le Magisteril et les anneaux de feu

CHAPITRE 18 : Mission impossible

« Tout va bien se passer, reste à mes côtés et on parviendra facilement jusqu'au goal », m'avait assuré Maude. Je commençais à la connaitre et je ne doutais nullement de ses capacités à figurer parmi les meilleures de sa classes, étant donnée sa facilité à maitriser son pouvoir. Cependant, elle me paraissait plutôt frêle physiquement, allait-elle réussir à remporter cette épreuve sans ses pouvoirs ? je ne lui fis pas part de mes doutes, et me contenta d'acquiescer en lui emboitant le pas.

Nous nous engouffrâmes dans la forêt, à côté de l'arène. A la sortie de celle-ci, les professeurs nous avaient distribués des cibles, équipées de balise positionnées à l'avant et à l'arrière de notre buste.

La main tremblante, je tenais mon arc à la main tandis que mon carquois était accroché à ma ceinture. J'allais mourir.

Hélas, vivre avec 5 frères et sœurs m'avait fait apprendre une chose : la compétitivité. A la guerre comme à la guerre, je ne comptais pas me laisser faire, quitte à ne pas gagner, je ne souhaitais avant tout ne pas perdre.

Nous nous dispersâmes toutes à l'entrée de la forêt, nos vêtements sombres se camouflant à la perfection avec la végétation. J'imaginais Barbie, vêtus de sa combinaison magenta, tentant de se camoufler dans le feuillage. Elle n'allait pas faire long feu celle-là, c'en était certains.

Maude continuait d'avancer devant moi, et je la suivais, en tentant de tenir la cadence. Nous avions 5h pour trouver ce « goal ». Je ne savais même pas à quoi il ressemblait, ni même la taille que pouvait faire cette forêt.

J'avais tout de même pu jeter un œil à la  projection dans l'arène, qui illustrait la forêt, ainsi que de nombreux points de couleurs, tous numérotés : c'était nos positions. J'étais la balise 1387. Et de ce que j'avais pu voir de cette forêt, elle semblait tout bonnement interminable. Une semaine ne suffirait pas à l'explorer entièrement, alors en seulement 5h ? Mission impossible.

Maude se stoppa net, et avant de m'en rendre compte, je percuta le dos de celle-ci.

- Aïe ! s'exclama la brune.

Je m'excusa maladroitement avant de me positionner à ses côtés, ne comprenant pas son arrêt soudain. Je vis alors un ruban blanc au sol, désignant sans doute la ligne de départ.

Un décompte se fit alors entendre : 3

- T'es prête Eden ? me souffla-t-elle.

- Il est trop tard pour renoncer ? tentais-je.

Elle souffla du nez et esquissa un sourire.

2

- Surtout ne me perd pas de vue, je pourrais rien pour toi après, me prévint-elle.

- T'inquiète pas pour ça, rétorquai-je.

Après tout, je me répétais ; elle ne risquait pas d'aller très loin, sans ses pouvoirs.

1

- Alors c'est partie ma belle, que la bataille commence, conclu-t-elle.

Coup de feu, la partie venait de commencer.

A peine eus-je le temps d'inspirer que Maude traça. Sans plus attendre je la suivie. Bordel, elle allait vite, très vite.

Mon carquois m'empêchait d'aller à pleine vitesse, d'autant que les cibles, ainsi que mes balises m'avaient alourdi. Devant moi, Maude continuait à tracer, creusant peu à peu un écart important entre nous deux.