Un Amour de Vacances

Chapitre VI

Léna

Mardi 26 juillet

C'était la première fois que mes cauchemars avaient changé. Thomas l'avait rejoint. Cela ne s'arrêtera jamais. Il s'agissait d'une boucle infernale.

Il était cinq heure trente du matin et il m'était impossible de retrouver les bras de morphée. Mais le problème était que je ne pouvais même pas faire passer le temps en allant pratiquer du sport puisque mon corps était épuisé de l'effort que je lui avais fait subir la veille.

Flashback (sur la plage – lundi 27 juillet)

« Nous venions de gagner la partie de volley, Sarah, Lucie et moi. Les garçons étaient dégoutés. Je prends Lucas à part car je veux avoir des réponses à mes questions. Lucas est le meilleur ami de Thomas, il doit le connaitre.

— Bien sûr, je t'écoute, répond-t-il à la suite de ma demande.

— Thomas t'a raconté ce qu'il s'est passé ce matin ?

— Qu'est-ce qu'il s'est passé Léna ? me demande-t-il d'un ton inquiet.

Il n'est donc pas au courant...

— Ton meilleur ami a failli me tuer.

— Pardon ?

— Il m'a étranglée. Une vieille dame est intervenue, madame Fauchet je crois, elle m'a sauvée la vie. Il m'aurait tuée si elle n'était pas passée par là.

Lucas ne me transmet aucune émotion. Je me demande même s'il a entendu ce que je lui ai dit.

— Pourquoi il a fait ça ? me demande-t-il soudainement.

— Je ne sais pas, je voulais t'en parler pour que tu me le dises.

— Ce qui compte, c'est que tu sois en vie. Tu en as parlé à quelqu'un d'autre ? Tu as porté plainte ?

Je réponds négativement.

— Tant mieux. Garde-le pour toi Léna, c'est important.

— Tu te fous de moi ? J'ai été agressée et tu me dis de ne pas aller porter plainte ?

— Léna, il faut me comprendre. Thomas est mon meilleur ami, je ne veux pas le voir en garde à vue ou en prison. Je comprends parfaitement que tu le détestes, c'est normal. Mais sache qu'il a eu un passé très difficile. C'est pour ça qu'il peut être violent verbalement comme physiquement avec les gens.

— Lucas j'ai failli y passer ! Tu crois qu'on a tous un passé joyeux ? Non, et pourtant je n'étrangle pas des gens sans raison. Il pète les plombs ton pote. Il m'a étranglée parce que je ne voulais pas bouger d'une place. Un simple place merde ! Donc, non, je ne peux pas continuer à t'entendre lui donner des excuses bidon.

Sur ce, je me retourne, prends mes affaires et rentre au mobil-home. J'envoie un message à Lucie comme quoi je pars faire un tour, je vais ensuite dans la salle de bain pour mettre des vêtements de sport. Je m'arrête devant le miroir pour me recoiffer et remarque de légers bleus sur mon coup. Le connard, il m'a marquée ! Il faut absolument que je les cache. Je prends le fond de teint de Lucie et en applique sur mon cou. J'enfile ensuite mes chaussures de course et pars me vider l'esprit en dehors de ce camping de merde.

***

Cela doit faire deux heures que je cours et marche dans la forêt. Il commence à se faire tard, il faut que je rentre. Mais le problème est que je suis perdue. J'étais tellement énervée que je ne regardais pas où j'allais. Comme de bien entendu, j'ai laissé mon téléphone au mobil-home. Je commence à paniquer. Il doit être dans les environs de vingt heures et je pense devoir camper dans cette satané forêt.