Chapitre 25 Elio

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Après avoir mis de côté ses larmes, elle s'est endormie dans mes bras. Je ne savais pas quoi faire alors je suis resté près d'elle, la tête appuyée contre le mur, peut-être une petite heure. Et quand je fus sur qu'elle était bien endormie et qu'elle était tomber dans un sommeil assez reposant pour panser les blessures de sa journée je suis partit.

Et me voilà pencher sur le bord du lavabo pour m'observer dans le reflet du miroir de la salle de bain. Demain elle aura encore ce bleu sur sa mâchoire. Ce bleu pas si bleu au final, mais peut-être que demain la couleur changera, elle ne disparaîtra pas pour autant. Il a osé lever la main sur une fille qu'il ne connait même pas, et je n'ai rien pu faire pour elle. J'ai été impuisant une nouvelle fois. C'est plus fort que moi je veux protéger les gens, même de mon pire ennemi. Surtout Héna, elle semble déjà avoir vécus tant de choses que personne mériterait de vivre. Je ne sais pour quelle raison mais une force m'attire vers. Sa force à elle. Mais pourquoi ?

Les parents d'Héna sont rentrés vers 18h alors que je peignais. Je suis descendu pour aider et manger. Ensuite j'ai dit que Héna c'était endormis. Ils ont voulu aller la réveiller mais j'ai insisté pour qu'ils la laissent dormir. Le repos c'est la seule coupure qui nous permet de mettre notre conscience sur pause.

Héna, le lendemain matin.

J'ouvre les yeux et le soleil qui traverse mes rideaux m'empêche de me rendormir. Mon visage est sec et gras à la fois. Le maquillage, ce masque... J'ignore les événements de la veille et regarde mon téléphone. Huit heures du matin. Génial. Je me relève et descend de mon lit paresseusement. Je n'ai aucune envie de faire quoique ce soit, mais une douche s'impose je me sens si poisseuse.

On dit souvent qu'un mal en rappelle d'autre et cette gifle m'a remis les idées en place. La main sur la poignet de la porte de la salle de bain je reste planté face à ma chambre. Immobile je fixe mon lit. J'y revois presque ma mère et moi adossé sur le mur de ma petite chambre quand je vivais avec elle. Ma tête brune dans son cou reniflant son odeur. Cette odeur que j'ai oubliée et qui met mon âme en peine depuis plusieurs années quand je me rends compte que j'oublie. Tous ces petits détails qui la caractérisent s'effacent avec le temps. Son sourire et la tonalité de son rire parfois aussi, mais d'après mon père son sourire est le mien. Ce qui m'attriste c'est de me dire qu'elle est présente en moi, mais pas assez pour être prêt de moi. J'aimerais tant pouvoir dire que j'accepte qu'elle soit partie, mais au fond de moi je sais que je n'accepterais jamais son absence qui me laisse un goût amer dès que j'y pense. Ou encore cette foutue boule dans le ventre qui me rappelle tous ces moments que je n'aurais pas avec elle. Est ce qu'on accepte le départ d'une personne qui nous est cher, réellement ? Est ce possible même ?

La vibration de mon téléphone qui se trouve dans ma main attire mon attention. Je me reveil, la gorge légérement noué je répond au numéro inconnu d'une voix lasse :

- Hallo ?

- Héna c'est Naëlle ! Elio a accepté de me passer ton numéro ! J'ai du temps libre, Elio est avec la petite. Ça te dit une petite virée shopping ?

Elle a débité son programme sans me laisser le temps de réagir. Je sens ma tête lourd comme un ballon et je murmur au téléphone :

- Euh... Mais pas aujourd'hui, Si ?

Après ma réponse, un long silence s'empare de notre ligne. Puis d'un seul cou Naëlle prend un ton plus sérieux.

- Ecoute Héna... On se connait pas trop je sais. Mais tu as l'air d'être une fille super sympa. Et Elio m'a expliqué brièvement ce qu'il c'était passé...

Je passe ma main dans mes cheveux, et m'assois sur le pouf près de moi. Elle continue :

- Il ne faut pas que tu restes dans ton coin en ruminant... Viens. Je te promets qu'on achètera une bonne grosse boîte de glace pour se réconforter. Mon poisson rouge est mort, je suis triste aussi et j'ai besoin d'une copine !

Nous deux à travers la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant