Chapitre 54 Elio

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J'aimerais rouler plus vite, pour profiter un maximum d'elle avant que la fin de ce week-end pointe le bout de son nez trop rapidement. Je ne lâche plus sa main, j'ai besoin de la toucher, j'ai peur qu'elle m'échappe. Je reste vigilants sur la circulation malgré toutes les idées qui me traversent la tête. Je veux qu'elle se rappelle de ce week-end, elle y a mis tellement du sien pour que tout soit parfait, alors à moi de rendre cette soirée plus que mémorable. Je souris quand je la sens m'observer, et serre sa main dans la mienne pour lui faire comprendre que je la vois du coin de l'œil.

On arrive enfin devant l'appartement, mais le ciel nous tombe dessus, les gouttes frappent le sol avec une force écrasante. Je regarde Héna, elle n'a que son sweat-shirt sur elle, et moi je suis encore en tenue de boulot. Pourtant elle regarde la pluie s'abattre sur le pare-brise avec un sourire. S'apercevant que je l'observe, elle se tourne vers moi et me regarde à son tour :

- Quoi ? On va pas attendre que ça s'arrête quand même ?

- On risque de choper la crève Héna...il fait douze degrés dehors, préviens-je.

Un sourire moqueur naît sur son visage :

- Et alors ? En dix secondes on est à l'intérieur.

J'hésite, et cela me ramène au tout début de notre "amitié", lors de notre balade à vélo, où on avait fini sous la pluie en allant chez Naëlle.

- Aller ! On est pas en sucre.

Le défis étincelle dans ses yeux, j'adore encore plus la voir comme ça. Elle ne se rend pas compte à quel point elle me rend dingue.

- D'accord mais si tu es malade, je t'interdis de te plaindre, dis-je en la pointant du doigt.

- Je ne me plains jamais, dit-elle de mauvaise fois.

Je me penche vers elle pour embrasser la peau de son cou en dessous de son oreille.

- Ca, ça reste à voir, ajoute-je.

Elle rit en essayant de me repousser alors que je n'arrive plus à me passer de son odeur, et de sa peau sur mes lèvres.

Elle se détache de moi en prenant mon visage entre ses mains pour m'obliger à me concentrer et elle souffle :

- Premier arrivé, premier sous la douche chaude.

Et elle se jette en dehors de la voiture, alors que je me détache seulement pour lui courir après. La petite vicieuse et compétitrice qu'elle est, refait surface. Je claque ma portière et cours en direction du porche de la résidence. En moins de deux secondes, on est déjà trempé jusqu'au os. Même si elle court vite je la rattrape et lui prends la main pour aller plus vite. Une fois à l'abri, je me précipite pour taper le code afin de rentrer dans le hall, en sentant déjà le froid de la pluie engourdir mes mains. Qu'est ce que je ne ferais pas pour elle ?

Je la tire derrière moi dans les escaliers, impossible de prendre l'ascenseur, on va se les geler en attendant qu'il arrive jusqu'en bas. On grimpe les escaliers quatre à quatres. Je l'entend rire, derrière moi et malgré le froid je perçois la chaleur de son timbre grimper à mon cœur. On arrive devant ma porte, je me dépêche de prendre mes clefs en entendant ses dents claquées, mais j'ai les doigts tellement raides que j' ai du mal à manipuler mon trousseau. Je l'entends se moquer, derrière moi, et ça me fait sourire. J'ouvre enfin la porte, et je me précipite pour aller allumer le chauffage de la salle de bain sans me préoccuper de l'eau qui dégouline partout sur mon parquet. Je prends une serviette et retourne vers Héna pour la lui donner :

- Va sous la douche en premier, j'irai après.

Elle fronce les sourcils, ses lèvres sont bleues et elle tremble de partout. Juste pour dix secondes hein ?

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 01 ⏰

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