Un Amour de Vacances

Chapitre III

Léna

Nous n'avions rien fait d'extraordinaire l'après-midi. Nous étions allés à la plage et la sensation du sable chaud sous mes pieds m'avait manqué. La mer était d'un bleu magnifique. J'avais fait du snorkeling avec mes parents, puis Lucie et moi avions fait une partie de Beach volley avec d'autres jeunes.

Nous rentrâmes vers dix-huit heures pour avoir largement le temps de se préparer pour la soirée dansante qui commencerait à vingt-et-une-heure.

Je pris ma douche en première puis je m'habillai. J'optai pour une robe noire avec ceinture, arrivant aux genoux avec un léger décolleté. Je m'occupai ensuite de mon maquillage, constitué seulement de mascara et d'un rouge à lèvre couleur rose clair. Je n'aimais pas mettre une tonne de maquillage et passer pour une tout autre personne. Le maquillage au naturel était ce que je préférais. Mais attention, je n'avais rien contre les personnes qui le faisaient. Pour certains et certaines, il s'agissait d'un art et j'étais entièrement d'accord avec eux.

***

Avant de partir à la soirée, je finalisai ma tenue avec des nu-pieds noirs et une petite pochette pour y mettre mon téléphone.

— Bonne soirée les filles ! Et ne buvez pas trop. Appelez-moi si vous rencontrez un problème, nous dit mon père.

— Oui allez bisous les vieux ! s'exclama Lucie qui me prit par le poignet pour sortir du mobil-home. Let's go pour notre première soirée de l'été crevette !

Elle me faisait rire. Elle était tellement existée. Lucie était une grande fêtarde. Elle ne loupait aucune soirée. D'ailleurs, elle était encore une fois magnifique dans sa robe en satin beige.

En arrivant au lieu d'animation, Lucie m'entraina directement au bar.

— Tu veux boire quoi ? m'interrogea-t-elle.

— Rien merci.

— Oh allez ! Les parents ne sont pas là, tu peux t'autoriser à boire un verre d'alcool.

— Lucie, d'une, je suis encore mineure jusqu'au quinze octobre. De deux, je ne veux pas boire. Même pas un soda. Mais c'est gentil d'avoir proposé.

— Ok madame je-fais-attention-à-ma-santé, plaisanta-t-elle.

Après son shot, elle m'attira sur la piste de danse. Lucie était une petite folle quand elle dansait. Elle semblait oublier le monde qui l'entourait. Ce qui était bien le contraire de moi. En effet, je bougeai simplement les pieds, comme les vieux quand ils dansent, en regardant sans cesse autour de moi, mal à l'aise. Lucie s'en rendit compte et se pencha à mon oreille.

— Tu comptes danser comme une mamie toute la soirée ? Parce que tu peux faire bien mieux que te dandiner d'un pied sur l'autre, je le sais.

Gênée, je baissai la tête et gardai le silence.

— Eh Léna, poursuivit-elle. Tu t'en fous du regard des autres. Danse comme si on était que toutes les deux. Et puis, personne ne te regarde.

Je n'avais aucune confiance en moi, pas après tout ce qui m'était arrivé depuis mon enfance. Le regard et le jugement de la part des autres était la pire sensation pour moi. En public, je n'étais jamais vraiment à l'aise. Sauf quand Lucie était à mes côtés et qu'elle me mettait en confiance.

Elle me prit la main et me fit tourner sur moi-même. Mon corps relâcha peu à peu la pression, ma tête s'apaisa comme à chaque fois que je dansais, et je m'amusai avec ma sœur sur Suavemente de Soolking.

Soudain, notre chanson se mit à retentir. Lucie et moi nous regardâmes, et en un seul regard, nous nous mîmes à réaliser notre chorégraphie sur Gimme ! Gimme ! Gimme ! de ABBA. Je ne m'attendais absolument pas à entendre cette chanson. Elle était ancienne et elle passait très rarement lors des soirées.