Je ne cherche même pas à attendre mon père, je me précipite dans ma chambre j'ai besoin d'écrire et mettre au clair ce que je ressens. Je viens de passer un après-midi quasiment entier avec une petite fille sans penser une seule seconde à Nylon. Était-ce quelque chose de mal ou de bien ?
Une fois dans ma chambre, je m'étale dans mon lit, mon carnet à la main. Parfois c'est épuisant de faire semblant que tout va bien, faire tomber ce masque est apaisant. J'ai passé un si bon moment et repenser à mon frère me rend faible.
J'arrache mon carnet de mon bureau et malgré le fait qu'Elio ai fouillé dedans, j'ai encore besoin d'écrire dedans, j'ai encore besoin de lui parler. Mon cœur se brise à chaque fois, mais je ne peux m'empêcher de faire autrement.
Maman. Je te vois dans mes rêves, sans vraiment te voir. Chaque nuit, chaque matin je me sens seul. Une mère c'est comme un moitié après tout non ? Comment suis-je censé avancer sans toi ? Pourtant aujourd'hui c'était la première fois que je passais une journée sans penser ni à toi ni à Nylon. Grâce à cet Elio. Tu serais tellement triste de savoir que tes deux enfants ne sont pas réunis. J'ai tous fais maman, mais je cherche peut-être un fantôme. Je n'arrive pas à me faire à l'idée de vous avoir perdu tous les deux, pour toujours. Vivre ma vie sans toi, sans mon unique frère, ça me semble insurmontable. Je ne veux pas lâcher, mais parfois je me sens si seule, si incomprise. Peu de gens connaissent la douleur d'avoir perdu une mère à 8 ans et de perdre dans la foulé son petit frère. Et le besoin de savoir m'empêche d'avancer réellement. A part avec ce Garçon, c'est bizarre parfois j'ai envie de le frapper et d'autre fois sa présence m'apaise le temps d'un instant. Il a l'air de savoir où il va, mais pas moi mais.
Je sursaute, quelqu'un vient de toquer à ma porte, mon père rentre je me dépêche de refermer mon carnet même si ce n'est que lui :
- Ça va ma chérie ? Me demande-t-il en regardant mon carnet posé sur mes jambes en tailleurs.
- Oui ça va papa.
Me rendant compte que non ça n'allait pas et que j'avais besoin de reponse je me sentis obligé de dire, pour une fois, la vérité :
- Non en fait ça ne va pas trop papa...
Mon père reste balant devant moi. Et mon cœur soulagé de cette confession se desserre, mais avouer à voix haute menace mes yeux de pleurer. Mon père pince les lèvres et prend la chaise de mon bureau pour s'installer face à moi.
- Je t'écoute ma chérie. Dis moi ce qui ne va pas.
C'est avec un légère boule au ventre que je me confesse à mon père :
- J'ai besoin de réponses...sur maman et sur Nylon mais personne ne semble savoir. J'arrive pas à avancer...
Ma voix tremble un peu sur les derniers mots mais aucune larmes ne dévalent mes joues. En revanche mon père serre les mâchoires et semble chercher ses mots. Nous n'avions jamais eu une conversation sur ce sujet là.
- Je sais Héna. On en cherche tous, mais malheureusement ta maman est partie avec beaucoup de réponses concernant tes questions. Et pour ce qui est de Nylon, on a tout fait mais ça fait douze ans maintenant. Je suis désolé ma fille, mais on n'aura jamais de réponses. On ne peut qu'interpréter.
J'ignore un peu ses mots, parce que cette conversation à un but et je ne veux pas non plus trop m'étaler sur ce que je ressens.
- J'aimerais aller dans le local que papy et mamie louent pour stocker les affaires de maman. Lache-je.
Ma famille ne se sentant pas de jeter les affaires de ma mère ont tout stocker, meubles, vaisselles, vêtements dans un local. La police avait déjà tout fouillé mais personne n'avait rien trouvé. Mais je suis sa fille, je pourrais peut-être, moi, trouver des choses.
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Nous deux à travers la vérité
Roman d'amourMes journées ont changées. A 17 ans mon corps est marqué par l'ancre de mon passé. Je fais de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences mais il y a toujours cette chose qui me tire en arrière. Je me sens comme forcé à regarder le passé. Cet enf...