𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Je suis pétrifiée sur place, mes bras retombent inertes sur mes flancs et la lettre m'échappe pour s'envoler sous le bureau telle une feuille morte. Morte comme l'est mon cœur. Ma vision devient trouble tandis que de grosses larmes dévalent mes joues en un ruisseau qui ne s'interrompt pas. Des sanglots témoins de mon désespoir et de ma solitude qui résonnent dans la pièce renfermant les secrets de mon enfance.

Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça, abrutie sur le sol froid du bureau, en position fœtale. Mais j'y serai sans doute resté longtemps si un sentiment inattendu ne s'était emparé de moi. Un sentiment qui vient chasser la tristesse comme un soudain coup de vent. Un violent besoin de me relever, de recoller seule ses morceaux de tristesse que sont devenus mon cœur. Une voix me souffle et m'encourage à ne pas me laisser faire. Je vais leur montrer à tous que je ne suis pas qu'une pauvre petite orpheline qui a vécu des années dans le mensonge en pensant à tort qu'elle avait enfin trouvé le bonheur. Alors, je sèche mes larmes d'un revers de manche rageur et sort de cette maudite pièce, sans prendre la peine de remettre à leur place les papiers qui la jonchent. Je veux qu'il comprenne que je suis venu ici. Je veux qu'il comprenne qu'aujourd'hui est la dernière fois que je le considère comme un père.

Dans un état second, je monte les marches jusqu'à ma chambre et sort de mon placard un gros sac à dos. Mes gestes sont mécaniques mais décidés, je ne reviendrais pas en arrière. Des tee-shirts, des pantalons, des sous-vêtements atterrissent pêle-mêle dans le sac sans que je fasse vraiment attention à ce que je fais. J'ai tout de même la présence d'esprit de prendre les affaires que je réserve habituellement pour les guides: briquet, allumettes, ficelle, couteau, lampe torche ainsi qu'une vieille couverture élimée qui appartenait à mon arrière-grand-mère. S'ajoutent à tout cela un paquet de caramel, mon téléphone ainsi que leurs écouteurs et une bouteille d'eau.

22h46.

J' ai encore le temps de me changer avant de faire face à ce que je vais entreprendre. Seigneur, faites que les parents ne rentrent pas avant ou je n'en trouverai jamais le courage!

Je retire ma combinaison pyjama et la troque contre un col roulé noir auquel s'ajoute un sweet beige vintage et un pantalon sombre et large dans lequel je suis libre de mes mouvements. Je glisse mes pieds dans mes converses bordeaux, que je n'ai pas le cœur d'abandonner. Mon reflet dans le miroir me regarde avec des yeux tristes mais une lueur décidée y brille encore, bien qu'il me faille beaucoup de courage pour ce que je m'apprête à faire.

Dehors la nuit est tombée, la lune envoie ses reflets irisés en baignant ma chambre d'argenté. Je fixe mon regard sur le ciel et adresse une prière silencieuse au Père que j'ai délaissé ces derniers temps. J'ai tellement besoin de son soutien et de sa force a présent que je suis seule!

Puis je contemple une dernière fois ma chambre en me demandant ce qui me retient encore ici. Erwan. Maman car a priori elle est aussi victime des mensonges de celui qui était mon père. Constance.

Et Timothée.

Pourquoi son souvenir me semble plus important encore que ma propre famille? Je ne saurais l'expliquer. Mais imaginer quitter tout cela sans lui me fais mal. Pourtant je ne peux pas l'emmener dans mon périple. Ce serait égoïste de ma part. Je dois prendre ce chemin seule, et faire face à mon destin, trouver le bonheur. Je sens au plus profond que c'est ce que je dois faire. Et si je dois laisser mon meilleur ami derrière moi pour son bien alors je n'ai pas à hésiter.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant