à mon goût, sur la petite lucarne qui donne au dehors, sur la forme qui se découpe sous les draps du lit voisin. Timothée dort encore. C'est bien, il doit être exténué par la journée d'hier. Mais c'est un miracle que notre tyran de guide nous ait laissé dormir. Il doit être malade ou mort, je ne vois pas d'autres explications. Peut être qu'il nous a vendu à la vieille dame pour qu'on lave sa maison jusqu'à la fin de nos jours avant de s'enfuir...

Mon regard erre de nouveau vers Timothée et un sourire diabolique se dessine sur mon visage. Le réveil affiche 9h30, Monsieur a bien assez dormi, j'en connais un qui va regretter de m'avoir jeter par terre hier... Je pousse mes couvertures et me dirige tout d'abord à pas de loups (l'expression prend soudain tout son sens...) vers la lucarne que j'ouvre avec précaution. Puis, toujours en veillant à faire le moins de bruit possible, je m'approche du lit de mon ami. Je regarde durant quelques secondes son visage apaisé, ses sourcils asymétriques, ses lèvres entrouvertes, ses cheveux ébouriffés... avant de tirer énergiquement la couette vers moi, le laissant en prise avec le froid de la fenêtre.

Un grognement surpris lui échappe tandis qu'il se débat avec le sommeil et je profite qu'il ne soit pas tout à fait réveillé pour lui piquer son oreiller. Sa tête retombe lourdement sur le matelas, et il se dresse d'un bond, tout à fait réveillé. Il me fixe tandis que je brandi mon trophée en le narguant ouvertement, avant de grommeler d'un voix rauque encore endormie en bondissant de son lit avec une réactivité que je n'avais pas prévue:

- Alors ça sorcière, tu vas me le payer...

Sans pouvoir rien faire car son mouvement fut bien trop rapide pour moi, il me plaque sur le matelas et tente de récupérer son bien que je serre de toutes mes forces contre moi. Le pauvre coussin qui n'avait rien demandé se retrouve être l'objet d'une bataille d'honneur digne de celles que nous faisions étant gamins. Timothée finit par sortir son arme de prédilection: les guilis. Je tente de lui échapper tout en gloussant comme une enfant de cinq ans et à force de gigoter dans tous les sens, nous finissons par tomber lourdement sur le parquet de la chambre.

J'étais en train de me dire qu'à force de tomber par terre je finirai par ressembler à une vraie crêpe quand je lève les yeux et tombe nez à nez avec le visage de Timothée, à seulement quelques centimètres du mien. Et tout d'un coup je n'ai plus envie de dire quoi que ce soit. Je n'y avais pas prêté attention mais dans notre chute, nous nous sommes retrouvés l'un au-dessus de l'autre, Timothée me surplombant, les mains plaquées au sol de part et d'autre de ma tête. Nous nous fixons longuement, ses yeux ecarquillés par la surprise parcourant chaque centimètre de mon visage, et je me prends à me perdre dans ses iris bleus, bordés de ses longs cils. Nous n'osons plus bougeons, ou nous ne pouvons plus, je ne sais pas. Je sens son souffle sur mes joues, la chaleur de son corps et son odeur que je connais bien mais qui ne m'avait jamais semblé si agréable. Tout semble s'être arrêté. Il n'y a que nous deux dans cette petite chambre, et nos deux corps qui ont bien trop conscience l'un de l'autre.

Nous restons ainsi durant un temps que je n'arrive pas à déterminer, les secondes pourraient être des minutes et des minutes des heures, je ne sais plus, le temps me semble être une notion tout à fait abstraite. Enfin, ses lèvres s'entrouvrent comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose mais il se ravise. Je vois ses mâchoires se contracter avant qu'il ne s'empare du coussin que je serrais toujours contre moi sans m'en rendre compte. Il se relève avant d'empoigner son sac et de sortir de la chambre, sans un mot et sans un regard en arrière. C'est uniquement quand il eut disparu de ma vue que je me rends compte que j'avais retenu mon souffle durant tout ce temps.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant