CHAPITRE 2 : évasion

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17h45. Merde, Amanda venait de me retarder, ce n'était pas dans mes plans. La statue du lion de Belfort se trouvait à cinq minutes de chez moi, il me restait donc dix minutes pour me préparer et m'évader d'ici.

Après plusieurs dilemmes, je finis par me décider, optant pour une robe noire classe et des bottines. Je m'armai également de ma paire de lunette de soleil, malgré le soleil tombé, (et alors ?) et rajoutai ma veste en cuir noir.

17h52. C'est maintenant que les choses se compliquaient : il fallait s'échapper de ce donjon.

Il fallait savoir que ma chambre était au premier étage, et d'après l'expérience que j'avais vécu lors de l'incendie avec ma mère, je ne comptais pas sauter une deuxième fois du 1er étage de mon pleins gré, je tenais un minimum à ma vie. 

Et à mes bottines. 

Sortir par la porte d'entrée était tout aussi compliqué puisque je parvenais à entendre  d'ici le son de la télévision : cela signifiait que mon père était dans le salon. L'option sauter du premier étage me paraissait déjà plus tentante que celle de croiser mon père - 

Finalement il ne me restait qu'une option : Faire appel à Lia. 

Lia était ma grande sœur, la seule avec qui je m'entendais plus ou moins bien, sans doute grâce à nos âges rapprochés. Elle avait un an et demi de plus que moi.

Lia était mon modèle numéro 2 dans la vie, après ma mère : c'était son portrait craché. Nous nous étions cependant éloignées ces derniers temps, je l'avoue par ma faute. Je finis par balayer ces derniers souvenirs d'un mouvement de tête puis  pris mon verre en plastique, relié à un fil, priant pour que ma sœur soit dans sa chambre.

- Lia ? chuchotai-je à travers le verre.

Le fil scotché à mon verre était relié au sien, de l'autre côté du mur, menant à sa chambre. Nous avions troué le mur pour pouvoir communiquer ainsi lorsque nous étions petites. 

Aucune réponse.

J'en conclus qu'elle devait être en bas, avec les parents. Je pris une grande inspiration et entrouvris silencieusement ma porte, inspectant le couloir : personne en vue. Je me faufilai discrètement dans la chambre d'à côté : celle de ma sœur, en la refermant de façon à ce qu'elle ne claque pas.

Ma sœur était une vraie maniaque. Sa chambre était tout simplement impeccable, du lit dépourvu d'un seul pli, au dressing dont les vêtements étaient rangés du plus petits au plus grands, à sa collection de Jordan, dont nous avions l'interdiction formelle d'y toucher. Et pour finir ses murs parfaitement blancs, harmonieusement décorés d'étagères, sur lesquels trônaient des livres. A se demander si on était réellement de la même famille -

J'en avais oublié cette passion qu'elle avait à lire, elle était folle. Je m'avançai à la recherche de la clé. D'après mes souvenirs, si elle restait aussi organisée qu'avant, elle devait l'avoir caché dans son bouquin préféré. 

Je parcourais sa bibliothèque, dont les livres étaient classés par ordre alphabétique. Je finis par piler sur l'œuvre recherché : Les septs maris d'Evelyn Hugo, de Taylor Jenkins Reid. Je le sortis délicatement quand une clé glissa d'entre les pages et tomba au sol. Ma sœur ne changera jamais ! J'esquissai un sourire et ramassai ladite clé quand soudain la porte s'ouvrit. Plongée dans le noir, la lumière du couloir m'aveugla.

- Qu'est-ce que tu fou là, Eden ? cracha une voix féminine. 

Je la reconnaissais, c'était celle de Solène, ma demi-sœur. Aïe - ça la foutait mal.

le Magisteril et les anneaux de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant