☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Je lance négligemment ma veste dans l'entrée et la regarde avec satisfaction atterrir parfaitement à côté de celle de mon petit frère sur le porte manteau. La journée a été longue, et tout ce dont j'ai envie c'est d'un grand verre de lait au sirop de menthe et de m'affaler sur mon lit. Mais je sais que j'ai une pile considérable de devoir à faire et que les profs et mes amis ne me laisseront pas chômer une fois de plus. C'est encore le début de l'année, on arrive en Octobre, il serait peut être temps de m'y mettre.

- Papa! Maman! Je suis rentrée!

Habituellement ils sont rentrés à cette heure là. Ils doivent être en train de faire du télétravail dans leur bureau, occupés à étudier je ne sais quelle expérience scientifique compliquée. Mes parents se sont rencontrés à l'universités en études pour devenir scientifiques, et depuis ils ne se sont jamais quittés. Quelque part, bien que les histoires a l'eau de rose ne soit pas trop mon truc, je les envie de s'être trouvé si facilement. Leur histoire d'amour est belle, et j'espère un jour pouvoir en vivre une tout aussi parfaite, voir plus encore. Je me dirige vers le bureau pour leur faire une bise. Poussant doucement la porte déjà ouverte, je trouve la pièce aussi vide que ma vie sentimentale actuelle, c'est vous dire. Les deux grands fauteuils sont inoccupés, une tasse de café à moitié pleine fumant encore à côté d'un livre aux pages battues par le vent de la fenêtre restée ouverte. Je finis par les trouver attablés dans la cuisine, chuchotant autour d'un verre de vin. Ils ont l'air si absorbés par leur discussion que je décide de ne pas les interrompre et me dirige sur la pointe des pieds vers ma chambre. Je m'applique à faire le moins de bruits possibles avec les marches de l'escalier pour ne pas qu'Erwan sache que je suis rentrée. On peut laisser tomber ma concentration si le petit frère a décidé qu'il voulait jouer avec moi.

Je m'écroule sur mon lit et contemple ma chambre, comme si ma motivation s'était cachée quelque part dans le bazar ambiant. Mais aucune trace d'elle, ni dans mon armoire encombrée de vêtements mals pliés, ni parmi les cahiers qui jonchent mon bureau, ni sur mon étagère ou des collections entières de BD bien alignées attendent ma prochaine séance lecture avec Nolwenn. J'adore ma chambre. Elle n'est jamais rangée, là tout de suite elle aurait bien besoin d'un peu d'aération, mais je m'y sens vraiment bien. La psy qui nous a prit en charge, ma famille et moi, après mon adoption, à bien stipulée qu'il était important que je me sente chez moi dans ma maison, que je me sente à mon aise et que je me reconstruise un nid dans lequel je me sente bien. Ma première réaction a été de trouver cela très culcul et inutile, ma fierté mal placée avait du mal à accepter que j'ai besoin d'un accompagnement psychologique comme si je sortais d'un asile et non d'un orphelinat. Mais au final, ce n'est peu être pas si bête que ça, et je suis assez fière de dire que je l'ai trouvé mon refuge, et que je ne partirai d'ici pour rien au monde.

Toujours avachie de tout mon long sur mon lit, je cherche à tâtons la poignée de ma table de nuit et en sort une bouteille de Schweppes et un paquet de caramel avant m'atteler à mon travail tout en mangeant mon gouter de fortune. Une fois mes devoirs fait, je connecte mon téléphone à mon enceinte et lance ma playlist "je m'ennuie" avant de m'allonger sur mon lit et de regarder mes messages WhatsApp, plongée dans cette routine que j'ai apprise à aimer.

Pendant ces moment-là, j'aime à comparer ma vie à l'orphelinat avec celle que j'ai maintenant. A l'époque, je partageais une chambre avec trois autre filles qui passaient le plus claire de leur temps à parler garçons et à s'amuser à cacher mes affaires un peu partout dans le bâtiment. La nourriture qu'on nous servait était très semblable à celle des écoles primaires, mais le pire c'était peut être de savoir que ce n'était pas une maman ou un papa aimant qui nous l'avait préparé en pensant à nous et à ce qui nous plaisait.