Chapitre 39 Elio

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( pour ceux qui reprennent le cours de l'histoire vous allez être un peu perturbé car il n'est pas impossible que vous tombiez sur des passages déjà lu. La raison : Je suis en pleine réécriture du roman alors veuillez m'excusez pour ce bazar. A bientôt ) 

 Encore à moitié endormi, c'est dans une vitesse extrême que je me suis habillé, mais lorsque je suis passé devant sa porte j'ai eu l'envie nette de toquer et de la serrer contre moi. Elle ne m'avait pas répondu et elle ne le fera sûrement pas. Puis j'ai pensé qu'elle préférait être seule alors je suis parti, en courant au hasard, dans la direction qui me semblait être la bonne.

Et me voilà, assit dans le sable, l'air marin pour évacuer mes pensées. J'ai l'impression de saturer de l'intérieur et de me faire ronger par mes propres soucis. Mon père à trouvé de quoi me faire pression pour que je lui cède la garde, si je refuse de céder je risque de l'abandonner, mais si j'accepte je laisse ma merveilleuse petite sœur s'envoler vers un briseur d'enfance... Et puis il y a cet appart, il est disponible dans moins de deux semaines. Quand elle reprendra les cours, moi je partirais m'installer et tout sera réuni pour qu'on se perde. Il faut absolument qu'on règle ça avant de partir chacun de notre côté. Beaucoup de filles sont passées dans ma vie, mais elles ne sont jamais restées très longtemps. Mais elle, elle m'intéresse, m'hypnotise, m'obnubile mais par-dessus tout elle me rend fou de ne pas en avoir conscience. J'ai aimé son âme et son cœur avant même d'avoir pu toucher sa peau. J'ai chérie son regard avant même d'avoir remarqué les éclats de vert nageant dans ce fond couleur bois. J'ai admiré sa bouche plus d'une fois quand elle me souriait, sans jamais l'avoir goûté. Alors je serais l'incarnation de la sagesse et de la patience juste pour l'avoir près de moi ne serait ce qu'une heure, un jour, ou un week-end.

Le vent se lève, une tempête semble se préparer, il ne faut pas que je tarde ici.

Sur le chemin du retour je vois au loin la voiture rouge de Mathieu, en une fraction de seconde je reconnais Héna sur le siège passager. L'eau me tombe sur le visage mais je ne rêve pas, elle me reconnaît et détourne lentement le regard quand elle s'aperçoit qu'il s'agit bien de moi. La voiture passe à côté et le coffre semble bien chargé. Je reste les bras ballants en réalisant que Héna part de la maison avec son père. Pourquoi ? Pourquoi ne m'a-t-elle pas laissé de temps ? Et ou va-t-elle bon sang ?!

J'accélère le rythme de ma course pour trouver des réponses à la maison auprès de Jane. Mais Jane n'est pas là quand j'arrive, alors je monte l'escalier quatre-quatre. Je ralentis en voyant la porte de la chambre d'Héna ouverte, Jane est assise sur son lit. Je m'approche doucement mais elle fixe le vide devant elle et ne me voit pas. Je tape sur la cadre de la porte et elle se retourne vers moi les larmes aux yeux :

- Elle est partie un moment chez sa grand-mère.

Je ne viens pas tout de suite dans ses bras, je demande en tentant d'ignorer cet putain de boule au ventre.

- Pourquoi ?

Je pense d'abord à cette foutue lettre que je n'aurais pas dû écrire. Mais Jane me donne une tout autre raison :

- Je sais que tu as créé un lien avec elle... Mais Mathieu et moi on a de plus en plus de mal à gérer la situation... Elle est très proche de sa mamie peut-être qu'elle arrivera à la raisonner...

- A la raisonner de quoi ?! Et qu'est ce que vous n'arrivez pas à gérer hein ? Une gosse qui demande la confiance et la compassion des seuls parents qu'elle a ?! M'emporte-je contre ma volonté car Jane n'y est pour rien. Mais c'est plus fort que moi. Pourquoi les gens n'arrivent-t-ils pas a voir la véritable souffrance des gens ou à accepter le malheur de certains.

Mon souffle s'accélère par la colère. J'ai envie de tout envoyer chier et de rouler derrière elle, des heures s'il le faut. Jane m'attrape la main pour m'inviter à me calmer, j'y vois presque un instinct maternel envers moi au travers de ses yeux.

- Ecoute ce que je vais te dire... Mathieu est venu la voir ce matin, pour tenter de s'excuser. Ils ont un fort caractère tous les deux, et Héna n'allant pas bien à blesser son père en plein cœur. Elle ne voulait rien savoir de lui après ce qu'elle lui avait dit sur sa mère. Elle a tendance à l'idéaliser parce que c'est une personne absente, son cerveau ne garde que le bon. Après une bonne heure d'engueulade, je suis montée pour tenter d'apaiser les choses et ça ne sait pas arranger.

Je reste penché sur ses lèvres en suspens. Je la regarde dans les yeux pour tenter de comprendre la suite, mais la seule chose que j'arrive à lire c'est une tristesse avec des regrets :

- Elle nous a hurlé dessus.

Mais bordel ! Je suis si seule dans cette merde de tristesse ! Vous ne savez pas un quart de ce que je ressens, vous avez beau faire des efforts pour me comprendre vous ne comprendrez jamais ! Vous n'avez ni perdu une mère en restant dans l'inconnu de sa mort, ni perdu un frère. Je suis si seule que parfois j'ai envie de ne pas me réveiller le matin. Vous n'avez rien remarqué.

Leurs visages se décomposent, mais j'en ai rien à faire car il est trop tard pour les excuses :

- Rassurez -vous, c'est déjà finit pour moi depuis longtemps. Pourtant oui, je me tiens devant vous d'un pied ferme, par je ne sais quel miracle depuis mes huit ans. Mais en vérité la petite Héna, celle que vous croyez que je suis encore. Elle est morte avec sa mère et son frère !

- Son père n'a rien dit. Il est parfois dur, mais il s'en veut terriblement. Il savait qu'il ne pouvait plus rien réparer chez sa fille puisqu'il a brisé le dernier pilier sur lequel elle pouvait encore s'appuyer. Il l'emmène à la gare voir sa grand-mère. On ne pensait pas... On ne pensait pas qu'elle était si malheureuse.

Non... Ma Héna avait ce genre de pensées. C'est si triste à réaliser, ce sont des choses dont on a conscience mais qu'on ne pense pas devoir faire face un jour. Je ne sais pas quoi en penser. Son père avait était si dure avec elle, sûrement sans le vouloir, mais la colère exprimée par les mots est la plus destructrice. La seule chose que j'ai à lui dire c'est ce que je pense réellement :

- Vous n'avez rien vu car vous êtes de bons parents. Et malheureusement les bons parents pensent toujours que leurs enfants sont comblés par les efforts qu'ils mènent pour eux. Dis-je sèchement, je n'ai rien d'autre à ajouter et je file dans ma chambre pour contacter Héna et entendre le son de sa voix. 

Nous deux à travers la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant