𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟐

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BISE ET BONNE LECTURE ♥️

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Le soir a commencé à tomber sans que je ne m'en rende compte et les ombres des maisons alentour rampent sur le bitume illégal de la petite rue dans laquelle nous nous sommes abrités. Un vent frais me fait frissonner mais je ne prends pas la peine d'ajuster mon blouson. Mes jambes sont agitées de tremblements incontrôlables et je décide de m'adosser au mur du premier bâtiment venu. La pierre froide dans mon dos a le don de me calmer un petit peu. J'ai repris mes esprits, et maintenant que je suis plus calme je réalise à quelle point ma crise de nerf tout à l'heure peut-être dangereuse pour nous. Nous nous sommes bien trop fait remarquer. Et je n'ose même pas lever le regard vers Timothée, assis sur un muret non loin de là, trop honteuse pour faire un pas vers lui. Que pourrais-je lui dire? « Ouais désolée, c'est à cause de moi si tu es dans la merde et en plus je n'ai aucune idée de ce qu'on va faire. Allez, une petite partie de monopoly ça te tente? »? Plutôt crever.

Soudain, alors que cela fait plusieurs minutes que nous restons prostrés comme des débiles à regarder le sol comme s'il s'était soudainement changé en or, Timothée se redresse brusquement en fronçant les sourcils. Il fonce vers moi et sans que je j'ai le temps de réagir, me pousse dans un coin sombre de la ruelle, une main plaquée sur ma bouche pour m'empêcher de parler. Son autre main est serrée sur mon poignet droit et son étreinte est si forte qu'elle je ne peux m'empêcher de pousser un gémissement de douleur et de surprise. Il me précipite à sa suite sur le pas d'une porte derrière un conteneur, juste au moment où deux agents de police arrivent dans mon champ de vision, à l'endroit exact où nous nous trouvions quelques instants plus tôt. Ils s'arrêtent et passent un regard suspicieux aux alentours, les yeux plissés dans une expression de grande concentration. Tout indique qu'ils sont à la recherche de quelque chose ou quelqu'un. Et tout porte à croire que ce quelqu'un n'est autre que nous.

Ils avancent encore, leur yeux sondant un à un chaque élément qui les entoure. Comme s'ils s'attendaient à tout instant qu'une ombre ne prenne la forme des deux fugueurs qu'ils recherchent. Le visage de celui de droite se révèle à la lumière des réverbères et c'est en me penchant un peu que je remarque qu'il s'agit d'une femme. Ses cheveux blonds coupés à la garçonne ont eu raison de mon jugement hâtif. Son collègue, un grand brun plutôt baraqué, semble attendre ses instructions, mais elle ne lui accorde pas la moindre attention. Timothée, qui n'a toujours pas lâché mon poignet, me tire pour me replacer à ses côtés à l'abri des regards, ce qui ne m'empêche pas d'entendre la conversation qui suit. La femme a enfin décidée de prendre les initiatives:

- Rahhh, on a perdu leur piste! Et ces fichus engins qui ne fonctionnent pas correctement! Il faut vraiment que nous investissions dans un meilleur matériel! Ils devraient être ici, je ne comprend pas!

- Ce sont des adolescents plutôt sportifs selon la déposition, ils seraient sans doute déjà partis.

Un silence suit ces sages paroles durant lequel je n'entends plus que les pas qui résonnent autour de nous de l'un des compères qui tourne rageusement en rond. Soudain, après quelques secondes qui me paraissent durer une éternité, les pas s'arrêtent et la voix sèche de la femme retentie à nouveau:

- Le signal réapparait! Ils sont dans les environs Cyprien, ils sont tout près!

Je me fige contre le torse de Timothée, et je sens nos deux rythmes cardiaques s'accélérer de concert. Il baisse les yeux vers moi et je peux y lire toute l'inquiétude du monde tandis que les miens leur répondent dans le même langage. Si seulement nous nous doutions en quittant notre village que nous finirions nos jours dans une prison pour mineurs... Ou pire chez mon père... Car plus les secondes s'égrènent, plus les deux agents se rapprochent de notre cachette, et plus les chances sont minces pour espérer nous échapper. Ils soulèvent chaque couvercle de poubelles, chaque recoin, et la ruelle offre bien assez peu de cachette pour croire qu'ils ne nous trouveront pas. Je me serre un peu plus contre Timothée en enfouissant mon visage dans son sweat imprégné de son odeur, attendant le moment fatidique où les policiers nous découvriront.

☽ 𝑴𝑶𝑶𝑵 𝑮𝑰𝑹𝑳 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant