Partie 11_Chpiatre 42

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11ème partie

Piégé par le passé

~Chapitre42~

Rattrapé par le temps

Je regardai le petit bonhomme devant moi, me demandant soudain ce qu'il m'avait pris. Il était vrai que le manitou suprême avait fait n'importe quoi, mais pourquoi avais-je choisi de sauver cet enfant ? J'avais vu sa différence, est-ce cela qui m'avait convaincu à vouloir l'aider ? Peut-être. Ou alors c'était simplement parce que c'était le seul enfant du lot. Peut-être qu'il me rappelait un peu ma propre enfance gâchée par les manigances du vieux fou.

Je m'accroupis pour atterrir à la hauteur de l'enfant, essayant de sourire malgré la guerre à laquelle Poudlard ne pouvait pas échapper. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle je m'étais trouvé dans cette maison au lieu du château dans lequel j'avais vécu à la fois mes meilleurs et pires moments d'adolescence. J'essayai de prendre la main de l'enfant, mais il ne me laissa pas faire. Il se recula, effrayé, et sortit les crocs.

Je soupirai. Voilà pourquoi j'avais toujours dit à mon homme que je ne voulais pas d'enfant, pensai-je en tâtant mes cornes, qui étaient réapparues pile à ce moment-là.

Tu ne voudras pas me faire confiance, hein ? soupirai-je une fois de plus, me relevant. Tant pis, comme tu voudras. Je mettrai tout ce qu'il te faut à disposition, à toi de voir si tu es assez bon pour survivre ou assez intelligent pour demander de l'aide en cas de besoin.

J'inclinai la tête, essayant de lui faire comprendre qu'il pouvait demander cette aide quand il voulait. Puis je fis demi-tour, me dirigeant vers le bureau de mon homme pour lui parler. Nous devions parler.

T'a-t-il fait confiance ? interrogea-t-il lorsqu'il me vit sur le pas de la porte.

Non, je te l'avais dit. Au moins paraissait-il plus confiant en ma compagnie qu'en celle du vieux fou, ce qui montre bien qu'il n'a pas été attiré dans ses filets mortels.

C'est déjà ça, acquiesça-t-il avant de venir m'enlacer, quémandant du réconfort.

Pff, chéri, tu n'es pas un enfant tu sais ?

Je sais, je veux juste un câlin ! affirma-t-il avec tant de conviction que ça en sonnait faux.

Alors je posai mes lèvres sur les siennes et il m'attira pour un câlin beaucoup plus passionné dans la chambre adjacente à son bureau.

Et les jours défilèrent, à la manière d'un calendrier dont les pages seraient tournées trop vite. J'avais l'impression de ne pas réellement vivre ma vie, même si j'avais les souvenirs qui correspondaient. Puis vint le jour où notre bonhomme commença à nous appeler papa et maman. Ce jour-là, je versai mes premières larmes depuis longtemps.

Quelques temps après seulement, l'enfant m'attira dans un coin, les larmes aux yeux. Inquiet, je lui demandai ce qui n'allait pas, s'il se sentait seul, s'il avait des problèmes avec un ami. Mais il ne me répondit pas. Il se contenta de poser une question à laquelle il croyait sûrement déjà avoir la réponse.

Est-ce que papa et toi vous vous faites du mal ?

Je n'eus pas le temps de rougir qu'il ajouta :

Je vous ai entendu crier la nuit dernière...

J'inclinai la tête, comme j'en avais pris l'habitude. Puis j'essayai de lui expliquer en souriant que c'était simplement notre manière de nous montrer qu'on s'aimait. Mais qu'il avait aussi mal compris, et que nous n'avions pas mal. Enfin, en disant ça, je grimaçai, me rappelant la douleur sourde que j'avais quand je marchais.

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