☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟗

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Septembre laisse place à Octobre, et la vie reprend son cours. Tout redevient comme avant entre Timothée et moi, comme si l'incident du lac n'était jamais survenu. On recommence à se retrouver le matin (plus ou moins à l'heure dans mon cas), à se moquer des profs dans leur dos en cours et à chahuter dans les couloirs en reprenant avec soulagement nos vieilles habitudes.

Pourtant, c'est un de ces jours de routine qui changea ma vie à jamais...

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C'est une journée qui commence comme les autres : j'arrive avec 2 minutes de retard au rendez-vous avec Timothée, je fais un petit somme en philo, me prends un énième mot par la prof de français, "merci de ne pas écouter votre musique personnel quand je vous ouvre à la musique classique pour vous lier plus profondément au texte", arrive juste à l'heure en math et finis ma journée par l'heure de colle que j'ai gagné la semaine dernière.

Madame Drosteigne (Grosse Teigne pour les intimes) qui s'occupe de ma colle est une espèce de toute petite femme avec des lunettes tellement grandes qu'elles lui donnent une tête de hiboux et aux verres si épais qu'elle doit avoir l'impression de voir le monde derrière des hublots. Elle est assise à son bureau en face de moi et je peux voir en penchant un peu la tête que ses pieds ne touchent pas le sol, ce qui a le mérite de me faire sourire. Ses petits yeux me fixent au-dessus de ses lunettes posées tout au bout de son nez, à tel point que je ne comprends même pas comment elles font pour tenir ni leur utilité. Elle repond a mon sourire par une grimace qui signifie dans son langage facial "arrête de me regarder avec ta tête de neuneu et travail une fois dans ta vie ». Ou quelque chose comme ça. Je finis par connaître plein de détails de sa vie en l'observant a son insu à chaque colle, et elle n'a pas encore lâché l'affaire de me faire rentrer dans le droit chemin. Et c'est ça environ une fois par semaine depuis le début de ma scolarité à Jean Moulin.

Quand la sonnerie retentit, mon poignet me fait mal et j'ai l'impression que mes doigts sont soudés à mon stylo. Mes deux copies doubles atterrissent sur son bureau et je lui fais un petit clin d'œil qu'elle ne me rend pas en guise de au revoir.

Timothée discute en compagnie de Constance et de mecs populaires du lycée à la sortie et me fait son inséparable sourire en coin en me voyant arriver. Il me rejoint sur son skate tandis que Constance me fait un signe de la main en souriant, avant de replonger dans sa discussion avec les deux garçons qui la mangent du regard sans même essayer de le cacher.

- Alors Gwen, cette colle ?

- Bah, elle m'a fait copier une centaine de fois les trois pages de la charte, je te jure, je pourrais te les réciter sans aucune faute avant la fin de l'année. La routine quoi.

- Hin hin, tu commences à t'habituer hein ?

- Monsieur, vous parlez à une professionnelle des heures de colle hautement gradée, bien évidement que je suis habituée !

Je lui réponds avec un faux ton offensé, tout en effectuant un mouvement de tête hautain avec mes cheveux avant d'ajouter :

- Ouais, blague à part, elle m'a tout de même bien défoncé le poignet cette nunuche.

- Quel dommage ! Tu ne vas pas pouvoir courir ! Je vais pouvoir te vaincre encore plus facilement que d'habitude !

- Ah oui ?