Chapitre 7 Héna

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Quelle idée encore, Jane nous fait sortir alors qu'il prévoit de la pluie à 17h. Nous marchons, les uns à côté des autres. Evidemment je me tiens à l'extrémité du groupe, loin d'Elio. Entre sa provocation, la dispute avec Baptiste, et les remarques décourageantes concernant mon frère... Je ne suis pas d'humeur.

Jane à la merveilleuse idée de m'interroger alors que je rumine en silence ce qui s'est passé :

- Héna tout va bien ?

Oh, je vais répondre un oui sans signification comme tant d'autres fois. Un automatisme sûrement, et je ne suis pas la seule à y avoir recours.

On se balade tranquillement au bord de la mer sur une zone bétonnée légèrement en hauteur. Je me laisse bercer par les petits rouleaux de la mer qui s'écroulent sur le sable laissant parfois quelques couches onctueuses de mousse blanche. Mon père tient la main de Jane le sourire collé sur ses lèvres, et Elio marche en regardant les passants de l'autre côté de la rive, enfin surtout les filles qui lui sourient. Il m'insupporte.

La boucle qui constitue la balade prend fin, mais ce n'est pas pour autant que j'ai l'esprit libre. J'ai besoin de m'aérer la tête d'avantage avant de rentrer à nouveau dans la routine de la belle famille pour une nouvelle semaine, et peut-être digérer au passage ce qui s'est passé toute à l'heure avec Baptiste.

Un peu plus loin, j'aperçois un garage à vélo, et une petite balade solitaire me tente bien d'un seul coup. Je m'approche de mon père d'un pas rapide pour le rattraper, il est seulement dix-huit heures il devrait accepter proposition, normalement.

- Papa, je peux vous laisser ici, je voudrais continuer en vélo pour me dépenser un peu ?

Mon père semble hésiter en regardant sa montre. Puis il regarde Jane avant de se lancer :

- Je ne sais pas... Il est déjà dix-heure passé ma chérie, ici ça se remplit vite de cassos, on est en pleine saison touristique ...

- Papa, j'ai dix-sept ans quand même et il ne va pas faire nuit tout de suite.

- Je peux l'accompagner si ça peut rassurer.

A-t-il osé ? Mon père se tourne vers Elio. Oui, il a osé. Mais bon sang il joue à quoi celui-là ?! Je m'empresse de dire avant que mon père accepte sa proposition d'un air évidemment ravie :

- Je suis capable de pédaler toute seu-

- C'est avec lui, ou tu rentres avec nous. Me coupe mon père.

Ma bouche reste ouverte. Je ne reviens pas, la situation tourne à l'absurde. Mais le regard de mon père semble déterminé.

- Mais c'est une blague ?!

Mon père m'impose une nounou pour sortir à dix-huit heures ? Sérieusement ? Non c'est pas possible, c'est une blague qu'ils ont décidé entre eux avant de partir.

- Je me ferais discret Héna. Dit-Elio en me fixant les mains dans les poches, l'air décontracté.

Je me tourne vers celui qui ouvre un peu trop sa bouche à mon goût en espérant que tout cela soit une foutue mauvaise blague. Mais son visage figé m'indique que non.

- Parfait ! Déclare-je sarcastiquement.

Mon père est aux anges vu la discussion qu'on a eu un peu plus tard dans le week-end en revenant du tennis. Génial une petite balade à vélo, ce n'est rien après tout. Dans quelle merdier je me suis foutue ? J'aurais mieux fait de me taire et de rentrer.

Je me presse d'un pas rapide vers les vélos, mais Elio a vite fait de me rattraper avec ses longues jambes. Je choisis un vélo et me place à côté pour le détacher de son antivol, après l'avoir réservé pour une heure. Elio fait de même sans mal, pourtant j'ai espéré au plus profond de moi qu'il coince le vélo et que je puisse tracer ma route toute seule.

Nous deux à travers la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant