Chapitre I

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Léna

Samedi 23 juillet

J'avais oublié que le sud était gorgé de paysages magnifiques. Ma tête reposait contre la portière arrière gauche de la voiture et mon regard était posé sur les montagnes qui défilaient sous mes yeux. Blinding Lights de The Weeknd résonnait dans mes oreilles via mon casque. Encore trois heures de route.

***

— Ma puce on est arrivé, m'annonça ma mère en me secouant légèrement, ce qui me réveilla.

— On va chercher les clés du mobil-home. On revient, continua mon père.

J'allumai mon téléphone pour savoir l'heure qu'il était. Quinze heures et sept minutes. Nous étions sur le parking du camping « Un été sans fin », situé au Grau du Roi dans le sud de la France. Nous allions y passer les trois prochaines semaines pour des vacances en famille.

Mes parents revinrent et nous nous dirigeâmes vers notre petit habitacle, le numéro vingt-quatre. Nous sortîmes toutes nos affaires de la voiture pour que mes parents puissent aller faire les courses.

Avant de m'attaquer au rangement avec ma sœur, un petit tour du mobil-home s'imposait. La terrasse était plutôt grande et contenait quatre chaises, une table, un parasol, une chaise longue et un tancarville. À l'intérieur se trouvaient une kitchenette avec tout le matériel nécessaire, un coin avec une table et une banquette, ainsi qu'une télévision. Ensuite, il y avait une salle de bain avec une douche, un lavabo et un miroir au-dessus de celui-ci. Les toilettes étaient placés à part. Pour finir, deux chambres étaient présentes. Une avec un lit double pour mes parents, et une autre avec deux lits simples pour Lucie et moi.

J'allais devoir partager une chambre avec ma grande-sœur. Cela me faisait peur. Pas que Lucie soit une tueuse en série, non loin de là, mais cela faisait quelques mois que je ne dormais presque plus à cause de mes cauchemars qui hantaient mes nuits. Je ne voulais pas que Lucie le sache, tout comme mes parents. Chez moi, à Lille, je ne courrais aucun risque. Ma chambre était située à l'étage, à l'opposé de celle de Lucie, et mes parents dormaient au rez-de-chaussée. Personne ne pouvait m'entendre. Mais ici, c'était différent. Radicalement différent.

— Léna, tu m'aides ?

— Hum ? Oh oui pardon.

Je ne m'étais même pas rendue compte que j'étais restée bloquée devant la chambre, dans mes pensées encore une fois.

— Ça va crevette ? s'inquiéta ma sœur.

Elle m'avait toujours appelée comme cela. Quand j'étais née, je n'étais pas un très gros bébé, bien au contraire. J'étais restée maigre toute mon enfance. À treize ans, j'avais commencé à aller à la salle pour me muscler. Je ne supportais plus les critiques des autres sur mon corps et je n'avais aucune confiance en moi. Alors du changement ne pouvait que me faire du bien. Mais Lucie avait continué à m'appeler sa petite crevette.

— Oui ne t'en fais pas. J'étais simplement dans mes pensées.

— Si ça ne va pas, je suis là. Souviens-toi-en, me dit-elle en m'adressant un sourire sincère. Bon allez, le rangement ne va pas se faire tout seul !

Nous avions mis environ une heure pour tout ranger et faire les lits. Je décidai ensuite de faire un tour dans le camping pour le visiter et me repérer. Je proposai à Lucie de m'accompagner, mais cette dernière préférait téléphoner à son Enzo chéri.

— Ok j'ai pigé. Tu préfères ton mec à ta seule petite sœur adorée.

— Mais ne le prends pas mal ! Je ne vais pas le voir pendant trois semaines. Il faut bien que je prenne de ses nouvelles.

Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant