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ch12

"Tu es une imposteur. Je me trompe ? La voix d'Urumi retentit dans la chambre d'hôtel face à Ren qui faisait volte face."

"Oh, alors c'est comme ça que ça commence."

"Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? - fit-elle semblant de s'indigner face à l'autre jeune femme douteuse.
- Je te trouve suspecte.
- Tu dis n'importe quoi Urumi.
- Si c'est pas toi, montre-moi ton revolver."

Ren sentit une montée d'adrénaline la prendre, ses jambes se mirent à fourmiller, son cœur accéléra, elle lâcha un petit rire, fatiguée du petit jeu d'Urumi. Elle sortit son arme, la lui jeta volontiers avec un air confiant. Parce que Ren savait pertinemment que le chargeur était vide. Depuis que Yaba avait confié avoir contrôlé le revolver de la concierge pour s'assurer qu'elle était imposteur, Ren avait commencé à vider le sien. Au cas où.

Urumi s'empressa d'ouvrir le chargeur, dans ses gestes Ren pouvait voir qu'elle était sûre d'elle. Quelle fut sa surprise en voyant que le chargeur était complètement vide, chacun des compartiments l'étaient. Vides, rien du tout. Elle regarda trois fois, mais ça ne changea pas. L'expression de défaite qui s'empara du visage d'Urumi fut la victoire personnelle de Ren.

"Oh... excuse-moi alors, je me suis trompée. - dit-elle sans croire un mot de ses propres excuses, son visage frustré en disait long sur ce qu'elle pensait vraiment.
- C'est pas grave, je crois qu'on devient tous un petit peu parano ici. - lui répondit-elle avec un sourire moqueur, sachant pertinemment qu'Urumi fulminait."

Les deux jeunes filles sortirent de la pièce ensemble, leurs épaules se frôlaient parfois, un silence de mort qui s'était installé entre elles.

Ren savait qu'Urumi savait, ce n'était pas une accusation vide, c'était même un avertissement. "Je sais ce que tu es"— était ce qu'avait signifié cette confrontation tumultueuse. Maintenant la question était de savoir ce qu'Urumi ferait, elle n'avait toujours aucune preuve de ses soupçons, seules ses certitudes que personne ne partageait.

Elle n'avait d'ailleurs pas essayé de tuer Ren, malgré ses suspicions qui étaient vraies, pourquoi ça ? Peut-être tout simplement parce qu'elle n'avait plus de balle ? C'était tout à fait logique, un citoyen face à un imposteur, s'il avait une chance de l'abattre, l'aurait fait sans hésitation. D'autant plus une personne comme Urumi qui n'aurait jamais hésité à appuyer sur la détente.

La théorie de Ren semblait totalement tenir debout, elle pensait qu'Urumi avait tué la prostituée, et si c'était bel et bien elle qui l'avait tuée au tour d'avant, elle avait utilisé sa seule chance d'utiliser son arme et donc, il ne lui restait plus d'opportunité de tuer Ren. En bref, c'était une erreur fatale pour les citoyens d'avoir gaspillé cette chance.

À la fin de la quatrième manche seules deux personnes avaient été tuées. Et les morts en question étonnèrent beaucoup Ren qui se sentit désinvolte face au tableau où la tête de ses camarades était grisée.

Ippei était mort, quelqu'un lui avait tiré dessus avant qu'il ne puisse lui-même dégainer son arme pour tuer l'adversaire. Ren ressentit un léger pincement au cœur, si on pouvait appeler ça comme ça, une sensation désagréable dans la poitrine. Elle se souvint de quand il lui avait dit "Je veux pas mourir", et que malgré tout, son visage était désormais grisé sur ce même écran. Elle garda cependant un visage complètement neutre et indifférent, gardant le masque.

"Reste forte Ren, il n'y a pas de place pour ça ici."

Elle n'avait pas le temps de se sentir désolée pour les morts. Ren avait un objectif et elle devait survivre, c'était la seule chose qui comptait désormais.