Léna
Jeudi 11 août
Après six jours sans musculation, j'allais enfin reprendre. Mon corps s'était assez reposé et j'avais besoin de m'y remettre.
J'installai mes affaires au même endroit qu'avant, c'est-à-dire près du fameux arbre. D'ailleurs, en parlant de l'arbre, je ne vis pas Thomas. Je me sentais mal. Il ne m'avait pas recontactée pour me dire qu'en réalité, le baiser n'était pas une erreur. Certes, j'avais approuvé sa décision, mais seulement à voix haute. En vérité, cela m'avait fait mal. J'avais une nouvelle fois commencé à ouvrir mon cœur pour qu'on me le brise. Avant le baiser, je n'étais pas sûre de ce que je ressentais pour lui. Mais après, je le savais. Je commençais à éprouver des sentiments pour lui, ou du moins, je me sentais bien à ses côtés. Et cela, malgré ce qu'il se passait avec son père. Une partie de moi doutait qu'il était comme ce dernier puisqu'il était au courant, mais je refusais d'y croire. Thomas ne me faisait plus peur. Il n'était pas un meurtrier, je le sentais.
***
Je rejoignis le groupe à la piscine. J'appréhendais de le voir. Comment allait-il réagir ? Avait-il parlé de notre baiser aux autres ?
Comme je le redoutais, Thomas ne m'adressa aucun regard à mon arrivée, il ne me calculait pas. Cela me blessa plus que ce que je ne l'aurais pensé. Il fallait que j'arrête d'ouvrir mon cœur trop rapidement aux garçons. Les mecs, c'est fini ! Peut-être qu'avec les filles, j'aurais moins mal ? Non, cela sera pareil. On piétinera mon cœur encore et encore. L'amour, c'est fini ! Voilà, c'est la meilleure solution pour garder mon cœur intact.
— Demain, ce sera la meilleure fête d'anniversaire de ta vie ! Tu vas voir !
Sarah venait de s'adresser au bouffon. Alors comme cela, son anniversaire allait être le lendemain ? Une nouvelle chose que je ne savais pas...
— D'ailleurs Léna, tu es, bien évidemment, invitée.
— Je suis désolée, je dois partir samedi matin. Je ne pourrais pas être présente.
Et puis le principal concerné s'en foutait de moi et souhaitait que je foute le camp. À quoi bon rester ?
— Oh non, c'est trop nul ! En plus, ce sera notre dernière soirée tous ensemble. Tu ne peux pas négocier avec tes parents ?
Elle me faisait les yeux du Chat Potté. Impossible d'y résister.
— D'accord, je verrais avec mes parents.
Sarah sauta de joie – une réaction un peu trop excessive à mon goût, mais ce n'était que mon avis. Mais toujours aucune réaction chez Thomas.
Arrête de t'occuper de lui Léna ! Il n'en a rien à carrer de toi, fais pareil. Ce n'est pas si compliqué !
Si, cela l'était.
***
Mes parents, Lucie et moi arrivâmes au lieu d'animations pour une nouvelle soirée karaoké. D'ailleurs, mes parents avaient accepté que je parte un jour plus tard. Je prendrais donc le train le dimanche midi.
— Bienvenue, bienvenue, bienvenue chers vacanciers et chères vacancières à la soirée karaoké en duo ! Les consignes sont très simples. Tous ceux qui veulent participer inscrivent leur nom sur un bout de papier et le mettent dans cette panière. Les duos seront tirés au sort tout comme les chansons. Mais ne vous inquiétez pas, les chansons choisies sont, normalement, connues de tous. Si, par malheur, l'un des deux ne la connait pas, on en pioche une autre sans problème.
Cette version du karaoké avait l'air amusante. Chanter avec des inconnus pouvait-être très intéressant. J'étais très étonnée de voir que tout le monde autour de notre table était allé s'inscrire, même les parents de Lucas.
L'animateur piocha le nom de Mathéo et celui d'Élise. Cela tomba très bien. Ces deux-là s'étaient beaucoup rapprochés depuis le gage de Mathéo à la piscine, lors de mes premiers jours dans le camping. Ils chantèrent sur Bye bye de Ménélik. Cette chanson raconte la dispute d'un couple et ils avaient joué leur rôle à fond. Sarah, Lucas, Yanis et Lucie passèrent avec des inconnus.
— Notre prochain duo est (l'animateur piocha sans la panière) Léna et (il piocha de nouveau) Thomas !
Comme par hasard ! Sur tous les participants qu'il y avait, il fallait que je tombe sur lui. L'Univers n'était pas du tout avec moi.
— Je suis sûre que ça va être magnifique ! s'exclama Sarah.
Thomas et moi allâmes donc sur la scène et le bouffon piocha la chanson : Perfect de Ed Sheeran. Mais de mieux en mieux ! Une chanson d'amour. Tout pour me mettre le moral au plus bas. Puisque nous étions une fille et un garçon, l'animateur décida de nous faire chanter la version avec Beyoncé.
Thomas commença à chanter, il cherchait mon regard mais je le fuyais. Mes sentiments n'étaient pas réciproques, c'était trop dur de le regarder dans les yeux.
Mais au moment du pré-refrain, il me prit la main pour me forcer à le regarder, ce que je fis.
— 'Cause we were just kids when we fell in love, not knowing what it was, I will not give you up this time. But darling, just kiss me slow, your heart is all I own, and in your eyes you're holding mine. (Parce que nous n'étions que des enfants quand nous sommes tombés amoureux, ne sachant pas ce que c'était, je ne t'abandonnerai pas cette fois. Mais chérie, embrasse-moi lentement, ton cœur est tout ce que j'ai, et dans tes yeux tu tiens le miens.)
Pourquoi avais-je l'impression qu'il ne chantait pas simplement les paroles mais qu'il me les disait à moi ? Comme s'il avait écrite la chanson pour moi. Je devenais folle à m'imaginer des trucs pareils !
Je chantai ma partie en alternant entre les paroles projetées et lui, nos mains toujours enlacées. Le dernier refrain fut le plus intense. Nous étions l'un en face de l'autre, ma main droite dans sa main gauche, et nous chantions comme si la chanson nous appartenait.
— Baby, I'm dancing in the dark, with you between my arms, barefoot on the grass, listening to our favorite song. I have faith in what I see. Now I know I have met an angel in person, and she/he looks perfect. I don't deserve this, you look perfect tonight. (Bébé, je danse dans le noir, avec toi entre mes bras, pieds nus dans l'herbe, en écoutant notre chanson. J'ai foi en ce que je vois, maintenant je sais que j'ai rencontré un ange en personne, et elle/il a l'air parfait(e). Je ne te mérite pas, tu es parfait(e) ce soir.)
Pendant que l'instrumental se finissait, il me murmura les mots que j'aurais aimé entendre plus tôt :
— Je suis désolé pour hier soir, je n'aurais jamais dû te dire ça. Je pense toujours qu'on ne devrait pas être ensemble mais ce n'est pas ce que je veux au fond de moi. Tu es sans arrêt dans mes pensées Léna.
J'avais envie de pleurer, et pas de tristesse ni de peur cette fois. Notre bulle se rompit par les applaudissements du public. Nous quittâmes la scène et rejoignîmes les autres.
— Ahhhh ! Putain, vous étiez magnifiques ! Je vous aime ! Je vous adore ! s'excita Sarah en nous prenant dans ses bras.
Je n'entendais plus ce qui se passait autour de moi, seule la voix de Thomas résonnait dans ma tête.
« Je pense toujours qu'on ne devrait pas être ensemble mais ce n'est pas ce que je veux au fond de moi. Tu es sans arrêt dans mes pensées Léna. »
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Un Amour de Vacances
RomanceUne vie simple, sans complications ni obstacles, est impossible. Mais que se passe-t-il quand la vie s'acharne sur vous ? Que se passe-t-il lorsque deux personnes au passé sombre se rencontrent ? Cela entraine-t-il le chaos ou l'équilibre ? Léna Lop...