Chapitre 26 Héna

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La douceur de cette journée à détourner mon coeur de mes pensées malheureuses. Naëlle à beau m'offrir sa bonne humeur, mais au fond on sait que les gens qui sourient le plus sont ceux qui masquent une tristesse la pensant être infime. Peut-être qu'un jour on abordera ce sujet.

Nous arrivons devant la maison. Elle sert le frein à main, puis lâche le volant pour poser ses mains sur ses cuisses.

- Tu sais Héna. Je ne te connais pas encore assez pour te juger. Mais Elio s'inquiète vraiment pour toi, alors tâche de le rassurer à ton sujet. Il a déjà bien assez de souffrances, si tu peux lui en éviter certaines ce serait super.

Je la regarde, et ne comprend pas trop ce changement d'humeur la concernant. Mais je cerne sa demande, elle veut le protéger. Pourtant je n'ai jamais demandé d'aide personne, je tente aussi bien que mal de me débrouiller seul. Elle voit mon embarras et s'empresse d'approfondir ses propos :

- Je ne veux pas que tu sois seule non plus. Et je sais que Elio est entêté mais, tâchez de vous préserver tous les deux.

- Je comprends. Ne t'inquiète pas Naëlle, c'est tout à fait compréhensible.

- Je sais bien... Deux personnes qui souffrent sont parfois la chose qui cause la perte des deux âmes. Dit-elle avec franchise.

J'analyse ses propos un peu ébahis par cette tournure de phrase si vraie. Je me sens un peu tendu en retournant cette phrase dans mon esprit. Mais Naëlle tape des mains sur ses genoux et déclare en voyant que je ne bouge pas :

- Enfin bref ! Je dois repartir Elio va me tuer si je prend plus de temps que prevut ! Blague-t-elle pour détendre l'atmosphère. Je descends de la voiture en la remerciant pour cette journée puis je claque la porte et me tourne en direction de la maison. C'était bizarre cette réflexion...

Je rentre dans la maison, pose mes clefs dans le petits bols sur le meuble en retirant mes chaussures. Mais un petit vacarme discret venant du sellier retentit, je me raidit. Il n'est que 18h, mes parents ne sont pas censés être rentrés. Elio est encore chez Naëlle, il n'y a personne à part moi normalement. Je sens la peur s'emparer de moi. Alexander est de retour...

En empruntant mon pas le plus léger je me dirige vers la cuisine et attrape un couteau dans le socle en bois pour me diriger vers le bruit. Oui, un couteau ne serait pas de trop face à ce genre d'homme. Il ne lève pas la main une nouvelle fois sur moi. J'inspire un grand cou en ignorant mes mains qui tremblent avant de pousser la porte du cellier. Je pointe mon couteau vers la silhouette que j'aperçois, mais quand mon regard croise celui d'un gris perçant je me raidis.

- Héna ? Que fais-tu avec ce couteau ? Se moque-t-il.

Je l'abaisse et recule d'un pas pour avoir l'air rassuré alors que je suis tout sauf calme.

- Et vous, que faites vous chez moi ?

- Je viens de me rappeler pourquoi ton visage me paraissait familier. En revanche je ne suis pas encore sûre, alors je suis venu te voir toi. Mais j'avais un petit creux, je cherchais un truc à grignoter.

De quel droit ose-t-il se pointer ici après ce qu'il m'a fait. Je rentre dans la cuisine pour lui balancer une barre de céréale et lui dit :

- Vous avez à manger, vous m'avez vu alors cassez vous maintenant. Dis-je d'un ton ferme.

Il soutient mon regard un moment avant de baisser la tête et de s'approcher de moi. Je ne cille pas. Il veut que j'ai peur, mais je ne céderai pas. Sa main s'empare de ma mâchoire me forçant à incliner la tête. Il caresse du pouce cette zone un peu trop sensible par sa faute. Il m'écrase la mâchoire quand j'essaye de bouger.

Nous deux à travers la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant