𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟕

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Quelques minutes me sont nécessaires pour reprendre mes esprits. Punaise de bon sang de bonsoir, il n'y est pas allé de main morte ce malade! Mes oreilles bourdonnent pendant quelque temps avant que je ne reprenne pleinement mes moyens. Je lève des yeux brillants de colère vers le nouvel arrivant. Il tient une lampe torche à la main qu'il me braque en pleine face ce qui m'empêche de distinguer son visage. Je ne peux donc noter que certains détails comme sa haute silhouette, sa large carrure, et une désagréable odeur de transpiration qui me prend instantanément au nez lorsque je me redresse péniblement.

L'éclairage me permet en revanche de découvrir le visage de celui qui a manqué quelques minutes plus tôt de m'arracher les cheveux de la tête. Il est jeune, peut-être la vingtaine. Un menton volontaire, des joues creuses, des cheveux mi-longs ondulés et des yeux noirs, il aurait pu être beau sans toute cette crasse qu'il porte comme une seconde peau. Et sans cette main calleuse qui me saisit brutalement le bras. Je n'ai bizarrement plus du tout envie de lui trouver des compliments...

Il achève de me redresser durement pour me remettre à genoux et son compère saisit mon visage dans sa deuxième main, en m'éblouissant de l'autre avec sa bon sang de lampe à deux balles. Je sens un liquide chaud et visqueux couler sur le côté de ma joue qui a heurté le sol tout à l'heure. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu'il s'agit de mon sang.

Si tu ne veux pas ressembler à un mongole jusqu'à la fin de tes jours, j'te conseille de filer la moula fissa.

Je ne sais pas si c'est la comparaison à des handicapés qui n'ont rien demandé, ou le sang qui coule sur mon visage, ou sa grosse patoche qui me caresse la joue d'un air sadique, ou encore cette insistance sur de l'argent qui n'existe pas, mais toujours est-il qu'une colère monstre monte en moi. Un barrage cède et laisse ainsi place à toutes les émotions négatives que j'accumulais dans un coin de mon esprit depuis que nous sommes partis. Je ne reconnais pas ma voix quand je lâche:

Vous commencez à me chauffer les deux guignols. Et croyez-moi, vous n'avez aucune envie de m'énerver.

Leur première réaction est la consternation. Bon je peux les comprendre, car vus de l'extérieur je ne suis pas en position de proférer des menaces. Je ne dois pas être très impressionnante à genoux par terre, les vêtements pleins de bouts, les cheveux pleins de feuilles et le visage couvert de sang. Et pourtant... et pourtant je ressens des picotements dans tout le corps. Et pourtant une chaleur bien connue se répand en moi. Et pourtant cette colère sombre m'est bien familière. Je sais ce qui va suivre et pour une fois, au lieu de me mettre dans une situation compromettante, mon loup va sans doute me sauver la vie. Aussi, quand ils se mettent à ricaner grassement, je ne fais qu'esquisser un sourire en coin confiant. Cette fois-ci, je vais contrôler cet animal qui hurle sa colère au fond de moi, et ces deux types vont regretter d'être arrivés au monde.

Je me met à trembler avec violence, les membres parcourus de spasmes incontrôlables. J'entends vaguement la voix d'un des gus, "he! Doucement là! Y'a pas à faire ça! T'as quoi putain!". Je sens qu'ils essayent de me maîtriser, mais mon bras part sans que je ne puisse le retenir, et quelque seconde plus tard, il flotte dans l'air une désagréable odeur de sang. Je lève les yeux comme je peux entre deux convulsions: le deuxième type a lâché sa lampe et comprime l'un de ses bras avec l'air de souffrir le martyre, en poussant de petits gémissements pitoyables qui font monter en moi un agréable sentiment de puissance. Tout est flou, mais je peux voir que son bras est plus rouge que beige. Et je suis emplie d'un sentiment de satisfaction particulièrement sadique. Leur douleur me satisfait. Et je n'en éprouve aucune honte.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant